6 - Une nuit sans sommeil

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« « Il ne ressentait ni fraîcheur, ni humidité. Ses yeux, à ce qu'il lui semblait, étaient fermés, ce qui expliquait possiblement le fait qu'il ne voyait rien d'autre que du noir. Des chuchotements étaient audibles. Il tenta de se concentrer dessus, afin de savoir ce qu'il se disait ... Mais ces bruits lointains ne dépassèrent pas le stade de fond sonore non-intelligible. Une sorte de brouhaha d'outre-tombe qui résonne, comme les murmures secrets échangés aux pieds massifs des voûtes d'une église, réverbération émanant du royaume des morts. C'était un sifflement grave, désagréable, qui fait bourdonner le tympan et qui empêche de se concentrer sur autre chose que ce bruit parasite. Mais au fur et à mesure, ces paroles sourdes devinrent plus perceptibles, plus audibles et surtout compréhensibles.

« Ce n'est qu'une simple précaution, rien de plus. »

« Vraiment ? Tu devrais pourtant ... »

« C'est inutile, ce sera non. C'est mon dernier mot. »

« En es-tu si certain ? »

« Et comment ! Je refuse qu'on l'y mêle aussi directement. »

« Dois-je te rappeler comment est morte ta sœur ? Si avec ça il n'est pas déjà concern ... »

« Je ne veux pas qu'il le soit d'avantage, c'est tout. »

« Comment pourrait-il ne pas l'être ? Ne crois-tu pas qu'il voudra la venger ? Qu'il voudra faire payer les coupables ? »

Un silence se fit entre les deux voix feutrées.

« Tu ne lui as pas dis la vérité, c'est ça ? »

« ... Non. Il ne sait pas comment sa mère est morte. »

Il ouvrit les yeux. » »

Minuit trente. Telle était l'heure affichée au réveil d'Allison. Alexandre n'était couché que depuis un peu plus de deux heures. Pourtant, ce qu'il croyait n'être qu'un rêve ne l'était finalement pas, car il était à la fois sûr d'être bien réveillé à cet instant et qu'il entendait parfaitement deux hommes parler à l'étage du bas.

« Chris, je ne te connaissais pas comme ça. Pourquoi le lui avoir caché ? » souffla la voix d'une personne âgée.

« Tu ne croyais tout de même pas que je lui aurais sorti en face la vérité ! »

« Et pourquoi pas ? »

« ... Je ... »

« C'est inutile de la lui masquer, aussi horrible et effroyable soit-elle. Il l'aurait bien apprit un jour ou l'autre. »

« Qu ... Comment voulais-tu que je lui dise la vérité, alors qu'hier encore, il ne savait rien de tout ça ... »

« Quelle sera, à ton avis, la réaction d'Alexandre quand il apprendra que tu lui as menti pour le « préserver » du monde nous entourant, sur un sujet aussi délicat que celui de la mort de sa mère ? Car ce n'est pas seulement ta sœur, ce n'est pas seulement ma fille ... C'est aussi avant tout sa mère, soit son dernier parent vivant, tout ce qui lui restait de repère ! »

« Moins fort, tu vas les réveiller. »

Entre temps, Alexandre était descendu et était posté juste derrière la porte menant au garage. Ses mains tremblaient, ainsi que ses genoux. Il trouvait ça ridicule, ne ressentant aucun stress, aucun battement de cœur anormalement rapide ... A vrai dire, il ne savait pas très bien si il rêvait toujours ou pas ... Mais la tournure que prenait la discussion dans la pièce d'à côté ne l'enchantait guère et à ce moment là, il espérait du plus profond de son être que cela fut dans sa tête et non bien en train de se dérouler sous ses yeux.

Lay Down in a Bed of RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant