11 - Reflet brisé

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« « Il entrait dans le lycée, nu. Les murs étaient immaculés, au même titre que le reste du bâtiment, fortement éclairé par il ne savait quelle source de lumière blanche aveuglante. Personne ne semblait vraiment le remarquer ... A vrai dire, pas un seul élève ne le regardait. Le frappement de ses pieds glacés sur le sol en marbre était le seul bruit audible dans tout le couloir, malgré l'agitation alentour et pourtant, pas une âme qui vive ne se retourna pour admirer ce spectacle honteux. Il devait bien y avoir des affaires quelque part dans son casier ! Tout du moins, il l'espérait.

Il s'approcha de son locker, toujours ignoré de la population alentour, puis, une fois devant, il se retrouva face à un autre adolescent, lui aussi nu. C'est ce qu'il remarqua en premier lieu d'ailleurs. Il observait ce corps bien proportionné, musclé à la perfection, avec des mollets bien enflés, des cuisses puissantes, une lignée d'abdos ressortis, des pecs et des biceps saillants ... Il avait tout d'une statue grecque ... Mais en remontant son regard scrutateur légèrement, il pu apercevoir à qui il avait à faire ... Cette mâchoire irrégulière ne pouvait appartenir qu'à Scott McCall ...

Que faisait-il ici, devant son casier ? Et nu de surcroît ! Il semblait le défigurer, ce qui gêna beaucoup l'intéressé. Il ne pouvait pas lui demander de se pousser, car aussitôt son identité démasquée, une forte dose de rage s'empara de lui et il sauta littéralement à la gorge de Scott. Celui-ci l'esquiva de justesse et se mit à courir dans un couloir maintenant vide d'élèves. Il se faufilait entre des colonnes apparues comme par magie au milieu du passage, courant de plus en plus vite, alors que son agresseur, lui, sautait de piliers en piliers, comme s'il volait au dessus d'eux. Puis, alors qu'il avait trouvé la prise idéale à laquelle il s'agrippa pour sauter directement sur sa proie, Scott sorti de nul part un énorme flingue qu'il braqua sur l'autre. Il tira.

L'impact le fit chuter sur un sol parsemé de feuilles trempées. Il se releva, intégralement habillé, au même titre que Scott. Celui-ci dégageait une odeur terriblement attirante mais qui respirait en même temps le danger ... Il ressorti la balle qu'il avait dans son corps, la rejeta au loin et lorsqu'il réorienta son regard sur Scott, il avait disparu dans la brume. Comme par reflex, il voulu sortir son Beretta de son sac pour achever ce monstre, mais à peine l'eut-il effleuré, il ressenti une vive douleur dans sa main. Il fut presque comme paralysé de douleur, comme s'il avait mit ses doigts trempés dans une prise. Le simple temps de retirer sa main de son sac et de rouvrir les yeux, il se retrouvait de nouveau au lycée, parmi une forêt de casiers qui émergeaient de terre.

La plaie sur son flanc gauche ne saignait plus et il avait retrouvé la pâleur impeccable de son corps nu. Il continua d'avancer, cherchant le moindre moyen de pouvoir retrouver la trace de Scott quand il aperçu au loin une salle éclairée. Il s'y aventura et y trouva un corps visiblement sans vie qu'il identifia comme étant celui d'Oliver. Mais au fur et à mesure qu'il s'en approchait, il remarqua que sa poitrine se soulevait par intermittence ... Il dormait, paisiblement, sur une colonne qui traversait le plafond d'un côté et la fenêtre de l'autre.

Soudainement, le visage d'Oliver sembla se métamorphoser en celui de Scott et lorsqu'il eut complètement fini de se changer, il ouvrit grand les yeux et sauta au cou de l'autre. Ils tombèrent sur le sol irrégulier en marbre, semblant dévaler quelques étages du bâtiment pour atterrir sur une table qui se brisa sous leur poids.

Ils se battaient tous les deux au corps à corps, poings serrés et genoux sortis. Ce combat douloureux sembla durer longtemps avant qu'il ne ressente une drôle d'impression en son for intérieur. La lumière aveuglante commença à prendre le dessus, faisant se remplir son champ de vision de blanc et faisant, par la même occasion, disparaître Scott de vue. Un sentiment de panique l'empli, maintenant aveugle et devant se battre contre une créature extrêmement dangereuse. Il lui sembla que les murs autour d'eux se resserraient, l'écrasant comme un étau géant sur lui-même. Il ne pouvait évidemment pas se battre tout seul et encore moins sans ses yeux !

Lay Down in a Bed of RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant