Lay Down in a Bed of Roses

2 - Esprit tourmenté

« « Il était 18h50 à sa montre et le soleil commençait à se coucher. Il marchait à l'orée du bois, sur le bas côté de la route, quand soudainement, un bruit dans la forêt l'interpella. Ça ressemblait très étrangement à un cri, ou alors ce n'était peut-être que le vent qui se baladait à travers les pins ? Il continua son chemin quand ce hurlement se fit entendre pour la seconde fois. Il se retrouva soudainement happé vers le bois par une force que lui même n'aurait su désigner. Il courrait avec détermination vers un immense nuage de brume qui prenait place au milieu des arbres sans savoir pourquoi.

Là où il était à présent, il se serait cru comme en pleine nuit. Pas un rayon de soleil n'arrivait à passer au travers de ce brouillard épais. Il prit donc son portable en main en essayant d'éclairer un peu les environs, mais il se retrouvait simplement face à un mur opaque constitué de plusieurs millions de gouttelettes d'eau. La peur commençait à l'envahir, maintenant qu'il avait reprit la totale possession de ses mouvements, car il n'arrivait pas à rebrousser chemin. Il était coincé là, au milieu de nul part. Impossible d'appeler quelqu'un puisqu'il ne captait pas ... Qu'est-ce qu'il lui restait à faire à présent ? Crier ? ... Crier ... Peut-être que ce qu'il avait entendu tout à l'heure était aussi une personne qui s'était perdue dans ces ténèbres ?

« Hé ho ? » tenta-t-il.

Sa seule réponse fut un écho altéré par le brouillard autour de lui. Il essaya encore une, deux et puis trois fois, mais rien d'autre que le silence ne pouvait être audible. Son cœur commençait à s'emballer ... Quelle idée que d'être venu ici ?

Soudain, il entendit du bruit. Des bruits de pas à vrai dire. Ils semblaient se rapprocher de lui à une vitesse excessivement rapide pour quelqu'un qui ne pouvait même pas voir où elle mettait les pieds comme lui. Il lâcha un juron puis se mit également à courir, de peur de ce qui pouvait lui tomber dessus. Mais il n'allait pas assez vite, le bruit s'intensifiait à chaque seconde.

D'un coup, il fut plaqué au sol, ce qui lui coupa la respiration un instant. Quelqu'un ou quelque chose le retourna violemment sur le dos. Tout ce qu'il pouvait entendre, c'était une sorte de grondement sourd et un souffle bestial juste au dessus de sa tête. Il était pétrifié de peur et il n'arrivait même pas à fermer ses yeux. De toutes façons, qu'il l'ait pu ou non, il ne voyait rien de ce qui se passait. Mais il l'avait pensé trop vite, car sans crier gare, deux petites lueurs rouges arrivèrent à traverser la pénombre . Deux petites billes incandescente planaient littéralement au dessus de lui.

Enfin, ce qui le maintenait au sol par une de ses mains, car il pouvait bien sentir cinq doigts sur son torse, se jeta à son ventre. Il poussa un hurlement qui déchira le silence ambiant. Ce cri était exactement le même qu'il avait entendu lorsqu'il était encore à la lumière du jour, gentiment entrain de rentrer de l'école. Était-il possible qu'il ait pu s'entendre crier avant même de le faire ? Peut importe. Il gisait sur le sol, à moitié conscient. Par flash successif, il vit une grande lumière blanche lui apparaître. Était-il mort ?

Des voix lui parvenaient de plus en plus nettes, criant son nom, avant qu'il ne sombre de nouveau dans l'obscurité la plus totale. » »

Alexandre poussa un cri similaire à celui du jour de la rentrée, chez son oncle. Lorsque la vue lui revint enfin entière, il aperçut qu'il n'était pas dans sa chambre. Il était allongé sur des draps blancs, dans une petite pièce constituée majoritairement et sobrement de deux autres lits. Des néons lui crachaient au visage leur lumière criarde et aveuglante, sans qu'il puisse porter ses mains aux yeux, n'arrivant pas encore à bouger totalement. Mais où diable était-il ?

Soudain, une tête qu'il connaissait apparut derrière la porte vitrée de la petite salle. En quelques instant, cette même personne se retrouva à quelques centimètres de la tête d'Alexandre, arborant une mine des plus inquiètes.