XVI - 5 juin 2011, 14h27.

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XVI - 5 juin 2011, 14h27.

Sath et moi marchâmes dans les rues à la recherche du point de rendez-vous qu'avait fixé Vik. Il avait voulu que nous nous voyions autre part que les autres fois; le seul problème était que nous avions aucune idée de quel endroit il s'agissait, alors nous marchâmes durant des minutes, des minutes et encore des minutes.

« On va finir par être en retard, fis-je.

- Bah on ne peut pas deviner où cette rue se trouve, répondit froidement Sath, stressée.

- Je sais mais... On pourrait appeler Vik pour lui demander un autre point de rendez-vous ?

- Tu crois réellement qu'il acceptera ? Nous ne sommes pas les chefs. C'est lui qui décide. »

Je grimaçai en entendant cela. Elle avait raison, nous n'avions rien à lui demander. C'était assez dévalorisant d'obéir à une personne comme nous faisions à ce moment là. C'était négligeant.

Les minutes passèrent puis, finalement, nous aperçûmes Vik qui attendait avec, comme à son habitude, ses acolytes. Dès qu'ils nous aperçurent, ils s'approchèrent de nous. 

« Salut les enfants, plaisanta-t-il. Tu as l'argent ? demanda-t-il à Sath.

- Oui, on a tout vendu. »

Elle tendit l'enveloppe dans lequel se trouvait 2130 euros (nous avions compté avec Sath) et Vik la prit, l'ouvrant pour vérifier le contenu. Oui, nous avions dit à certains lycéens que cette drogue était très rare (bien qu'elle ne le fût pas entièrement) et donc avons ajouté que le prix était plus élevé que la normale. Certains avaient refusé de payer trop, tandis que d'autres sortaient leur argent très facilement lorsqu'il s'agissait d'une dose de « plaisir ».

« Très bien. Vous pouvez disposer. 

- Et Kelly ? s'étonna Sath.

- Ah oui c'est vrai, ta sœur. A vrai dire, je ne sais pas si elle est encore vivante. 

- HEIN ? s'écria Sath, au bord de la crise de nerf. COMMENT ÇA ? 

- Je t'avais dit que je n'étais pas baby-sitter. Elle est restée toute seule enfermée dans ce caveau. J'espère qu'elle a survécu... Bien évidemment, je lui avais donné une bouteille d'eau avant de l'enfermer. Prions pour qu'elle n'ait pas tout bu dès la première journée.

- Espèce de... ! »

J'empêchai Sath de frapper Vik. Ses deux acolytes vinrent s'interposer entre leur chef et Sath tandis que j'essayais de la calmer en lui murmurant des mots à l'oreille. Peu à peu elle arrêta de gesticuler puis demanda le lieu où se trouvait ce caniveau.

- Au cimetière Saint-Laurent. Bonne chance ! »

Sur ces mots, Vik dit demi-tour et partit avec ses partenaires tandis que Sath était à deux doigts d'hurler. Je lui caressai le dos tout en lui disant que nous allions la retrouver et qu'elle devait être saine et sauve. Malheureusement, Sath était pessimiste dans ces moments là et était persuadée que nous allions retrouver un corps sans vie.

Après quelques secondes de réflexion, nous accourûmes en direction du cimetière qui se trouvait à seulement quelques rues d'ici. Nous nous devions de la récupérer saine et sauve. J'avais voulu à plusieurs reprises appeler la police, victime et innocent que j'étais, mais Sath disait que ça n'allait qu'envenimer la situation et créer des problèmes. Je m'abstins donc de toute aide extérieure et entrai dans le cimetière. Je devais avouer que j'avais un mauvais pressentiment, je craignais que Sath eût faire à un deuil, celui de sa sœur qu'elle chérissait tant. Sath avait beau ne pas être la petite fille gentille, innocente et irréprochable, elle ne méritait pas d'enterrer sa petite sœur, surtout pas en ce moment.

Nous cherchâmes un caniveau mais ne le trouvâmes pas. Sath commença à paniquer et à dire que Vik se foutait de nous, qu'il nous avait menti depuis le début, jusqu'à ce que j'aperçus un cube en pierre entre deux arbres, caché au fond du cimetière.

« Là ! montrai-je du doigt.

- Allons-y ! »

Ni une ni deux, nous étions arrivés devant la porte qui semblait scellée à première vue, mais dès que nous essayâmes d'ouvrir, nous sentions qu'il n'y avait aucun mécanisme. Ce devait être un caveau abandonné depuis un certain temps, dans lequel personne ne tentait se réfugier. Alors que Sath m'encouragea pour ouvrir la porte, nous entendîmes deux coups de feu non loin de nous. Ces bruits sourds venaient sûrement de quelques rues voisines. Il y eut un long silence puis deux autres coups de feu. Nous sursautâmes et arrêtâmes ce que nous étions en train de faire. Que se passait-il ? Sath et moi nous regardâmes, inquiets. 

« On verra plus tard ! Aide-moi à ouvrir cette porte, elle est trop lourde ! demandai-je. »

Sath vint à mes côtés et, à nous deux, nous arrivâmes à ouvrir légèrement la porte. Je jetai un coup d'œil dans l'entrebâillement mais il faisait trop sombre pour que je pusse apercevoir quelque chose. 

« Alors ? m'interrogea Sath.

- Je ne vois rien, il fait trop noir. Ouvrons un peu plus ! »

Nous fîmes un compte à rebours avant de tirer de toutes nos forces. Fort heureusement, une seule fois suffit à ouvrir suffisamment la porte pour  pouvoir passer à l'intérieur. Sath sortit son téléphone portable et mit l'application "lampe torche" afin de nous éclairer. Sath entra la première dans le caveau, suivie de moi-même. La première chose que je ressentis une fois à l'intérieur était l'odeur nauséabonde qui régnait dedans. J'avais l'impression d'être entouré de pourriture, d'urine, d'excréments et d'odeurs désagréables.

Sath fit le tour de la pièce avec la lumière que projetait son portable et elle hurla en apercevant un squelette, assis, adossé au mur, qui semblait être là depuis pas mal de temps. Dès que j'aperçus ce spectacle, je me bouchai le nez, par réflexe.

« Imagine c'est...

- Sath, arrête, la coupai-je. Un corps de se décompose pas en une semaine. »

Dès que je parlai de décomposition, l'effroi apparut sur le visage de Sath. Mince ! J'étais tellement idiot et maladroit ! Je me bannissais intérieurement et regrettais directement ce que je venais de dire. Je tentai de rassurer Sath tandis qu'elle ne fit pas attention à moi, préférant chercher Kelly. Elle ne tenta même pas de crier son nom, craignant sûrement qu'elle ne lui répondît pas.

« Là ! s'écria Sath, accourant vers une porte. »

Je la suivis, ne voulant pas finir seul dans l'obscurité accompagné de ce squelette qui ne m'inspirait pas confiance. Jamais je n'avais été confronté à ce genre de situation, mais je n'étais pas pour autant apeuré par ces choses là. 

« Elle est là ! cria Sath, s'approchant de Kelly qui semblait inconsciente. Réponds-moi... Kelly... Réponds-moi je t'en supplie... »

Sath était en train de donner de petits coups à la joue de sa soeur, essayant de la sortir de son inconscience. Je craignais qu'elle fût morte, mais après quelques secondes, celle-ci toussa et se réveilla. Sath fut immédiatement soulagée et la serra dans ses bras, telle une mère qui venait de récupérer son enfant après trois semaines dans une colonie de vacances.


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Je crois que je pars un peu dans un délire là. MDR. En mode "gang", "arme à feu", "drogue", mais bon... Il faut un peu de tout dans un monde ! J'espère néanmoins que ce chapitre vous a plu. Je vais certainement écrire quelques chapitres supplémentaires aujourd'hui, mais je ne promets rien, ce sera la surprise ! x) Bonne lecture. N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ma fiction, en toute objectivité et/ou subjectivité ! x) Bonne journée.

  


Emprisonné par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant