VI - 18 février 2011, 16h38.

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VI - 18 février 2011, 16h38.

Trop d'impatience en moi.

Il était exactement 16h38, comme affichait l'horloge qui était placé au fond de la salle de classe. Nous étions vendredi et nous étions à 22 minutes du week-end. Malgré le fait que j'adorais les mathématiques, je devais avouer que deux jours de repos m'était bien plus précieux que ces fichues équations que l'on résolvait sans cesse. 

Le professeur nous expliquait comment réussir ses développements et ses factorisations, choses que je savais faire par cœur. Par conséquent, je ne pris pas la peine d'écouter un mot de plus et portai mon attention sur les autres élèves de la classe. Certains étaient accoudés sur leur table, fatigués de leur journée de cours tandis que d'autres chuchotaient entre eux, ne portant aucune attention aux dires du professeur. Dans un sens, je les comprenais, mais de l'autre, je me disais qu'ils étaient mal partis pour le contrôle qui était prévu pour la semaine suivante. 

Je remarquai Lucie qui me regardait. Pourquoi me fixait-elle de la sorte ? Je sentis mon pouls s'accélérer. C'était très gênant de se sentir observé. Je détournai mon regard pour ne plus la voir et aperçus Sath qui écrivait sur son cahier. C'était la seule qui était en train d'utiliser son stylo, à croire qu'elle faisait autre chose que des mathématiques, ce qui était certainement le cas. 

Sath se trouvait à deux rangs de moi et je pus deviner qu'elle écrivait des phrases et des phrases, illisibles de là où j'étais; non pas qu'elle avait une mauvaise écriture mais elle écrivait assez petit. Ses cheveux rouges qu'elle avait teint la veille -à croire qu'elle aimait le changement- tombaient en cascade dans son dos. Pour une fois, ils n'étaient pas lissés, contrairement aux semaines précédentes où ils étaient raides. Ils étaient légèrement ondulés et la rendait plus belle qu'avant. « Plus belle ? Ai-je vraiment dit ça d'elle ? » me bannis-je intérieurement. Après la façon dont elle m'avait parlé deux jours auparavant, je me devais de ne pas penser du bien d'elle. Je devais avouer qu'elle m'intriguait énormément; j'étais certain que derrière ses mystères et son caractère peu commode, se cachait comme une personne extraordinaire. Je ne connaissais pas ce sentiment de vouloir tant connaître quelqu'un, mais dans tous les cas, j'étais persuadé qu'elle ne voudrait pas de ma compagnie. Elle paraissait si solitaire.

« N'oubliez pas de me rendre le DM lundi prochain ! Bon week-end, lâcha le professeur à travers le brouhaha que faisaient les élèves autour de moi. »

La sonnerie venait de retentir et je ne l'avais même pas entendue. Je rangeai mes affaires, me levai et sortis de la salle de cours, bousculé de temps à autre par des élèves pressés de rentrer chez eux. J'aperçus Tom au loin qui me fit un signe de la main. Je lui souris et le rejoignis avant d'échanger une poignée de mains. Nous nous étions pas encore vus de toute la journée.

« Ça va mec ? me lança-t-il.

- Ouai, tranquille et toi ? 

- Pareil. Ça te dirait de venir chez moi ce soir pour jouer à la PS3 ? »

Je le regardai d'un air blasé. Il explosa de rire avant de pouffer un « J'aurais essayé ». Il me raconta sa journée et ses fameuses discussions avec des filles du lycée. Il était tout excité à l'idée de sortir avec l'une d'entre elles et je roulais des yeux à chaque fois qu'il disait « Elle est trop bonne ! ». Je ne voulais pas montrer mon agacement face à son comportement qui était très différent de l'année précédente mais je ne pouvais pas lui dire comment agir et quoi faire, il était assez grand. 

Arrivé devant le lycée, Tom m'annonça qu'il devait passer chez un ami avant de rentrer chez lui et que, par conséquent, il n'emprunterait pas le même chemin que moi. Je lui dis donc au revoir et partis de mon côté, derrière des groupes d'adolescents qui riaient entre eux. Je me sentais souvent à l'écart, comme à ce moment là, mais je ne pouvais rien y faire. J'étais un « intello » et je ne pouvais pas traîner avec les « populaires ». C'était comme des classes sociales au temps du Moyen-âge, classes sociales complètement inutiles, nous pouvions nous l'avouer.

« Nathan ! Attends ! »

Je m'arrêtai et me retournai avant de voir Sath s'avancer vers moi, assez pressée. Elle semblait stressée et une fois arrivée devant moi, elle posa sa main sur mon épaule et me supplia :

« S'il te plaît, je peux te demander un service ?

- Un service ?

- Oui.. Tu es la seule personne que je connais dans ce lycée et avec qui j'ai déjà parlé.. J'ai absolument besoin d'un alibi pour ce soir ! Tu ne pourrais pas dire à mes parents que je passe la soirée chez toi ? »

Je fus surpris de sa demande et assez pensif. Je n'aimais pas du tout mentir, et surtout pas pour permettre à une fille de traîner je-ne-savais-où le soir. Elle semblait complètement désespérée mais mon instinct de garçon honnête reprit le dessus.

« Je ne peux pas..

- Pourquoi ? Allez ! Fais preuve d'un peu de sympathie pour une fois !

- Pour une fois ? m'indignai-je. »

Je soupirai et commençai à partir, agacé par ses propos. La fille aux cheveux rouges se remit devant moi, m'empêchant de faire un pas de plus et essaya d'argumenter davantage :

« J'ai vraiment besoin de sortir ce soir, c'est important ! Mes parents ne voudront jamais me laisser sortir, je suis punie normalement, mais si elle sait que je vais chez quelqu'un comme toi, elle me laissera sortir.. J'ai réellement besoin de ton aide, Nathan.

- Je..

- S'il te plaît.. »

Elle me faisait les yeux doux et je dus tourner la tête pour ne pas succomber. Pourquoi me demandait-elle ça à moi ? Je ne voulais pas avoir de problèmes. J'imaginais déjà des centaines de scénarios dans lesquels elle allait avoir des problèmes, et tout cela avec ma complicité. Je reportai mon regard sur Sath qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce. 

« Tu iras où ce soir ? tentai-je de savoir.

- Ça ne te regarde pas.

- Si, justement ! Si tu veux que je t'aide à sortir, j'aimerais au moins savoir où tu vas. »

Sath sembla hésiter quelques instants, puis elle céda :

« Je vais dans un bar avec une.. connaissance.

- Un bar ? Tu as le droit ?

- Mais oui, ne t'inquiète pas. »

Pas très convainquant comme discours. 

« Je ne sais pas.. soufflai-je.

- Nathan.. Si tu veux, tu n'as qu'à venir avec nous, si tu as trop peur qu'il m'arrive des problèmes. »

Elle était carrément prête à m'inviter avec elle afin de pouvoir y aller. Ce devait être terriblement important.

« Allez dans un bar, moi ? pouffai-je. Je ne suis pas comme ça.

- Je suis sûr que ça te plaira. Allez.. Ne m'empêche pas de sortir..

- Bon.. d'accord. C'est à quelle heure ? soufflai-je.

- Merci beaucoup ! me remercia-t-elle avant de me serrer contre elle. C'est à 19 heures.

- On ne rentre pas trop tard, hein.

- Oui Pa-pa. »

Je roulai des yeux et commençai à partir.

« Nathan ? m'interpella-t-elle encore une fois.

- Oui ? répondis-je après m'être retourné.

- Tes parents seront d'accord que tu sortes ?

- Je dirais que je suis chez toi, souris-je légèrement en coin. »

Elle me sourit et partit dans la direction opposée à la mienne, avant de disparaître dans une ruelle. 


Voilà le chapitre 6 ! Je suis extrêmement désolé des 16 jours d'attente... (je suis impardonnable), mais.. il y a des jours comme ça où je n'ai pas le moral ni le temps d'écrire. x) Bref, j'espère que cette suite vous plaît quand même ! N'hésitez pas à poster des commentaires, je les lis tous. :) Bisous et bonne vacances pour tout le monde ! 

Emprisonné par l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant