Prologue

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Chaleur. Moiteur. Noirceur.

Voilà les premières sensations qui me transpercèrent lors de mon réveil.

Il régnait dans cette pièce une atmosphère étouffante. Je ne discernais rien : ni mes propres mains ni le voile de mes paupières lorsque je fermais les yeux. Mon visage et mes bras étaient couverts d'une pellicule humide et mes vêtements collaient à ma peau. J'étais couché à même le sol. Celui-ci n'était pas constitué de carrelage ou de moquette. C'était poisseux. C'était chaud. Et ça palpitait.

Je n'osais pas bouger. J'avalai difficilement ma salive tout en essayant de rassembler mes pensées confuses.

Comment étais-je arrivé là ? Et d'abord, où étais-je ?

Sourcils froncés, je me concentrai. Je ne perçut que le bruit de ma respiration. Tout à coup, la puanteur ferreuse saisit mon odorat jusqu'alors encore ensommeillé. Je grimaçai. Du sang, du sang chaud et abondant, voilà ce que je humais. Je palpai le sol de mes mains, sans vouloir y croire. Je reposai sur de la chair à vif. La nausée me gagna et une remontée d'acide me brûla l'œsophage. Le vomissement ne vint pourtant pas, ce que je regrettai beaucoup.

Une nouvelle fois, je tentai d'éclaircir ma situation. Je réalisai alors, avec stupeur, que je ne me contentais pas d'ignorer la raison pour laquelle j'avais échoué dans cette prison organique : mon identité elle-même m'était inconnue.

The Space In BetweenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant