Chapitre 10.

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Point de vue de Ian Hall.

-Tu prendras quoi?, me demanda mon meilleur ami.
Je consulta la carte des menus. Je jeta mon dévolu sur de la salade de langoustines au caviar. Je baissa la carte des menu pour lui dire ce que j'avais choisi lorsque je le surpris en train de regarder vers la table voisine. Je compris que c'était la table où était assise Mlle. De Constance. Didier faisait les yeux doux à la mère de celle-ci et elle lui souriait. Je regarda Abigaël. Elle avait la bouche pleine. Je lui sourit mais elle plissa du nez et détourna la tête. Mon sourire s'agrandit.
- T'as fini de faire les yeux doux à la mère de mon élève ?, demandais-je avec un sourire.
- La mère de ton quoi?, demanda-t-il surprit.
- La jeune fille qui est avec elle, c'est sa fille et aussi mon élève.
Le sourire de Didier s'agrandit. Il avait une idée derrière la tête, j'en étais certain.
- Tu as choisi ce que tu voulais?, me demanda-t-il.
- Oui mais toi non.
- Je prendrais la même chose que toi.
Une serveuse vint à notre table pour prendre nos commandes. Elle faisait les yeux doux à Didier mais celui-ci ne lui fit qu'un sourire poli.
- Pouvez vous me prêter votre carnet et votre plume?, lui demanda-t-il.
- Bien sûr, m. Gontier.
Elle lui donna son carnet et sa plume. Didier écrivit son numéro de téléphone et déchira le papier.
- Allez remettre ça à la jeune femme qui est assise -bas, s'il vous plait.
La serveuse parut déçue mais elle alla quand même remettre le papier à la mère d'Abigaël.
- Tu crois qu'elle va prendre mon numéro ?, me demanda Didier, inquiet.
- Voyons ce qu'elle va faire.
On regarda vers la table voisine. La mère d'Abigaël ouvrit le papier et sourit à Didier. Soudain Abigaël s'écria bruyamment:
- Non mais quelle poule mouillée !
Elle leva les yeux au ciel. Didier déglutit. Abigaël se leva et s'approcha de notre table. Tout le monde nous regardait. Elle s'appuya sur la table et regarda Didier fixement. Elle ne souriait pas.
- Excusez moi monsieur mais si vous voulez séduire ma mère, je vous prierai de bouger votre cul et d'aller lui demander son numéro personnellement, dit-elle le plus sérieusement du monde.
J'étais bouche bée. Didier déglutit encore une fois. Abigaël sourit et je soupira de soulagement.
- Allez-y, dit-elle avec un sourire.
Didier lui sourit puis se leva. Il alla s'asseoir à la table de sa conquête. Ils nous regardèrent en souriant puis s'engagèrent dans une conversation. Plus personne ne nous regardait. Abigaël s'assise en face de moi. Elle me regardait sans rien dire. J'avoue que son regard avait quelque chose de déstabilisant. La serveuse revint à ma table. J'avais faim.
- Puis-je prendre votre commande, monsieur?, me demanda-t-elle avec un sourire charmeur.
- Je vous suggère les pâtes au poulet et aux petits légumes, c'est très bon, me dit Abigaël avec un sourire. Un très jolie sourire.
- Bien. Je prendrais des pâtes au poulet et aux petits légumes, dis-je à la serveuse. Je me tourna vers Abigaël. Tu veux te joindre à moi ?
- Non, merci, j'ai déjà manger.
- Un dessert alors?
- D'accord, me dit-elle. Un sorbet aux fruits rouges.
Je me tourna vers la serveuse. Elle avait un joli sourire mais elle n'était pas mon type.
- Donc, un plat de pâtes et un sorbet aux fruits rouges.
- D'accord, monsieur.
- Ah et encore une chose. Comment connaissez vous m. Gontier?
- Oh mais c'est le fils du patron, m. Robert Gontier.
- Ah! Merci pour l'info.
- De rien.
Elle tourna les talons et partit. Abigaël jouait avec une fourchette.
- A nous deux maintenant.
Elle me regarda puis enleva son bonnet. Elle passa une main dans ses merveilleux cheveux blonds. Elle ne remit pas le bonnet et elle était plus jolie comme ça. Mais qu'est-ce que je dis? Ce n'est qu'une gamine de 17 ans. Je repris mon sérieux.
- Pourquoi t'es tu enfuie?
- C'est simple, je ne voulais pas être collée et j'en avais marre de vous.
Elle n'y va pas de mains mortes. Elle était franche et directe, tant mieux!
- Tu veux que je le dise à ta mère ?
- Non.
- Bien. Je ne le ferais pas.
- Merci, dit-elle en se regardant dans une cuillère.
- Je ne le ferais pas si tu acceptes d'être gentille et agréable en classe. Et aussi d'arrêter de manger du chewing-gum en ma présence et de te balancer sur ta chaise.
- Mais c'est trop me demander! J'ai besoin de chewing-gum, j'en suis accro!
- C'est ça ou je balance tous à ta mère.
Elle fixa un point invisible sur la table. Elle réfléchissait. Je la regardait. Ses yeux! Ils étaient magnifiques. Elle releva la tête et me regarda.
- D'accord, j'accepte!
- Bien!, dis-je avec un sourire.
La serveuse revint avec nos commandes. Elle les déposa devant nous puis repartit. Abigaël regardait vers la table voisine.
- Il est comment votre ami?, me demanda-t-elle sans les quitter des yeux.
Je les regarder aussi. Didier parlait et la mère d'Abigaël riait aux éclats. Didier lui tenait la main, il avait réussi. Je regarda mon élève.
- Mon meilleur ami tu veux dire. Didier est un mec bien. Il très est gentil, sympa, il a un sens de l'humour hors du commun et il est tout le temps de bonne humeur. Il est protecteur, travailleur et attentionné. Il adore les enfants et les chats. Mais une question me trotte dans la tête.
Elle me regarda.
- Quelle question?
- Pourquoi tenais tu à ce qu'il aille voir ta mère ?
Elle sourit et mangea une cuillère de sorbet.
- Je ne sais pas. Il m'a fait bonne impression et il a un petit quelque chose, comme vous...
J'ecarquilla des yeux. Avais-je bien entendu?
- Euh je..je ne voulais pas dire ça, balabutia-t-elle.
Je souris. J'étais heureux de savoir qu'elle trouvait que j'avais un petit quelque chose. Je commença à manger. C'était agréable de lui parler et d'être en sa compagnie.
- Je suis désolé..
- Pourquoi ?, demanda-t-elle en relevant la tête. Elle englouti une cuillère de sorbet et laissa une trace sur ses lèvres.
- Euh tu as...
- Humm? Oh!
Elle passa la langue sur la trace. Je déglutis. Ce simple geste eu une drôle d'effet sur moi.
- Quoi?, me demanda-t-elle.
- Rien!
Je continua à manger. Soudain Didier et la mère d'Abigaël nous rejoignirent. Ils souriaient.
- Salut vous, dit Didier. Tessa, voici Ian, mon meilleur ami. Ian voici Tessa, ma...
- Son amie, termina Tessa.
Je me leva pour lui serrer la main.
- Et moi alors ? Je compte pour du beurre?, dit Abigaël.
- Oh excuse nous ma chérie, dit Tessa en souriant.
- Pas grave, m'man. Je vais me présenter moi-même. Cher m. Didier, je suis Abigaël, l'adorable jeune fille de cette charmante dame. Je vais faire court, si vous faites pleurer ou simplement si vous lui faites de la peine, soyez sûre que vous le regretterez. Voilà, termina-t-elle avec un sourire.
Didier déglutit puis sourit. Il tendit la main à Abigaël.
- Je suis enchanté de faire votre connaissance, Mlle. Abigaël. Soyez sûre que je n'ai pas l'intention de faire de la peine à cette jolie et charmante jeune femme qui est votre mère. Je suis très heureux que vous ayez confiance en moi.
Abigaël lui serra la main avec un sourire. Elle était impressionnée. Didier se tourna vers moi.
- Je suis désolé. Je t'invite à diner ensuite je te laisse seul.
- Oh mais ce n'est pas grave et en plus je n'étais pas tout à fait seul.
Je regarda Abigaël et elle me sourit. Je souris aussi.
- Vous vous connaissez?, demanda Tessa.
- C'est mon prof de français et de littérature française, répondit Abigaël.
- Oh mais c'est super, dit Tessa avec un sourire. Je compte sur vous pour me rapporter la moindre bêtise qu'elle fera, m. Ian.
- Oh mais bien sûr, dis-je, et vous pouvez m'appeler Ian.
- Je ne voudrais pas jouer les rabats joie mais demain y'a école, dit Aby.
- Tu as raison, dit Tessa en regardant sa montre.
- Maman, tu as payé l'addition ?
- Je vais le...
- Non, non. Je vous invite, dit rapidement Didier.
- Mais..., protesta Tessa.
- S'il te plait, dit simplement Didier.
Tessa abandonna. Didier nous laissa pour aller régler la note. Il revint puis on raccompagna Aby et sa mère à leur voiture. Didier et Tessa se disaient au revoir un peu plus loin. J'étais seul avec Abigaël. Elle avait remit son bonnet.
- A demain, m. Hall, me dit-elle.
- A demain, Aby.
Elle me sourit puis entra dans la voiture. Le nouveau couple nous rejoignit. On se dit au revoir puis chacun partit de son côté.





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