Chapitre 9.

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Point de vue de Ian Hall.

- Bon, tu vas me dire où on va?, lui demandais-je pour la énième fois sur un ton exaspéré.
Il secoua la tête négativement. Il refusait catégoriquement de me dire où on allait. Je soupira. Okay, j'abandonne. Didier était aussi têtu qu'une mule. Me voyant abandonner, il sourit.
- Je peux juste te dire que c'est un endroit très chic et qu'on est presque arrivé, me dit-il avec un sourire.
- Humm.. Okay.
Je tourna la tête vers la vitre et je me mis à regarder dehors. Il faisait presque nuit. Les gens étaient pressés de rentrer chez eux et de retrouver leurs familles. Famille. La mienne me manquait beaucoup.
- Souris mec. On est arrivé, dit Didier d'une voix enjouée.
Il se gara sur le parking et on descendit. On marcha ensuite vers le resto.

Le luxe de l'endroit me frappa instantanément. Et moi qui avait mis un Jean et un simple t-shirt.
- Hey mec! T'aurais pu me dire qu'on venait dans ce genre d'endroit. T'as vu mes fringues?!, lui dis-je, plein de reproches.
Il me fit un large sourire. C'était un de ses nombreux sourires énigmatiques.
- Relax mec, tu vas voir.
Un serveur vint à notre rencontre.
- M. Gontier! Quel plaisir de vous voir, dit-il poliment.
Comment connaissait-il Didier? Celui me regarda avec un sourire.
- Pouvons nous avoir une table pour deux, s'il vous plait?, demanda-t-il au serveur.
- Bien sur, monsieur. La meilleure!
Franchement, je ne comprenait rien. Pendant que mon meilleur ami parlait au serveur, je scrutais le restaurant des yeux. Il n'y avait que des gens élégamment vêtus. Soudain mon regard se posa sur quelqu'une en particulier. J'ecarquilla les yeux et elle me fit une grimace. Mais qu'est-ce qu'elle faisait là ?

Point de vue d'Abigaël.

Il m'avait reconnue. Je me leva avec l'intention d'aller aux toilettes. Ma mère leva les yeux de son portable et me demanda:
- Où vas-tu?
- Au petit coin. Ne bouge pas.
En vérité, je voulais me cacher. J'avais peur qu'il vienne dire à ma mère que j'avais séché les cours et mon heure de colle. Les toilettes. Mais où étaient-elles ? Je demanda de l'aide à une serveuse qui passait.
- Pardon. Où sont les toilettes, s'il vous plaît ?, lui demandais-je poliment.
- Pas là, répondit-elle avec un sourire.
- Merci.
Je trouva enfin les cabinets. J'entra et je me mise devant le miroir. Je regarda mon reflet puis je ris. Quelle belle frayeur j'ai eu. J'enleva mon bonnet puis je passa une main dans mes longs cheveux blonds. Ensuite je me lava les mains et je sortis des toilettes. Soudain me prit le bras violemment et me tira en dehors du restaurant.
- Heyy!!, criais-je en essayant de me dégager.
On était dehors, dans une petite ruelle déserte. Mon ''kidnappeur'' me lâcha le bras et je le reconnus tout de suite.
- Mais ça va pas la tête ? Vous auriez pu m'arracher le bras, dis-je en essayant de le frapper.
Il me bloqua les mains derrière mon dos. Il était beaucoup plus grand et plus fort que moi.
- C'est ta petite tête blonde que je veux arracher, dit-il, en colère.
- Mais lâchez moi !, dis-je en me tortillant comme un vers diarrhéique.
Au lieu de m'écouter, il me plaqua contre le mur froid. On était tellement proche que je pouvais sentir son souffle chaud sur mon visage. Son regard était plongé dans le mien. Son corps me bloquait et m'empêchait de bouger. Ses mains tenaient les miennes fermement.
- Maintenant petite sauvageonne, tu vas bien m'écouter. Si tu ne veux pas que ta mère apprenne que tu as sécher les cours, tu vas faire exactement ce que je vais te dire, d'accord ?
- Vous pouvez toujours courir!, dis-je fièrement.
Il eut un sourire au coin. Il croyait que je plaisantais, ma parole. Ses yeux détaillaient mon visage. Son regard descendit soudain sur mes lèvres. Il les fixèrent. C'était comme s'il allait m'embrasser. Je n'attendait que cela.
- Soit!, dit-il avec un sourire. Je ne pense pas que ta mère sera contente de savoir comment s'est passé ta rentrée.
Il me relâcha. Petite déception. Je me frotta les poignets. Il tourna les talons et allait repartir à l'intérieur lorsqu'il s'arrêta devant la porte.
- Viens, m'ordonna-t-il.
- Allez vous faire foutre, dis-je en le suivant.
Il rit.
Comme il marchait devant et moi derrière, j'avais tout le loisir d'admirer ses larges épaules, son dos, ses bras musclés et ses fesses parfaitement parfaites. Je me mordis la lèvre supérieure. J'alla rejoindre ma mère et lui son ami. Merde! Ils étaient assit tout près de notre table.
- T'en as mis du temps, me dit ma mère.
- Désolée, je trouvais pas les toilettes.
Le serveur avait apporté nos plats. J'attaqua sans tarder.
- T'as vu ce mec? Il n'arrête pas de regarder par ici, dit ma mère.
- Humm?, demandais-je en levant la tête, la bouche pleine de pâtes.
Je suivis son regard. Oh non! Elle avait le regard tourné vers mon prof et son ami. Et c'était celui-ci qui n'arrêtait pas de la regarder. Il était très séduisant. Grand, bien bâti, des cheveux noirs charbons, des yeux bleus, un nez fin, de jolis lèvres et une mâchoire carrée. Il faisait les yeux doux à ma mère et elle lui souriait. Je fronça les sourcils. Il me regarda et sourit. Et comme si la situation n'était pas déjà assez gênante, mon cher prof leva la tête et nous regarda. Il me sourit lui aussi. Je plissa du nez puis je détourna les yeux.
- Hey, sourit, me dit ma mère. On dirait que tu veux tuer quelqu'un.
Tu ne crois pas si bien dire, pensais-je.
- Il est très séduisant, pas vrai?, me demanda ma mère avec un sourire.
- Lequel?
- Celui qui me fait les yeux doux.
- Ouais, pas mal.
- L'autre aussi est sexy.
Je plissa du nez encore une fois et ma mère rit. En vérité, elle n'avait pas tord. Je jeta un petit coup d'œil à la table voisine. Ils étaient en train de parler. M. Hall souriait. Il était très drôle en Jean et en t-shirt à col V. Je repensa à ce qui venait de se passer dans la petite ruelle. Soudain une jeune serveuse s'approcha de leur table. L'ami de mon prof lui donna quelque chose qui ressemblait à un morceau de papier. Il lui sourit puis la serveuse s'éloigna de leur table. Elle s'approchait de la nôtre. Elle donna le morceau de papier à ma mère.
- Non mais quelle poule mouillée!, dis-je à haute voix et en levant les yeux au ciel...

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