|Chapitre 6|

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Les hommes...

Après que Mary-Jane est quittée son patient, elle se dirigea directement vers sa chambre. Elle se sentait vraiment très mal. Le monde tanguait autour d'elle et ses genoux menaçaient de lâcher à tout moment. Sans cérémonie, l'adolescente s'affaissa sur son lit. Elle avait une de ces migraines... On aurait dit que quelqu'un s'amusait à lui donner des coups de marteaux sur les tempes. Tout ça était probablement causé par les millions de questions qui tourmentaient son esprit. Dire que la seule chose qu'avait retenu son cerveau était que sa mère était en vie. Sa mère était en vie. Sa mère, en vie. SA MÈRE ÉTAIT EN VIE, MERDE! Bon, c'était la chose la plus importante, c'était déjà ça. Elle soupira en se fronttant vigoureusement les tempes. Devait-elle en parler à son père? Lui à qui ça avait pris des années avant de faire le deuil de sa bien-aimée. Et puis, qu'est-ce qui garantissait le fait que Noah disait la vérité? Et si tout cela était un horrible mensonge? En en parlant avec son père, elle lui donnerait de faux espoirs. Non, elle devait vérifier la véracité des propos du jeune homme avant dans toucher un mot à qui que se soit.

Comment tu vas faire ça, Mary? En partant à l'aventure?

Un rire sans joie s'échappa de ses lèvres. Elle n'avait aucune idée où se trouvait sa mère, si elle était réellement vivante et comment se rendre jusqu'à elle. De toute manière, même si elle avait la réponse à ces questions, elle ne pouvait rien faire. Et oui, Mary-Jane Borovi, 17 ans, n'avait jamais quitté le Sea Demon. Triste réalité, la jeune femme ne connaissait rien du monde terrestre.

Je ne suis pas comme Noah.

Comme Noah... Oh, oh, une idée venait de germée dans son esprit. Elle sourit sadiquement en se levant.

Mary, tu es un génie!

En jubilant intérieurement, la jolie jeune femme se précipita vers l'infirmerie.

-Noah, appela-t-elle, j'ai une merveilleuse idée qui vient de...

Elle s'arrêta net sur le bas de la porte. La chambre était vide. Elle observa avec horreur tout les recoins de la pièce.

Merde, merde, merde...

Où pouvait-il être partit? S'était-il enfui? Mais, pour quelles raisons?

Faites qu'il ne soit pas partit explorer le bateau... Si jamais il tombe sur mon père, je ne donne pas cher de sa peau.

Prise de panique, elle sortit sur le pont. Il y avait sûrement des témoins l'ayant vu passer.

S'il s'est enfui, je n'ai plus aucune chance de retrouver Maman.

À son plus grand désespoir, personne ne l'avait vu.

-C'est peut-être mieux comme ça, Mademoiselle, lui répondit un matelot, il a plus de chance d'être en vie de cette façon.

Mary-Jane grogna. Exaspérant! Pourquoi fallait-il que les hommes est besoin de toujours démontrer leur supériorité avec leurs poings? Idiots.
En colère contre la gente masculine, elle continua ces recherches. Ce fût à cet instant qu'elle entendit un bruit venant de la salle à manger alors qu'elle passait près de celle-ci. Comme si on avait échappé un objet lourd. Suivit le rire sombre et grave de son père. Ce n'était pas un rire joyeux.

Oh, oh.

La jeune femme tenta d'entrer dans la salle mais la porte était bloquée. Puisque la cuisine débouchait dans la salle à manger, elle décida de passer par là. Mary-Jane déglutit lorsqu'elle aperçu la scène. Un sentiment qui commençait à devenir familier se fit sentir. La colère lui rougit les joues et lui assombrit les yeux.

-ARRÊTE!

Son ordre résonna dans la pièce soudainement silencieuse. D'un bloc, tout les pirates se tournèrent vers elle. Elle aurait probablement dû se sentir intimidée malgré qu'elle connaissait chacun d'eux, ils pouvait tous lui briser plusieurs os avec un simple mouvement de poignet. Pourtant, elle était de plus en plus en colère. Continuant sur sa lancée, elle fonçant directement sur son père qui avait perdu son sourire ironique pour afficher une expression indéchiffrable.

-ALORS C'EST ÇA HEIN? PARCE QUE VOUS ÊTES DES HOMMES, IL FAUT TOUT RÉGLER AVEC LES POINGS? ÇA VOUS DÉMANGE, C'EST ÇA? FRAPPER QUELQU'UN? IL FAUT ABSOLUMENT QUE VOUS MONTREZ À QUEL POINT VOUS ÊTES FORTS?

Tout les hommes la regardait. Elle avait sûrement l'air d'une mouche qui parle trop fort au milieu de ces brutes. Eh bien, elle en avait rien à faire. Elle était tellement fatiguée. Toutes ces choses qu'elle avait appris mettaient ces nerfs à vifs. Elle en avait assez. De tout, de tout le monde. Trop pour elle.

-VOUS N'ÊTES QUE DES BRUTES!

Elle désigna le garçon affalé sur le sol, à moitié assommé. Le visage en sang.

-IL EST BLESSÉ, MERDE! POURQUOI FAUT-IL QUE VOUS VOUS ATTAQUIEZ À PLUS FAIBLES QUE VOUS?

Elle se pencha et aida le jeune homme à se lever. Il tremblait et avait du mal à tenir sur ses jambes. Elle le porta en mettant un bras sous ses épaules.

-Mary... Il t'a pris en otage en te menaçant avec une machette. Il n'est pas si "faible" que tu ne le crois.

La voix douce de son père brisa le silence comme si on avait lancer un marteau à travers un miroir.

-Oui.

Félicitations, Mary. Avec ça, tu gagneras clairement le prix de "la meilleure répartit de l'année".

-Mais, il est blessé, rajouta-t-elle.

C'est mieux, non?

Sur ce, ils sortirent. Dans le corridor, personne ne parla. Chacun étant perdu dans ses pensées. Son père avait raison. Noah avait appuyé sans pitié une machette sur sa gorge en la menaçant. Pourquoi? Si c'était elle qui cherchait depuis un an, pourquoi l'avait-il menacé? Elle s'arrêta, un doute pointait dans son esprit.

-Qu'est-ce qu'il y a?

Elle l'observa quelques instants. Son beau visage était maintenant orné de plusieurs hématomes et entailles. Il allait probablement avoir un oeil au beurre noir et le nez cassé.

Il n'y est pas aller de main morte.

Elle décida d'être franche.

-Pourquoi m'avez-vous prise en otage sur le pont?

Il ne sembla pas surpris par la question. Un ange passa.

-Parce que j'étais affamé et assoiffé et lorsque je vous ai vu accoudé au bastinguage, j'ai immédiatement concocté à un plan pour obtenir de la nourriture par la force, c'est à dire en... Enfin vous voyez.

Apparament, il avait également opté pour la franchise. Ce fût une erreur. Instantanément, les yeux de Mary-Jane s'assombrirent. La colère si familière revenait à la surface.

-Je le savais, vous êtes tous les mêmes.

Elle retira son bras de sous ses épaules, le laissant s'écrouler par terre. Puis, furieuse, elle tourna les talons et s'enfuit dans sa chambre.

C'est ainsi que Mary-Jane Borovi abandonna le jeune homme dans un corridor désert alors qu'il était blessé, à moitié assommé et le visage en sang.

Fille de pirateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant