Ice Cream

Orange sanguine

Le jeudi suivant j'ai sérieusement hésité à rester sous ma couette pour ne rien faire, dès le matin absolument tout m'a énervé. En plus mon charmant petit frère m'a emprunter le bouquin que j'étais en train de lire sans me demander. Au final je suis allé voir Adam, juste parce qu'on a un deal. Je me suis écroulé sur une chaise dans la salle, y'a jamais personne ici c'est hallucinant.
"-Ça va ? M'a demandé Adam, t'as l'air en rogne.
-J'en au marre de tout, presque tout m'emmerde.
-Phase quatre, la colère, dit il en posant de la glace rouge orangée sur la table.
-C'est ça, rappelle moi que je suis un névrosé en pleine psychose, je fulmine."
Le silence qui s'abat sur la table après est plutôt pesant, je devrais m'excuser. Devrais. Je n'en n'ai ni l'envie ni la volonté, alors je me contente de manger ma glace en laissant Adam me fixer d'un regard froid et magnifique. Ne pas parler, conserver ce peu de dignité, arrêter de culpabiliser. Arrêter d'être, d'exister. Il continue de me fixer, je culpabilise. Je n'aimes pas ce regard, je préfère nettement quand il me couve avec ses yeux gris mousseux.
"Je suis désolé, dis-je"
Il ne répond pas. Je suis sûr à 95% qu'il m'en veut. Je finis ma glace et je pose un billet sur la table.
N'ayant pas franchement envie de rentrer tout de suite chez moi je commence à déambuler dans la ville. Je passe dans la vieille ville pour ne pas être dérangé par les véhicules. Les boutiques défilent sans que j'y prête réellement attention. Je me glisse comme une ombre jusqu'au magasin de musique où travaille ma soeur. Elle est avec un client, tant mieux je vais pouvoir me planquer dans la réserve sans qu'elle me harcèle de questions.
Il y a un vieux fauteuil dans la réserve, d'habitude je n'aime pas trop les pièces poussiéreuses mais là, ça fera parfaitement l'affaire. Je m'écroule sur le nid à poussière en en faisant voler un vaste nuage autour de moi. Je tousse un peu, juste pour chasser de mes poumons les poussières qui s'y sont infiltrées mais sans parvenir à chasser la boule qui s'accroche à ma gorge me faisant regretter chaques infimes réflexions que j'ai pu faire à Adam. J'attends que la boutique ferme pour sortir et je prends le chemin de la maison. Il n'y a personne dans la rue, il n'y a jamais personne à cette heure, l'heure entre chien et loup. À part le chien et le loup bien sûr. Au coin d'une rue, je percute une fille qui, sous la violence du choc fini au sol. Je m'excuse en l'aidant à se relever. Elle me fixe avec un air compatissant,
"-Vous ne vous êtes pas fait mal ? Je demande.
-Ne vous inquiétez pas pour moi, elle répond, vous allez bien ?
-Pourquoi ? Sa question me surprends.
-Vos yeux, ils sont rouges et gonflés, comme si vous aviez pleuré.
-Je, Je vais bien, je réponds après quelques secondes d'hésitation.
-Vous êtes sûr ?
-Oui je vous assure, mentis-je.
-Vous voulez en parler ? Elle demande ça avec un sourire chaleureux.
-Je ne voudrais pas vous déranger...
-Ce n'est pas le cas, elle sourit.
-Je me suis juste disputé avec un ami, je soupire.
-Un ami ?
-Oui.
-Vous êtes sûr que c'est juste un «ami», elle marque les guillemets avec ses mains, parce que vous m'avez l'air d'être franchement affecté, enfin ce ne sont pas mes affaires. Par contre je peux vous dire que si vous tenez à lui, vous devriez laisser passer un peu de temps avant de revenir avec des excuses.
-Si vous le dites, j'essaie de paraître détacher mais elle a raison, sur tout les points. Adam est plus qu'un ami pour moi c'est comme un meilleur ami pour moi.
-Sur ce, je vais vous laisser, elle m'adresse un dernier sourire, bonne soirée."
Je la regarde s'éloigner et je rentre chez moi en ressassant ses paroles et ses conseils.

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Hello les gens !
En écrivant cette fiction j'ai appris un truc sur moi... Je ne suis pas faite pour les publications régulières.
Du coup pardon pour le retard j'espère que ce chapitre vous a plu
xox