Chapitre 14

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<< Es conexión entre tú y yo, en cada verso de esta canción
Tu voz y la mía en cada acorde en cada rima... >>


Mardi 4 Février, 8h00, maison de Martina...


Martina


Je me réveille en sursaut. Putain de bordel de merde ! Je me suis rendormie après la sonnerie de mon réveil et maintenant, je suis à la bourre alors que c'est le BAC blanc. Il n'y a que moi pour faire ça. Je saute hors du lit et enfile le premier jean qui me tombe sous la main ainsi qu'un pull noir simple. Je n'ai pas le temps de prendre une douche vu que je devrais déjà être sur la route du lycée. Je me brosse les cheveux et les attachent en un chignon qui ne ressemble pas trop à un chignon mais ça fera l'affaire pour aujourd'hui. Je me nettoie le visage et me brosse les dents. J'ai une tête de cul mais c'est pas grave, ça ne changera pas grand chose de d'habitude. Je me depêche de mettre mes chaussures, cours dans la cuisine et prend une pomme puis je pars direction le lycée. Quand j'arrive au lycée, il est huit heures trente. Pas mal, je m'étonne de plus en plus. Je rejoins mes amis au moment où la sonnerie retentit. Je dis bonjour à tout le monde et je remarque que mon p'tit Jorge n'a pas l'air dans son assiette.


- Ca va ? demandais-je à mon meilleur ami.


- Oui, je suis juste un peu stressé.

- T'inquiète, c'est pas comme si c'était le vrai BAC.

- Tu as sûrement raison, dit-il en s'éloignant.

Il part. Ouah, je ne sais pas vraiment ce qu'il a mais il s'est levé du pied gauche. Il a peut-être envie d'être seul. Je peux comprendre.

Je m'avançais vers Alba et Facu. Depuis un petit moment, je me suis éloignée d'Alba certainement à cause de son couple avec Facu. Ah oui ! Vous n'êtes pas au courant mais Alba et Facundo se sont enfin décidé à nous avouer qu'ils étaient amoureux et qu'ils sortaient ensemble.

- Pas trop stressés ? interrogeais-je les amoureux.

- Ca va, ça va, répondit Facu.

- Un peu et toi ? renchérit Alba.

- Non, enfin un peu mais pas trop, lui sourais-je.

- Je vous laisses, je vais au chiotte, nous informait Facu.

- Très classe, remarquais-je.

- C'est la nature ma p'tite Tini, fit-il en rigolant avant de partir.

Je me retrouvais à présent seule avec Alba. Je ne sais pas comment décrire ça, mais il y avait une ambiance bizarre entre nous. Pas de la gêne, mais je ne sais pas comme si on n'avait rien à se dire alors que je sais qu'elle doit avoir plein de choses à me raconter. Alba décida de briser en première le silence.

- Nos soirées me manque. Tu me manques.

- Toi aussi tu me manques. Je ne sais pas trop ce qui a pu mettre cette distance entre nous, mais j'aime pas quand on est loin comme ça.

- Moi non plus. Je veux qu'on se refasse une soirée comme avant, me dit ma meilleure amie.

- Avec plaisir ! Samedi, tu es libre ?

- Je pense que oui, me sourit-elle.

- Très bien, alors Samedi à quinze heures chez moi, annonçais-je avant de la prendre dans mes bras.

- Tu m'as manqué mon p'tit papillon, dit-elle en resserant notre étreinte.

- Toi aussi mon p'tit nutella.

La sonnerie retentit une nouvelle fois, ce qui voulait dire qu'ils fallaient qu'on se dépêche avant d'être à la bourre en cours.Durant toute la semaine nous allons avoir les examens écrits et la semaine prochaine se sera les oraux.

***** Après avoir passé cinq interminables heures en épreuve, je me dirige accompagné d'Alba et de Facu à la cafétéria.Je me sers et pars m'installer à une table où il y aura assez de place pour tout le monde.Cande, Mechi et Rugge nous rejoignent peu de temps après puis Lodo arrive en dernière. Enfin, il manque une personne, Jorge. Je le cherche dans la cafétéria mais il n'y est pas. Jorge ne rate jamais un repas sinon il devient insupportable. En plus, il n'était pas bien ce matin.Je finis rapidement de manger et sors du réfectoire. J'arpente tous les couloirs du lycée dans le but de trouver Jorge mais personne.Je décide de l'appeller. Conversation téléphonique :

- Bonjour vous êtes bien sur le répondeur de Jorge Blanco, laissez moi un message et je vous rapellerais peut-être, m'indiquait le répondeur. AH ! Nique sa mère la pute, entendis-je en bruit de fond.

- T'es où ? Ca fait plus d'une heure que je te cherche. Rappelles moi s'il te plait.

Conversation téléphonique.

Je continuais de marcher dans les couloirs qui sont vides, essayant de trouver un endroit où aurait pu être Jorge.

- Tini ?

J'entends quelqu'un m'appeler. Je cherche autour de moi, mais je ne vois personne. C'est alors, que je remarque une cage d'escalier. Je me dirige vers celle-ci et y trouve Jorge.

- Jorge ! Je te cherche partout depuis tout à l'heure. Pourquoi t'as pas répondu à mes appels ? lui demandais-je.

Jorge répond toujours quand je lui envoie un message ou que je l'appel, où alors il me rappelle dans les minutes qui suivent. Il relève la tête vers moi et il a les yeux humides.

- Tu pleures ?

Je me rapprochais de lui et lui caressais la joue, puis je m'asseyais à côté de lui.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- C'est compliqué.

Il a les genoux repliés contre son torse et les joues baignées de larmes.

- Dis-moi tout.

- Je m'en vais, m'annonça-t-il simplement.

Je restais bouche bée. Il ne peut pas partir comme ça, du jour au lendemain.

- Qu... Quoi ? Comment ça tu t'en vas ?

- Je pars. Je quitte la ville, dit-il en ravalant un sanglot.

- Mais pourquoi ?

Mes yeux s'embuèrent de larmes et ma vision se troubla. Comment vais-je faire sans lui ?

- Tu te rappelles ce que je t'ai dis concernant mon père ?

Mais quel est le rapport ? Bon, je réfléchis quand même.

- Qu'il m'a abandonné à la naissance, continua-t-il.

Je hoche la tête et l'interroge du regard.

- Il vient de mourir, fit-il en laissant larme coulé. Même si je ne l'ai jamais vu, j'espèrais un jour ou l'autre le voir et pouvoir lui dire ses quatre vérités.

Je ne comprends toujours pas pourquoi il doit partir.

- Le tribunal a appelé ma mère hier, je pars à New York demain à la première heure.

Je n'arrive à prononcer aucun mot. Je regarde devant moi sans rien voir réellement. Les larmes menacent de couler et je n'ai qu'une seule envie courir, fuir, loin d'ici. Mais je n'arrive pas à faire un seul mouvement. Après un long moment, je décide de parler.

- Et... combien de temps tu vas rester là-bas ?

- Au moins six mois et au maximum un an.

- Mais pourquoi ? Pour quoi dois-tu aller là-bas ?

- Je dois récupérer l'héritage et vendre ses biens. Il avait cinq maisons, et plusieurs appartements. Et ma mère n'avait pas complètement tourner la page après son départ alors elle a besoin de moi là-bas.

Je hoche la tête.

- Tu vas me manquer, dis-je à le prenant dans mes bras.

- Toi aussi ma p'tite, réponda-t-il en resserant notre étreinte.

J'enfouissais ma tête dans son cou et les larmes commençèrent à couler sans que je m'en aperçoive.
La sonnerie retentit et nous obliges à retourner en cours. Je me détache de Jorge et nous nous regardons sans rien dire. Il essuie mes larmes délicatement avec sa main et me fait un bisou sur la joue.

- Ne pleures pas. Je te promets que je reviendrais vite. Un an c'est pas si long que ça ?

Il me sourit. Je hoche la tête pour la énieme fois. Je ne veux pas le contredire, car ce sont les derniers instants que je vais passer avec lui avant un très long moment mais pour moi ces mois seront les plus longs de toute ma vie. Je me suis attaché à Jorge comme je ne me suis jamais attaché à personne.

- Et n'oublie pas que quoi qu'il arrive, je resterais ton meilleur ami et rien ne pourra changer ça.

Je hoche la tête une dernière fois et me lève. J'essuie mes larmes, enlace Jorge et pars en cours.
***** Cette journée a dû être la pire de toute ma vie. En plus il n'est même pas encore partit, alors je n'imagine pas les mois à venir.Je suis dans mon lit depuis déjà deux heures et je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je dois obligatoirement dormir puisque demain il y a encore le BAC blanc.Je réfléchis à ma vie depuis qu'il est arrivé et je commence à réaliser qu'il est très -trop- important pour moi. Mais bien sûr je m'en aperçois qu'au moment où il doit partir. Un lien s'est créer entre nous et c'est la première fois que je suis aussi proche d'un garçon. Une amitié très forte, une amitié unique, que je neretrouverais avec personne d'autre. Mercredi 5 Février, 5h00, chambre de Tini...

Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit et ce matin je me lève avec de grands cernes noirs et des yeux bouffis.
Je regarde par ma fenêtre pour m'assurer que la voiture de Jorge est toujours là.
La voiture est toujours garé et je vois Jorge assis sur le capot, le regard dans le vide, son portable à la main. Je m'attache les cheveux rapidement, enfile un gilet puis des converses et sort de l'appartement.
Une fois dehors, l'air frais me caresse le visage et je me dirige vers Jorge. Il s'aperçoit de ma présence que lorsque je m'assois sur le capot de la voiture à côté de lui. Il me regarde puis me sourit. Je pense que lui non plus n'a pas dû bien dormir. Il a de grandes poches en dessous des yeux et il est pâle.

- Qu'est-ce que tu fais debout à cinq heures du matin ? me demande-t-il gentiment.

- Je n'arrivais plus à dormir, enfin je n'ai pas réussi à m'endormir.

- Tu n'as pas dormie cette nuit, alors que tu dois passer les épreuves du BAC blanc ce matin ? s'inquièta Jorge.

- J'essayais de dormir mais je n'y suis pas arriver. Toi non plus tu n'as pas dormi ?

- Ouais. Je pensais trop, dit-il en baissant la tête.

- Je comprends, fis-je en l'enlaçant.

Madame Blanco sortit de la maison et me regarda bizarrement.

- Martina ? Qu'est-ce que tu fais dans les bras de Jorge en pyjama à cinq heures de matin ?

- Je suis venue lui parler un peu, lui répondis-je poliment.

Elle me sourit.

- Vous êtes mignons tous les deux. Vous feriez un beau couple.

Mes joues s'empourprèrent et Jorge répondit directement.

- On est meilleurs amis.

- Je sais, je sais. C'est dommage.

Ok. J'étais de plus en plus gênée.

- Ils nous restent encore plus de trois heures avant que le camion de déménagement arrive. Martina, tu veux prendre le petit déjeuner avec nous ?

- Je ne veux pas vous dérangez.

- Si je te le propose c'est que tu ne déranges pas.

- Bon, d'accord.

Jorge me prit par la main et m'entraîna à l'intérieur de la maison. Sa mère nous prépara un petit déjeuner énorme et à la fin du repas je ne pouvais plus rien avaler.

- Daniel n'est toujours pas réveiller, et après il va se plaindre parce que quand il sera réveiller les déménageurs auront emmener tous ses vêtements. Je reviens je vais le chercher.

Madame Blanco partit et je débarassa la table aidé de Jorge.

- Remercie ta mère pour le petit déjeuner, c'était délicieux.

- D'accord, je le ferais.

- Tu vas me manquer.

- Toi aussi, dit-il en me prenant dans ses bras.

- Je vais aller me préparer puis je reviendrais te dire au revoir.

- Ok. A tout à l'heure.

- A toute'.

Je sortais de la maison et rentrais chez moi. Il était six heures trente, Francisco venait tout juste de se lever.

- Salut.

- S'lut, répondait-il. T'as une gueule de merde ce matin. Il s'est passer quoi hier ? Je t'ai entendu pleurer cette nuit.

- Jorge part.

- Ah bon ?

- Tu n'étais pas au courant ?

- Nan, je suis rentré tard hier et je l'ai pas vu de la journée.

- Il part à New York dans quelques heures.

- Pourquoi ?

- Tu sais pour son père ? Qu'il a les a abandonnés ?

- Non, depuis quand tu sais ça toi ?

- Il me l'a déjà dit depuis un moment. Mais son départ je l'ai su hier.

- Expliques s'te plaît.

- Le père de Jorge et de Daniel est partit, il les a abandonnés. Il est mort il y a quelques jours. Le tribunal a appelé la mère de Jorge pour qu'ils viennent s'occuper de tous les biens qu'il avait et aussi de l'héritage. Jorge m'a également expliquer que ça mère ne s'était pas complètement remise du départ soudain de leur
père alors il fallait que lui aussi y aille pour l'épauler.

- Oh. Et c'est pour ça que tu as pleuré ? Parce que tu aimes Jorge ?

- Je ne l'aime pas. C'est mon meilleur ami.

- Tini ne me ment pas. Si tu l'aimais réellement comme un meilleur ami, tu serais triste mais pas au point de ne pas en dormir la nuit comme une pauvre dépressive. Tu es amoureuse Martina, mais tu ne veux pas te l'avouer.

- Tu dis n'importe quoi ! Je ne suis pas amoureuse. Je sais ce que c'est l'amour et c'est pas comme ça.

- Tu n'es jamais vraiment tomber amoureuse, tu étais juste sous le charme et c'est deux sentiments très différents. Tu n'as jamais ressentie ce que tu ressens avec Jorge. Réfléchie bien p'tite soeur.

- Non mais je rêve ! Je te dis que je ne suis pas amoureuse, crois-moi et arrête de jouer les psychologue à deux balles !

- Tu verras que j'ai raison, tôt ou tard.

Je quitte la pièce énervé. Il me saôule à vouloir absolument que je sois amoureuse de Jorge.
Je prends une douche et je me sens beaucoup mieux après. J'essaye de cacher mes cernes du mieux que je peux et réhausse mon teint avec du blush et un rouge à lèvres rose. Je laisse mes cheveux sécher à l'air libre de toute façon je n'ai pas envie de faire des efforts aujourd'hui. Je vais juste essayer d'être présentable. Je prends un legging noir, un débardeur noir et un sweet rouge. J'enfile mes chaussures et regarde l'heure. 7h45. Je prends mon sac de cours, mon téléphone et mes écouteurs puis je vais chez Jorge.

Toute la famille Blanco est en train de charger la voiture et les déménageurs vident la maison.
Jorge me remarque et s'avance vers moi pour m'enlacer.

- Tu as prévenu les autres de ton départ ? le questionnais-je.

- Oui. J'ai prévenu quasiment tout le monde sauf ton frère, j'ai pas pu le voir et je ne voulais pas le dire par sms.

- Je comprend, répondit une voix derrière moi.

Je me retournais et découvrais mon frère.

- Tu vas me manquer poto.

Francisco donnait une accolade à Jorge et ils s'échangèrent quelques mots. Mon frère s'en alla et me laissais seule avec Jorge.

- Je sais que je te l'ai déjà dit, mais tu vas me manquer... Énormément, lui avouais-je.

- Et toi encore plus.

- Je ne t'oublierais jamais, mais de toute façon on se reverra, hein ?

- Oui. Je te le promet. Et quand je reviendrais tout sera comme avant.

- Oui.

Je le serrais une dernière fois contre moi et sa mère l'appella.

- Jorge, il faut partir.

- Ok. J'arrive, dit-il en se tournant vers sa mère.

Il me prit dans ses bras.

- Embrasses les autres de ma part et dis leur qu'ils vont me manquer. Puis prends soin de toi, ne déprime pas.

- Ok. Toi aussi prends soin de toi.

- Jorge, grogna Daniel.

- Deux secondes, merde !

Il m'embrassa -sur la joue- et monta en voiture.
Je faisais un signe à sa mère et à son frère puis lui souriait. La voiture démarra et je sentis comme une boule se former dans mon ventre. Oui, je sens que ses six prochains vont être les plus longs de toute ma vie.

A suivre...

A Mi Lado [ Tome 1 ] ~ JortiniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant