Pelotonnée entre ses draps vides
La solitude l'écrase
La dévore petit à petit
Redoutable parasite
Implanté en son cœur déchiré
Tel un cadavre privé
De la chaleur de son sang
Le froid se répand
De l'intérieur de son corps
Prenant naissance au sein même
De l'immonde blessure
Qui vomit toujours
Le poisseux liquide rouge de la souffrance
Elle meurt à petit feu
Elle le sent elle le sait
Malgré ses couvertures
Le froid la mord sauvagement
Tremblante et fébrile
Elle repousse son cocon inutile
Ouvre la fenêtre
Et ses pieds nus
Foulent l'herbe fraîche
Dans laquelle elle s'allonge
Et regarde le ciel
Parsemé d'une multitude
D'étoiles scintillantes
Il est si étrange de se dire
Qu'à l'instant même
Où elle les admire
Elles ne sont peut-être
Même plus de ce monde
Alors elle se dit
Qu'il doit être là-haut
Une larme coule
Traçant sur sa joue
Une traînée de sel ardent
Au goût amer des regrets
Elle se rappelle
Le contact brûlant
De ses lèvres sur sa peau
Elle se rappelle
La douceur de ses mains
Elle se rappelle
Son regard fiévreux
Avant de l'embrasser
Elle se rappelle
De celui taquin
Qui l'avait fait chavirer
Elle se rappelle
L'étincelle dans ses yeux
Lorsqu'elle rentrait à la maison
Elle se rappelle
Ses bras protecteurs
Elle se rappelle
Les battements rassurants
De son cœur
Elle se rappelle
Ses jolis mots soufflés
Au creux de son oreille
Elle se rappelle
Son souffle frais
Chatouillant son cou
Deux ruisseaux s'écoulent
De ses yeux rougis
Ses souvenirs l'appellent
La douleur est trop forte
A quoi bon rester ici
Il doit l'attendre
De là-haut
Et rien ne la retient
Enfin elle pourra
Revoir son visage
Et sentir son odeur
Elle ne sut jamais
D'où venait le couteau
Entre ses doigts
Ni comment il se retrouva
Profondément dans son abdomen
Flot de sang qui jaillit
Telle la fontaine
De la grande place
Tachant le tissu blanc
De sa chemise de nuit légère
Éclaboussant sa peau
De gouttelettes vermeilles
Son regard reste fixe
Plongé dans les profondeurs du ciel
Ses pleurs se sont arrêtés
Peut-être sera-t-elle
Une étoile elle aussi
Rouge écarlate
Comme la fleur
Qui poussera
Sous elle
-J'arrive
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Chuuut, j'écris
PoetryMon imagination et mon travail, Une plume et du papier, Poèmes. Je remercie @MokonaRayearth pour cette couverture toute mignonne !