Chapitre XIII - Millyéna

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C'est le jour J. Aujourd'hui, je rentre chez moi. Ça fait bizarre de dire ça, très bizarre. Je suis habituée à cet environnement, à Marie, Gaëlle, Anna, Lory, Kélia, a recevoir du monde, bouger, aller apprendre et me rééduquer. C'était mon quotidien durant un peu plus d'un mois. Mais aujourd'hui, tout change. C'est le renouveau. Neya est arrivée vers neuf heures ce matin, j'étais encore en pyjama.

« Je veux bien comprendre qu'on est samedi, mais tu aurais pu te faire belle pour moi quand même ! »

Je sourie.

« Mais non, je rigole ! Tu es très bien comme ça ! »

Tiens, j'ai un truc à lui montrer ! Je commence à redresser mon lit, puis j'essaye d'enlever mon pied, posé dans la boucle. Neya m'aide finalement, car je n'y arrive pas. Je lui demande mes cannes, elle me les tend. Je me mets difficilement debout, en m'appuyant dessus. Puis je pose un pied par terre. Vraiment. En m'appuyant dessus.

C'est une sensation très étrange. Je ferme les yeux pour mieux me concentrer, et pose le second pied. J'avance comme ça, jusqu'à elle, sans tomber. Je suis très contente, et elle aussi apparemment !

« C'est super ma chérie ! Ça va être plus simple pour te déplacer maintenant !

- OUI, MAIS IL NE FAUT PAS QUE JE FORCE DE TROP !

- Évidemment ! James et Nelly t'attendront chez toi. Tu reviens à quelle heure. Non, je refais : à quelle heure je viens chercher ma meilleure amie ?

- ON PEUT Y ALLER MAINTENANT, SI TU VEUX ! IL FAUT JUSTE QUE J'AILLE VOIR KÉLIA.

- Kélia ? »

Je hoche la tête, m'assois dans le fauteuil et m'attache. Je fais signe à Neya de me suivre, et on part en direction de la chambre 312.

« Entrez ! »

Neya pousse la porte. Kélia apparaît dans mon champ de vision.

« Milly ! Tu t'en vas ? »

J'acquiesce. Elle s'approche de moi, en béquilles.

« T'as vu, j'y arrive !

- MOI AUSSI. JE TE PRÉSENTE NEYA, MA MEILLEURE AMIE.

- Bonjour Kélia !

- Bonjour, Neya.

- Bon, je vais vous laissez finaliser vos bagages, alors !

- Merci, au revoir Kélia.

- SALUT ! »

Ah ! Je déteste les adieux. Mais, je suis sûre qu'on se reverra !


On remonte dans ma chambre pour faire les valises. Je vais dans la salle de bain avec Marie, pour qu'elle m'assiste, lors de ma douche.

« Ça va, tu ne te débrouilles pas trop mal ! »

Je lui sourie.

On retourne dans la chambre, Neya est avec une valise et un sac.

« On peut vous pendre le fauteuil ?

- Le temps qu'elle aille mieux, oui. Vous nous le rapporterez après. Par contre, pour les béquilles...

- Ne vous en faites pas. On en achètera.

- Bon, au revoir, Milly !

- AU REVOIR MARIE,TU DIRAS AU REVOIR À GAËLLE DE MA PART ?

- Ne t'inquiètes pas ! »

On quitte la chambre. J'ai le sac sur les genoux, Neya traîne la valise derrière elle en gardant une main sur le fauteuil. En arrivant dans le hall, je vois Gaëlle. Neya l'appelle, elle se retourne, je lui fais un signe de la main et on part. Je quitte cet hôpital pour de bon ! Je n'arrive pas à y croire !


Le bus finit par arriver, avec cinq minutes de retard. Neya me fait rentrer par la double-porte arrière, elle m'installe, je serre les freins, et elle va payer. Elle bloque la valise à côté du fauteuil et le bus démarre. Heureusement qu'on est samedi et qu'il n'y a pas grand monde !

Trente minutes après, Neya appuie sur le bouton « arrêt ». Le bus s'arrête un peu plus loin. Je lâche les freins, Neya me descends, puis elle retourne chercher la valise.

« On doit marcher encore un peu, me dit Neya. Enfin, je dois marcher encore un peu. Toi, tu roules !

- POURQUOI CHEERY ET WYLLIA NE SONT PAS LÀ ?

- Cheery travaille, Wyllia est à la danse. Et elles ne savent pas que je suis allée te chercher. Elles vont rentrer pour manger, puis après, elles devaient aller te chercher. Sauf que tu seras déjà là ! »

On tourne dans une énième rue. Je regarde le panneau : Impasse des coquelicots. Ça doit être là. Neya s'arrête devant le numéro 2, qui est tout au bout de l'allée. Elle sort une clé de sa poche et la rentre dans la serrure. Alors que j'allais lui demander si on était chez elle, elle pousse la porte, James et Nelly apparaissent et ils me crient tous ensemble :

« Bienvenue chez toi, Milly ! »

James arrive vers moi, et m'embrasse, puis Nelly arrive et me sert dans ses bras. Ils me poussent jusqu'à la porte. On rentre.

Il fait frais. Ça sent bon. Dans l'entrée, il y a sur la gauche, un grand miroir sur un mur orange, en face, le mur est blanc, où monte un grand escalier marron, et à droite, le mur est jaune. Nelly referme la porte rouge et Neya enlève le sac que j'avais sur les genoux. James fait rouler le fauteuil, en avant et en arrière sur le tapis pour nettoyer un peu les roues. Puis, ils me poussent dans une pièce, sur la gauche. C'est le salon. Les murs sont mauves, violet, taupe et blanc. Il y a un grand canapé beige, une petite table transparente, un bar, quelques chaises. Mais pas de télé. James me fait avancer dans une autre pièce, sur la droite.

La salle-à-manger-cuisine. La pièce est très grande. Il y a une grande table, en bois je crois, napée d'un drap bleu turquoise. Le couvert est mis. Il y a aussi une grande bibliothèque, jonchée de livres, un buffet, et la porte-fenêtre donne accès à un jardin qui paraît immense. Je pivote pour regarder la cuisine. Chacune des portes des placards est peinte des couleurs que j'ai vu jusqu'à présent sur les mur. Les teintes de bleu (de la salle-à-manger), les teintes de violet (dans le salon) et les couleurs chaudes qu'il y avait dans l'entrée. Il y a aussi des portes roses, vertes et d'autres sont blanches. Il y a un petit couloir qui part de la cuisine pour rejoindre l'entrée. Sous l'escalier, à droite, il y a une porte. Je l'ouvre discrètement. C'est le garde-manger.

« Petite fouine ! » Rigole James.

On retourne dans l'entrée par le petit couloir. Nous faisons face à la porte rouge. Sur la droite, le salon, et à gauche, il y a une porte verte avec marqué dessus : Cheery.

« Tu veux aller voir ? » Me demande Neya.

J'acquiesce. Elle décroche la petite clé verte qui pend au mur et la glisse dans la serrure. La porte s'ouvre sur un lit, dont le sommier doit être à vingt centimètres au maximum, au dessus du sol. J'entre dans la chambre, il y a un grand bureau, qui croule sous les tonnes de feuilles éparpillées ici et là, une armoire et une commode. Il y aune fenêtre, qui donne sur le jardin avant. Ici, les murs sont dans les tons verts. Clair, kaki et foncé. Le quatrième est blanc.

« On ne pourra te montrer l'étage, qu'après. Me souffle Neya. Car on ne peut pas monter les escaliers avec ton fauteuil. »

Très bien. J'attendrais le retour de Cheery et de Wyllia.


~


Désolée du retard. Je connais la fin de cette histoire, mais je n'arrive pas à écrire ce qu'il y a entre maintenant et la fin. Bonne lecture ♥

L'Hypermnésique Amnésique •en Arrêt Indéfini•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant