Chapitre IV - Millyéna

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« Bonjour Mademoiselle Blood, je viens vous annoncer la date de votre sortie. »

J'ouvre très difficilement les yeux, aveuglée par la lumière traversant la fenêtre.

« Si tout ce passe bien, vous sortez dans deux jours. »

Encore deux jours dans ce foutu hôpital...

Elle me sourit. Je vais le lui faire manger son sourire ! Elle, ça se voit qu'elle ne sait pas ce que c'est de passer du temps ici, sans se souvenir de rien, avec sa famille et ses meilleurs amis...

« Ah, vous avez de la visite, aujourd'hui ! »

Je lui gratifie mon plus beau sourire, puis elle s'éclipse et maman entre dans la chambre.

« Hello ! J'ai appris la date de ta sortie ! Si ce n'est pas génial ! Bon, comment tu vas ? »

Je souris.

« Tes sourires sont de plus en plus beau ! Ah, j'ai hâte de te revoir marcher, bouger... et faire ta pipelette ! Qu'est ce que ça me manque ! »

Elle esquisse un mini-sourire et s'assoit sur mon lit.

« Peux-tu bouger ton corps ? »

Je lui montre que, récemment, j'ai réussi à lever mes bras et à bouger mes doigts, ainsi que mes orteils. Je peux faire bouger ma tête, mais plus difficilement. Je manque d'exercice. Mais, je n'arrive toujours pas à parler.

« Je suis fière de toi. Neya m'a dit qu'elle passera dans la matinée et ta sœur voudrait venir te voir dans la soirée. C'est possible ? »

Je hoche la tête.

« Bon, je vais te laisser te préparer... Tiens ! J'ai trouvé un moyen de communiquer avec toi ! Puisque tu peux bouger les bras, dit-elle en ouvrant son sac, je t'ai apporté ça. Si c'est trop dur, laisse tomber, mais c'est juste pour essayer ! »

Elle me tend une ardoise.

« Arrives-tu encore à écrire ? »

Bien sur ! Quelle question ! J'écris en gros « JE T'AIME », suivit d'un cœur et elle m'embrasse la joue.

« Ce sera plus simple ! »

Elle sourit, se lève et s'en va. Une infirmière entre dans la chambre après son départ.

« Je vais te laver.

- OK.

- Ah, c'est chouette comme moyen de communication. Je vais en parler à ma supérieure. »

Elle enlève la couette, me déshabille et me passe une serviette humide sur le corps. Puis, elle me sèche et me demande comment je veux m'habiller pour la venue de ma meilleure amie.

« EN BLEU »

J'aime bien cette couleur.

« EN BLEU FONCÉ.

- Robe ou jupe ?

- PEU IMPORTE.

- Très bien ! »

  Gaëlle part ouvrir un placard et en sort une jupe bleue marine avec un T-shirt blanc, rayé bleu.

« Ça te va ? »

J'acquiesce et elle commence à m'habiller. Une fois prête, elle prend son téléphone et composé un numéro.

« Chambre 402... oui... m'aider... il faut la porter... une chaise roulante... merci... »

Puis elle raccroche.

Un homme arrive. Il me soulève et me pose sur le fauteuil roulant, tout comme James l'avait fait la veille. Il m'attache, pour que je ne tombe pas, posé mes pieds sur le pose-pieds, me met une fine couverture sur les genoux et me donne mon ardoise.

Pendant ce temps, Gaëlle fait mon lit.

« Bon, on va te laisser. Si tu as le moindre problème, tu appuies là. Elle me montre un bouton. Je t'apporterai ton repas ce midi. À toutes ! »

Puis ils s'en vont.

[ À écouter avec la suite :

Melvv - Vibe ]

Je commence à écrire « NEYA » sur ma magnifique ardoise, quand on toque à la porte. Puisque je ne peux pas parler, la porte s'ouvre.

C'est Neya. Je retourne l'ardoise, pour qu'elle voit que j'ai marqué son prénom et elle me saute dessus.

« Ma chériiiiiiiie ! Tu m'as manqué !

- TOI AUSSI. Je marque sur l'ardoise. TU VAS BIEN ?

- On ne peut mieux. Et toi ?

- TRÈS BIEN. ON SORT ?

- Ok ! »

Elle commence à prendre les poignées du fauteuil, mais je lui dis :

« LAISSE-MOI FAIRE ! »

Elle se place à côté de moi, et je fais des mouvements de va-et-vient avec mes bras pour faire bouger les roues. C'est crevant !

Instinctivement, on se dirige vers le parc, où quelques enfants jouent. On se pose sur un banc et elle sort un album de son sac.

« Je t'ai emmené des photos. »

Elle ouvre l'album et je me penche pour voir les photos.

« Ici, c'est James et Nelly. Ils sortent ensemble, actuellement. Là, c'est moi... et toi ! Ici, c'est Axelle, c'était notre amie, mais avec le collège, elle a beaucoup changé, et c'est devenu une peste. Elle n'est plus très sympa avec nous. Elle a des amis : Lina, Pierre et Ixia. Mais ce sont plus ses toutous que ses amis. Elle les maltraite. Sinon, ici, c'est Alexis. C'était ton amoureux en primaire. Vous étiez trop mignon ! Mais, dès que... dès que tu es tombée dans le coma, il nous a abandonné, lui aussi. On a dit à personne que tu étais revenue. C'est notre secret. Tu es notre secret ! Au fait, Nelly et James sont partis se balader ensemble aujourd'hui, c'est pour ça qu'ils ne sont pas là. Mais ils t'embrassent, et Nelly était un peu jalouse !

- CE N'EST PAS GRAVE !

- Et dis-moi, comment tu vas faire pour les cours ? J'y ai pensé toute la nuit ! »

Je mets un peu de temps à lui répondre, car c'est long d'écrire !

« JE NE SAIS PAS, JE N'Y AI PAS TROP RÉFLÉCHI, JE PENSE ESSAYER DE PASSER MON BREVET PAR CORRESPONDANCE CET ÉTÉ, ET SI JE N'Y ARRIVE PAS, JE PENSE DOUBLER MA TROISIÈME, OU ALORS, ARRÊTER ET ESSAYER D'AVOIR MON DIPLÔME... JE NE SAIS PAS...

- Non ! Ne redouble pas ! Je ne veux pas te perdre une seconde fois !

- TU NE ME PERDRAS PAS, ON AURA JUSTE UN AN D'ÉCART !

- Je t'aiderais !

- OK, MERCI !

- Je peux commencer à t'emmener mes cours, si tu veux, pour que tu puisses revenir au collège pour Juin ! Mais, si c'est trop dur, ou trop galère. Ne t'en fais pas, ce n'est pas grave ! »

On reste ainsi tout le reste de la matinée, à papoter, enfin, c'est surtout Neya qui me raconte ses incroyables anecdotes sur sa classe, sur un garçon, sur lequel elle craque depuis des lustres et, des années que j'ai loupé, et que je compte rattraper cet été... Aussi que Nelly est très distante , surtout avec Neya, depuis que je ne suis plus là, j'étais "leur fil, leur lien qui leur permettait d'être ensemble"...

J'aime bien Neya, elle est vraiment très sympa !

Vers midi moins vingt, on commence à remonter, et après qu'on a porté mon repas, Neya s'en va.

~

Voilà !

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Sinon, c'est pas grave ! ♡

L'Hypermnésique Amnésique •en Arrêt Indéfini•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant