Chapitre 14 : Conflit et aveux

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Je me réveillai lentement et m'étirai. Étienne n'était pas dans la chambre et dehors il faisait beau. Je me levai et quelques minutes plus tard quelqu'un sonna à la porte. J'allai ouvrir et découvris Noa avec un grand sourire. Elle s'avança dans le salon en me tournant le dos. Je me jettai sur elle et sortit un couteau de ma poche. Je lui plantai à plusieurs reprises entre les omoplates. Mes cris de rage couvraient ses cris de douleur. Je levai les yeux et rencontrai mon reflet. Mes yeux étaient noirs. Ceux d'un démon. Mes parents entrèrent dans la pièce et je les tuais à leur tour. Je voyais rouge, plus rien ne devait vivre. Même pas moi.

~*~

Je criai en ouvrant les yeux. Étienne me serra dans ses bras en me rassurant.

-Calme toi... Ce n'était qu'un cauchemar.

Je sanglotai dans ses bras longuement avant de me calmer.

-Ne bouge pas, me demanda-t-il.

J'acquiesçai et le regardai sortir de la pièce. Mon regard dériva sur ma fenêtre, le ciel était rempli de nuages gris et mes parents étaient toujours en voyage. Étienne revint cinq minutes plus tard un plateau dans les mains. Il le posa près de moi et m'embrassa sur le front.

-Je me suis servi dans la cuisine, j'espère que ça ne dérange pas. dit-il en se frottant la nuque.

-Merci, murmurai-je.

-Je vais prendre une douche.

Il retira son t-shirt, je détournai les yeux en rougissant. Il haussa un sourcil et sourit malicieusement.

-Ce que tu vois ne te plaît pas ?

-Non c'est que... bafouillai-je.

-Bien. Si tu t'ennuies tu n'as qu'à me rejoindre. Je serai ravi de t'enlever ces vêtements un par un.

-Étienne ! criai-je en devenant toute rouge.

-Ah... Désolé j'ai pensé trop fort...

-Tu savais qu'on pourrait lire les pensées de l'autre si je te donnais mon âme ?!

-Tu ne m'as même pas laissé le temps de te dire tout ce qu'il y avait en jeu.

-Ce n'est plus un jeu !

-Non ça n'en n'est plus un ! Tu peux en mourir !

-C'est toi qui était en train de mourir !

-Mais j'aurais dû !

Je sortis de mon lit en courant et m'enfermai dans la salle de bain. Les larmes coulaient sans que je puisse les arrêter, ses mots m'avaient blessé. Je ne voulais pas le perdre, plus jamais. Et pourtant...
Il toqua trois coups à la porte.

-Louise ? Laisse moi entrer s'il te plaît...

Je lui ouvris, les mains tremblantes, et à peine était-il entrer qu'il me serra dans ses bras. Je le repoussai violemment en arrière et criai :

-J'avais raison ! J'aurais dû te laisser crever ! J'aurais dû te faire sortir de chez moi ! Dès le début tu t'es servi de moi de toute façon ! Tu n'as jamais eut un once de compassion ! Tu as toujours tiré profit de la situation ! Va t'en ! Fout le camp ! Je ne veux plus te voir ! Tu n'es qu'un monstre, tu es un démon ! Tu ne mérites pas que je me sacrifie pour toi ! Je regrette ce que j'ai fait ! Je regrette de t'avoir sauver ! Je regrette de t'avoir laissé m'embrasser ! Je regrette de t'avoir laissé m'approcher ! Je regrette ! Je regrette ! Tu m'entends ?! Je regrette et je te déteste !

-Non non non... Tais toi ! Tu ne penses pas ce que tu dis ! C'est faux ! Tu ne peux pas... dit-il ses mains plaquées sur ses oreilles comme pour ne rien entendre.

Il m'empoigna par les épaules et planta ses yeux larmoyants dans les miens.

-Tu ne comprends donc pas ?! Tu ne comprends pas que tu as tout changé depuis le début ?! Je suis amoureux de toi Louise ! Je deviens fou de toi un peu plus chaque jour ! J'ai essayé de tout quitter pour toi ! Je ne voulais pas que tu te sacrifie pour moi ! Je sais ce que je suis ! Mais malgré tout ça je continue de t'aimer, hier, aujourd'hui et demain. Je t'aime Louise, je t'aime autant qu'un démon puisse aimer quelqu'un.

-Je voulais que tu ai mal comme j'ai eu mal...

-J'ai déjà mal, et ça depuis le jour où on a été séparé.

-Je...

-Ne t'excuse pas. Je m'en vais, c'est ce que tu veux après tout.

-Non... Étienne !

Je tentai de le retenir mais il se déroba à mon emprise. Je fis alors ce que j'aurais dû faire depuis le début.

-Je t'aime aussi ! Même si je n'ai pas le droit, même si j'aurais du rester loin de toi. Nombre de fois où je t'ai mentis, aujourd'hui encore je n'ai pas été honnête. Tu est mon premier amour et je sais que tu seras le dernier. Non je ne regrette pas ! Parce que je l'ai fait pour toi, pour nous ! Ne me laisse plus jamais...

-Plus jamais Louise.

Je me serrai contre lui, je l'aimais, il m'aimait.

-Tu sens bon, chuchotai-je.

Il rigola et m'embrassa tendrement.

-Tu as décidé de me rejoindre dans ma douche ?

-Oh non désolé !

Je m'apprêtais à sortir mais il me prit le bras.

-Quand je sortirai de cette pièce je t'embrasserais comme je ne t'ai jamais embrassé.

-Ça va être dur.

-On verra ça.

Je retournai dans la chambre et dix minutes plus tard il était devant moi, les cheveux encore humide, les yeux brillants. En une seconde nos corps étaient près l'un de l'autre, sa bouche à quelques millimètres de la mienne. Son baiser fut sauvage, passionné, langoureux. Un mélange d'amour et de désir. Il s'écarta de moi et m'interrogea du regard. Pour toute réponse je lui souris timidement. Il déposa lentement ses lèvres sur mon cou, suivant la courbe de mon épaule. Il fit glisser une bretelle de mon habit, puis l'autre et le tissu tomba à terre en un froissement. Ses mains parcoururent ma peau et il me porta jusqu'au lit. Il m'allongea doucement sur les draps en m'embrassant tendrement. Un vent brûlant souffla dans la pièce, formant autour de nous un cocon de volupté.

-Tu est magnifique, murmura-t-il entre deux baisers.

Ses mains caressaient habillement mes courbes, ses lèvres possédaient avidement ma peau.

-Étienne... le suppliai-je. Danse sur mon âme...

Danse sur mon âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant