Chapitre 4 : Coïncidence ?

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Mes parents avaient accepté -avec un soulagement mal dissimulé- la venue de Noa. Elle était maintenant dans ma chambre, en train de ronfler à en réveiller tout le quartier. Je lui jettai un coussin -ce qui n'eut aucun effet- et me rallongeai en soupirant. Elle était ma seule amie. La première ? Je ne sais plus. Je finis par m'endormir à une heure avancée.
Le lendemain elle me proposa de faire un tour en ville, j'acceptai avec joie et on se prépara à partir. 

-Un ami à mes parents tient un café sympa, on pourrait peut-être y aller ! me dit-elle.

-Bien sûr !

On s'installa à une table en discutant et on commanda des chocolats chauds. Son ami nous offrit des cookies qu'on accepta avec joie. On rigolait bien quand derrière elle la porte s'ouvrit sur Étienne. Précédé -non sans surprise- de la rousse du cours d'anglais. Je tentai de faire comme de rien mais Noa comprit en un regard que cela m'énervait. Elle paya la commande et m'entraîna vers la sortie. Étienne nous remarqua et se leva pour me parler mais Noa me prit la main et se mit à courir. Je la suivis tant bien que mal et on s'arrêta devant une boutique où de jolies robes d'été était exposées. Elle entra dans le magasin et je m'y engageai à mon tour, hésitante.

-Et si on en essayait pour rigoler ? me proposa-t-elle.

-Je ne pense pas que ça soit une bonne idée, répondis-je peu convaincue.

-Mais si ! Prends celle là !

Elle me poussa dans une cabine en me jettant un article. Je l'enfilai difficilement et fis face au miroir. La robe était d'un vert pâle, faite de deux épaisseurs (un tissu opaque et un transparent) elle était complétée d'une fine ceinture marron qui l'a rendait plus ample à la taille. Le voile plus long derrière que devant m'arrivait un peu plus bas qu'aux genoux -au plus long-. (voir média) Je sortis de la cabine mais Noa était encore dans la sienne. J'observai mon reflet dans la vitre du magasin. Étienne passa devant la boutique et tourna la tête dans ma direction, tétanisée je n'eus pas la force de bouger. Il me contempla avec surprise et nos regards se croisèrent.

*Je porte une robe.*

Ô mon dieu !
Je me retournai précipitamment, le rouge aux joues et rentrai dans la cabine.
Il m'avait vu...
J'avais cru déceler dans son regard une lueur étrange, animale. Plus encore lorsqu'il avait plongé le bleu de ses yeux dans les miens. Un bleu différent. J'avais bêtement cru que lui ausi pouvait l'être. Différent. Je m'étais trompé.
Je me rhabillai et sortis de la cabine en poussant un soupir de soulagement, il n'était plus là. Noa s'approcha de moi avec un grand sourire, je lui rendis et on sortit du magasin. Elle regarda l'heure sur son téléphone et me dit avec un air gêné :

-Il faut que je rentre, on m'attend et puis il se fait tard. Tu pense pouvoir rentrer seule ?

-Bien sûr, ne t'inquiète pas pour moi. Je vais bien me débrouiller ! lui répondis-je souriante.

-En tout cas j'ai vraiment passé une super journée !

-Moi aussi ! On se refera ça !

Elle me serra dans ses bras et je la regardai s'éloigner. Je pris le chemin du retour avec un sourire.

Cela faisait bien cinq minutes que je marchais quand je le vis. Étienne. Encore une fois. C'était trop pour une coïncidence ! Je m'apprêtais à lui dire ma façon de penser mais je remarquai qu'il était nerveux. Ses sourcils s'étaient froncés et ses mains jouaient avec un porte clé. Il bifurqua et après quelques secondes à tergiverser je me décidai à le suivre. Idée folle, insensée, peu réfléchie. Mais je le faisais tout de même. Il s'arrêta devant un terrain vague grillagé et le cadenas lâcha au moment où sa main entra en contact avec. Le brun lança un regard à la ronde et pénétra sur le site non autorisé. Je m'avançai discrètement jusqu'à l'entrée et observa le lycéen. Il se tenait droit, regardait le sol, il ne bougeait plus. Il tomba à genoux sans que rien ne se passe. Il serra des poings, sa respiration était bruyante et saccadée. Il poussa un cri de douleur et deux monstrueuses ailes noires sortirent de son dos, répandant dans l'air autour de lui une fumée sombre. Il posa ses mains sur le sol et tenta de reprendre son souffle mais à nouveau un gémissement de douleur s'échappa d'entre ses mâchoires contractés. Dans le bas de son dos la peau se déchira pour laisser sortir une queue en pointe. Sur le haut de son crâne deux cornes poussèrent en quelques secondes. La fumée qui l'entourait empêchait de bien discerner son visage. Le Démon -car il fallait se rendre à l'évidence, s'en était un- se releva et pivota lentement vers moi. J'eus juste le temps de voir ses yeux, habituellement bleus, d'un noir profond avant de partir en courant et de m'enfermer dans ma chambre. Il ne pouvait pas... Non... Étienne ne pouvait pas être un démon... Je m'écroulai sur le sol, épuisée, perdue, à bout de souffle. Et ce fut le noir.

††

Je me réveillai au milieu de la nuit, le corps endolori et la gorge sèche. Je me rendis dans la cuisine et me servis un verre d'eau. Je regardai par la fenêtre et failli m'étouffer. Là, dans mon jardin, était dessiné dans un cercle parfait, une étoile à cinq branches. Je savais qu'elle représentait le mal et maintenant je savais qu'il m'avait vu. Je n'étais plus en sécurité nul part. Je finis mon verre d'une traite et je remontai m'enfermer dans ma chambre. Je m'allongeai sur mon lit, ne trouvant pas le sommeil. Mon coeur se serra lorsque les souvenirs défilèrent dans ma tête. Pourquoi la tristesse était elle plus forte que la peur ? Pourquoi mon coeur me semblait fissuré ? J'essuiai une larme roulant sur ma joue et me forçai à dormir sans y penser, malgré une douleur inconnue.

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Danse sur mon âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant