Chapitre 6 : Début de partie

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Je respirais mal, mon coeur était affolé, ma tête tournait, mes yeux étaient embués de larmes, je m'étais laissé glisser contre le mur après avoir lu cette "description". Pourquoi avais-je mal ? Il n'était pourtant rien pour moi...

"Un des plus dangereux"

"Voler l'âme des vivants"

"Séduire une humaine pour en faire sa marionnette"

"Aucun moyen de le battre"

Était-ce ça qui m'attendait ? Devenir l'esclave d'un démon lycéen ?
Sûrement pas.
Je me calmai et fit une photocopie de la page avant de partir. Une fois rentrée chez moi je m'enfermai dans ma chambre et ouvrit mon armoire.

-Je n'aurai jamais dû changer... Murmurai-je.

Je jettai tout les habits qui ne correspondaient pas à l'image de sainte que je voulais donner dans un carton et le fit glisser sous mon lit.

Le lendemain matin, j'étais redevenue "Louise la nonne", surnom que mes camarades m'avait donné pour se moquer de moi. Avant d'aller en cours je passai à la petite chapelle derrière le lycée. J'y entrai et m'installai sur un banc, les mains jointes, la tête baissée. Je priais en silence quand un rire vint perturber le calme de l'édifice. Je me retournai précipitamment et vis Étienne adossé à une des colonnes, le sourire au lèvres et l'air farceur.

-Que fais tu dans ce lieu sacré démon ? m'offusquai-je

-Je te regarde, me répondit-il calmement.

Je me levai et passai devant lui en l'ignorant mais par je ne sais quelle ruse il se retrouva derrière moi, les bras autour de mes épaules. Il enfouit sa tête dans mon cou et huma mon odeur. Il recula, m'entrainant avec lui et je me retrouvai plaquée contre un des murs de la chapelle.

-Étienne... Tu ne devrais même pas être ici...

-Qu'importe, dit-il en déposant un baiser sur mon cou.

Je commençai à m'empourprer et tentai de le repousser mais il s'appuya un peu plus sur moi.

-Tu sais ce que j'aime avec ces vêtements, continua-t-il, c'est qu'aucun autre n'a envie de te posséder.

-Me... posséder ?

-Oui... souffla-t-il d'une voix rauque. Faire ça par exemple...

Ses lèvres se pressèrent sur les miennes, sa main droite se posa sur ma nuque pour m'attirer à lui et son autre main passa de ma hanche à mon dos pour rapprocher nos corps. Son baiser était en même temps doux et intense, je finis par ne plus résister. Il se détacha de moi, essoufflé, les yeux brillants. Je reprenais ma respiration doucement en jurant intérieurement.

-Ce n'était pas encore ça... susurra-t-il.

Et il revint à la charge, assayant mes lèvres de plus belle. Plus brutalement, plus passionnément. Je me laissai complètement aller et passai mes bras autour de son cou, lui rendant son baiser comme si ma vie en dépendait. Sa langue se fraya un chemin jusqu'à la mienne et le jeu commença. J'avais chaud, vraiment très chaud et son corps en ébullition collé contre le mien n'arrangeait pas vraiment la situation. Chaque contact de ses mains sur ma peau m'électrisait, et il embrassait divinement bien.

Nous sommes dans une église.

Je me stoppai net et le repoussai de toutes mes forces. Il s'écarta de quelques pas et sourit. Il passa son pouce sur sa lèvre inférieure et me dit avec malice :

-Maintenant il y a quelque chose entre nous.

Je rougis et baissai les yeux, n'osant pas le regarder.

-Tu n'as pas à avoir honte Louise. C'est l'ordre des choses.

-Et dans cet ordre des choses à la fin je me fais jeter, ou mieux, je deviens ton esclave ? lui demandai-je amèrement.

La joie s'effaça sur son visage.

-Non Louise... Pas avec toi, tu es différente. Je ne réussirai jamais à t'avoir complètement. Et si je ne t'ai pas, je ne peux pas te jeter.

Sa phrase avait accéléré les battements de mon coeur, je ne savais pas quoi répondre. Je n'arrivais plus à soutenir son regard. Je m'enfuis sans même me retourner.

††

Je n'avais rien dis à Noa mais je voyais qu'elle était déçue. Je la comprenais, mais je ne pouvais pas laisser ça comme ça. À la pause déjeuner je l'attirai dans un coin et lui dis :

-Oui je suis redevenue comme avant mais j'ai mes raisons. Je veux prendre de la distance. Pas avec toi mais avec lui. J'avalai ma salive et continuai : Tu avais raison, il me veut, je ne sais pas pourquoi mais c'est comme ça. Je ne le laisserai pas faire de moi une de ces pimbêches sans cervelle. Tu le sais, tu me connais. Mais... C'est dur de lui résister. Il m'attire, irrémédiablement. Je ne peux pas lutter, quand il est près de moi, quand il me parle, quand il me regarde. C'est bien plus fort que tu ne peux l'imaginer. Pas mal de filles sont attirées par lui parce qu'il est beau mais pour moi ce n'est pas ça... C'est différent, il est différent. Je rougis souvent mais il arrive à me faire bouillir, j'ai beau m'en vouloir de réagir je ne peux pas m'empêcher d'aimer ça. C'est comme si, il réveillait quelque-chose en moi. Je ne vois même plus ce qu'il y a autour...

-Louise... Tu ne devrais pas te renfermer, tu ne deviendras jamais comme ces filles et tu le sais ! Tu as juste peur de ce que tu ressens, c'est normal. J'avoue que ressentir ça pour lui c'est pas le meilleur plan mais je pense qu'il ne pourra jamais te changer vraiment, tu seras juste plus ouverte au monde qui t'entoure, ça ne serai pas une mauvaise chose.

-Je sais mais j'ai peur. Je ne connais rien, je suis complètement dépassé par tout ça.

Elle me prit dans ses bras et me répondit :

-Je suis avec toi, tu ne seras pas seule. Et puis qui sait, Étienne sera peut-être là pour toi aussi.

-Je n'y crois pas trop, dis-je en rigolant.

-L'espoir fait vivre !

-Espérer pour quoi ?

Je me retournai et tombai nez à nez avec Étienne.

-Salut ! lança Noa. Bon j'ai faim, Louise tu me rejoindra !

-Lâcheuse !

Elle me fit un clin d'oeil avant de partir en courant vers le réfectoire.

-Vous discutiez de quoi ?

Ahah suspence ! Vous pensez qu'il va se passer quoi pour la suite ?
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Danse sur mon âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant