Chapitre 7 Infiltration réussie

728 58 4
                                    

Guoy était revenu sur les lieux du crime pour vérifier une hypothèse qu'il s'était soulevé. Si le sniper la visait elle, Floral, ou bien quelqu'un d'autre. C'est ainsi qu'il trouva Ash étendu au sol, le crâne couvert de sang. Il accéléra le pas vers lui, et remarqua de suite que le sniper avait été volé, et que Ash s'était vu injecté du zythos, une drogue que l'on trouvait exclusivement dans l'ouest, qui se vendait assez chère au marché noir.

Le général ne s'inquiéta pas plus que ça, étant donné que les effets du zythos disparaîtraient dans peu de temps. Il observa d'un œil vif les alentours, cherchant d'éventuelles personnes les épiant. Puis, il s'accroupit auprès de Ash et lui tapota la joue.

- Gamin, réveille toi. Oh, gamin !

Ash battit durement des paupières et ne souhaitait qu'une chose, qu'elles se referment. Mais le général s'impatientait devant lui, alors il combattit cette envie de profond sommeil et tenta de se relever. Cependant, son corps lui semblait tellement lourd qu'il ne réussit même pas à soulever sa tête.

Guoy soupira. Ce n'était pas son travail de faire ça, mais il n'avait pas vraiment le choix. Laisser Ash ici signerait son arrêt de mort. Dahlia le tuerait sur le champ.

Le général prit alors Ash sur ses épaules et commença à se diriger vers Kief, qui disposait d'un hôpital personnel. C'était plus pratique. Et c'était gratuit. L'hôpital de Bonnes était si cher que si on devait s'amputer une jambe, on le ferait soi-même. L'hôpital accueillait donc surtout les bourgeois.

- Un ... Homme ... murmura Ash.

Le général tendit l'oreille.

- Homme ...

- C'était un homme qui a volé le sniper ?

Guoy sentit qu'Ash acquiesçait.

- Tu as vu son visage ?

- Non ... Trop flou ... mais il ... portait un ... symbole ...

Ash avait du mal à parler tant sa bouche ne voulait pas s'ouvrir et laisser les mots s'échapper. Il aurait voulu crier ce qu'il avait vu et pouvoir commencer les recherches de suite, mais il en était incapable. Il se sentait tellement impuissant en cet instant.

Pourtant, ce qu'il avait vu était primordial. Ce symbole, cet aigle aux ailes déployées, c'était le signe dès exécuteurs.


- Et voilà ! Tu as une plaque, désormais. Bienvenue dans la brigade des enquêtes, sourit Dahlia.

Stephen s'était enfin infiltré. Il en était plus que ravi. Dahlia lui avait même offert un petit appartement dans l'immeuble juste en face de Kief. Dès qu'il serait seul, il pourrait contacter Falvius et l'informer de sa situation. Mais pour l'instant, il devait s'habituer à sa nouvelle condition d'enquêteur. Il avait d'ailleurs appris que c'était un certain Guoy qui dirigeait cette brigade de recherches, ainsi que la scientifique, et que c'était l'un des onze généraux. Il se le mémorisa pour pouvoir noter tout ce qu'il y avait à savoir sur cette division, à commencer par Dahlia.

La fille du chef de l'Est, rien que ça. La chance lui avait souri, c'était ce qu'il pensait. Stephen était loin d'être complètement dupe, il savait que quelque chose clochait, mais il préférait ne pas s'en soucier, car c'était avant tout un flemmard sur patte. Il avait tout sur un plateau, pour se tracasser à trouver le pépin de sa mission ?

- Je dois régler quelques affaires, expliqua Dahlia en se dirigeant vers la sortie. Guoy te prendra en charge, attend le.

Stephen hocha la tête et s'assit sur une chaise, en attendant. Il examinait les lieux.

La brigade de recherches, ou des enquêteurs cela dépendait, occupait un étage entier de Kief. Les bureaux des enquêteurs n'étaient pas spacieux et loin d'être confortable, mais c'était suffisant pour travailler. Ils étaient tous entassés, les uns sur les autres. Ce n'était pas une expression, à ce moment-là, les bureaux étaient vraiment superposés, comme les lits. Stephen n'était pas très étonné, l'Ouest et le Nord avaient pratiquement les mêmes.

L'agitation régnait dans ce lieu. Les enquêteurs ne prenaient pas leur travail pour un passe-temps, Stephen l'avait bien compris. Personne n'avait les bras croisés. Le bruit envahissait l'étage, les imprimantes chauffaient, les papiers volaient de mains en mains, les écrans s'allumaient et s'éteignaient, les pas des enquêteurs faisaient trembler le sol. L'activité de ce lieu mit Stephen mal à l'aise. D'habitude, il restait dans l'ombre, invisible aux yeux de tous, exerçant ses talents sans regards indiscrets.

- Stephen, je présume ?

La voix de ce grand gaillard fit sortir le jeune homme de ses pensées. Il se leva d'un bond et se mit au garde à vous, sans même savoir pourquoi.

- Pas la peine, gamin.

Stephen relâcha ses muscles mais il n'arrivait pas à se détendre devant cette personne aussi imposante. Pourtant, il en avait vu, des personnes avec une aura aussi majestueuse, il n'était toujours pas habitué. Les yeux bleus de cette personne le fixait d'une manière étrange, pendant plusieurs minutes qui durèrent une éternité.

- Je suis Guoy, général de l'Est et dirigeant de la brigade des enquêteurs et de la scientifique. Bienvenue chez nous, la recrue. Le boulot t'attend déjà.

- Bien, général.

Le général recommença à examiner Stephen avec intensité. L'espion se demandait une fois encore s'il était démasqué. Ce n'était pas n'importe qui, en face de lui. Puis, ses doutes se dissipèrent lorsque le général Guoy détourna la yeux.

Stephen ne remarqua alors que maintenant que Guoy tenait un dossier dans sa main. Il l'ouvrit sur le nouveau bureau du jeune homme, et se pencha pour ne pas se cogner contre celui qui était au dessus.

- Sais-tu à quoi ressemble un sniper, Stephen ?

- Non, général, je n'en ai jamais vu.

Un mensonge de plus ou de moins, ça n'allait pas le tuer. À dire vrai, il en avait vu un paquet, des snipers, dans l'entrepôt de Falvius.

Guoy sembla hésiter de nouveau, puis tendit une photo à Stephen, qui la prit délicatement.

- C'est une arme terrestre. Et, dans notre affaire, une pièce à conviction. Quelqu'un nous l'a volé, nous devons la retrouver. C'est votre travail.

- Bien, général. Et ... Comment je procède, exactement ?

Guoy soupira. Dahlia lui avait refilé ce type sans lui demander son avis. Cela ne l'énervait pas, mais il n'avait pas que ça à faire.

- Dans cet ordinateur, tu auras accès au caméras de surveillance, ainsi qu'aux dernières informations communiquées par les différentes brigades, par l'armée et les patrouilles des murailles. Tes codes sont affichés sur l'écran pour la première fois, retiens les tout de suite. Si tu les perds, tu n'auras plus jamais accès à ton compte, le prévient Guoy.

Stephen hocha la tête machinalement.

- Le suspect est un homme, parti depuis le Jardin des soupirs. C'est un exécuteur, dit le général.

Stephen fit mine de rien, mais son cœur balança à ce mot. Un exécuteur avait volé un sniper ? Ça lui paraissait peu probable, a moins qu'il ne l'ait simplement récupéré. Stephen allait être obligé de creuser un peu plus.

- Comment savez-vous que c'en est un, général ?

- Il porte l'aigle aux ailes déployées.

Le jeune homme hocha de nouveau la tête, et alluma son ordinateur tandis que le général Guoy montait les escaliers pour aller aux étages du dessus.

Stephen retint ses codes et mit environ une trentaine de minutes à comprendre le fonctionnement de ce vieil ordinateur. Dans le Nord, tout l'informatique avait été remit à neuf. Ce ne semblait pas être le cas dans l'Est. Il ne s'en plaignait pas, il n'avait juste pas l'habitude et passait pour un idiot face à ses nouveaux collègues.

DivisionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant