Chapitre 3: Louis

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"Je t'aimais vraiment Harry. Et ça fait mal de savoir que t'es parti, et que même moi, j'ai pas réussi à être la chose qui te retiendrait ici..."~Louis Tomlinson

Je regarde mon plateau. Après la scène dans la voiture ce matin, Liam a décidé qu'on allait manger Macdo. C'est étrange, ça me rappelle toi. Surprenant n'est ce pas? Tu prenais toujours un double cheese avec des potatoes. Je crois que tu étais le seul à ne pas prendre des frites. C'était même pour ça que tu n'en prenais pas: pour être différent de autres. Tu n'aimais pas être dans la norme, tu n'aimais pas faire comme tout le monde. Il fallait toujours que tu fasses un truc qui sorte du lot, histoire de te démarquer. Tu n'aimais pas te sentir obligé de faire quelque chose, tu aimais la liberté. Tu détestais les diktats de la société, les règles et tout ce qui va avec. Je n'ai jamais été comme toi, je n'ai jamais eu la force de me retrouver seul contre tous. Je suis toujours le mouvement, pour ne pas avoir l'air déphasé, pour ne pas me sentir idiot. Quand quelqu'un commence à crier, je crie à mon tour. Quand quelqu'un commence à courir, je me lance à sa poursuite, parce que je suis toujours persuadé que cette personne est plus au courant de ce qu'il faut faire que moi. J'ai toujours suivie la mode, j'ai toujours respecté les clichés. Je crois que j'en suis même devenu un à force. Je n'ai pas vraiment de personnalité, je suis la société, je suis l'image même du mec qui ne comprend rien à la vie mais qui fait semblant d'être au courant de tout. Tu étais mon contraire, mon opposé. On se complétait à merveille Hazza, je suis persuadé que tu le sais. Et comme on le dit souvent "les opposés s'attirent". Peut être que c'est pour ça que je suis tombé amoureux de toi. T'étais un mec vraiment étrange, avec une personnalité flippante. Et surtout tu te moquais royalement de l'opinion des autres. Je sais même pas pourquoi je parle au passé, je suis persuadé que c'est toujours le cas. Je crois qu'au fond, j'espère que tu sois plus le même sans moi auprès de toi... J'espère que j'étais une partie de ta folie qui a disparu quand on s'est séparé. Un morceau manquant si tu préfères. Parce que si ce n'est pas le cas, j'ai l'air bien con moi, à côté... Je crois que quand tu t'es barré, t'as amené tout ce qui m'appartenait. Ma joie de vivre, mon appétit, mes blagues à la con, mes délires flippants... Ouais j'ai l'impression que t'as tout pris avec toi, alors que c'est pas le cas je le sais très bien. T'as rien amené chez Niall. T'as même laissé ta brosse à dent .
Je n'ai pas faim. Non, vraiment pas. J'ai plus faim depuis que t'es plus là.

-Tu manges pas Lou? me demanda Liam.

Je frissonne quand j'entends ce surnom. Tu m'appelais toujours comme ça. Toujours. Alors entendre ces trois lettre sortirent de la bouche de quelqu'un d'autre est l'une des pires choses au monde. J'arrête pas de me dire que si j'avais pas été qu'un con, ça serait encore toi là, en face de moi. Tu mangerais tes potatoes avec un sourire d'ange, et moi je contemplerais tes fossettes en t'écoutant débattre sur la perte de l'identité individuelle au sein de la société, ou sur je ne sais quoi d'autre qui te passionne tant. Ouais, si j'avais pas fait le con j'en serais pas là. Même si j'ai du mal à identifier mes erreurs, je suis persuadé que j'en ai faites. Tu n'as pas pu partir du jour au lendemain sans raison, je ne peux pas croire un truc pareil. Quoi que ça correspondrait parfaitement à ton état d'esprit d'artiste. Je vois Liam m'interroger du regard. J'avais oublié qu'il m'avait pose une question.

-Si. Si je mange t'inquiètes.

Je peux au moins faire semblant n'avoir faim. Je ne me souviens même pas du dernier repas que j'ai ingurgité. Ça n'a pas d'importance de toute façon. J'ai d'autre chose à faire que de bouffer. J'ai lu qu'après une rupture les filles aimaient se mettre sur leur canapé, avec un énorme pot de glace et une comédie romantique passant en boucle à la télévision. Je ne les comprends pas. Je ne les comprendrai jamais. Comment peuvent elles avoir envie de manger après un moment pareil? Comme si se goinfrer de truc gras et sucrés allait faire revenir l'élu de notre cœur... C'est simplement con. Je me demande comment elles font pour avaler ne serait ce qu'une bouchée. Moi, je n'y arrive pas. Les aliments refusent d'atteindre mon estomac. Et ça personne ne peut le comprendre. Je pense que t'étais ma seule raison de me nourrir, ma seule raison de survivre. Et sans toi, je peux crever de faim. Je m'en fous.

Let me forget...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant