Let me forget...

Chapitre 16: Harry

"Plus tard les enfants nous reprocheront de ne pas leurs avoir dit que grandir est synonyme de souffrir..." ~Harry Styles

C'est ce soir que je chante pour la première fois. Enfin, devant des milliers de personnes. Tu te doutes bien que ce n'est pas la première fois que j'utilise mes cordes vocales... J'ai un peu le trac. Non je l'ai même complètement. Je ne suis même pas sûr de réussir à aligner deux notes tellement je tremble. De peur, d'angoisse, de stress, d'anxiété, d'appréhension, de crainte, d'incertitude... Tu vois de quels sentiments je parle je pense. Pas la peine de poursuivre cette liste indéfiniment. Comme si je n'étais pas assez stressé, Simon a décidé de ne m'informer de mon programme qu'au tout dernier moment. Je ne sais pas à qu'elle heure je passe, je ne sais pas qui seront les musiciens, je ne sais pas où je dois ma placer sur la scène, je ne sais pas quand je dois commencer à chanter, je ne sais pas comment je dois m'habiller, je ne sais pas qui va m'habiller, je ne connais pas celui dont c'est le concert officiel... C'est la panique totale. Au fond de moi bien évidement. Extérieurement, j'essaye de le cacher. Mais je pense que c'est plutôt un échec. Je n'ai jamais été doué pour ça: cacher mes sentiments. Ça va faire une heure que je suis assis sur une chaise pliante, face à un miroir. C'est ma loge. Du moins c'est ce qu'indique l'affiche collée sur la porte. Je ne sais pas ce que je fais ici. Je ne sais pas qui j'attends ici. Et je ne sais pas non plus jusqu'à quand je vais rester ici. Peut-être pour toujours, qui sait? J'ai envie d'aller courir. J'ai envie de m'enfuir. Partir le plus loin possible de ce lieu qui marquera mon entrée dans la cour des grands, comme le répète si bien le psychopathe qui me sert de dirigeant. Parce que partir, c'est ce que je fais de mieux. Tu l'as appris à tes dépends. Je m'égare, c'est terrible. J'ai beau n'avoir jamais été aussi stressé, notre histoire revient quand même me hanter. En même temps, je ne cesse jamais de m'adresser à toi.... Bref. Je m'égare vraiment. Oui je l'ai déjà dit. On s'en fout. J'ai envie d'aller courir. Oui je l'ai déjà dit aussi. Et on s'en fout également. J'ai vraiment besoin de sentir mes pieds heurter le béton de la route pour se propulser chaque fois un peu plus loin. J'ai besoin de sentir l'adrénaline me traverser, pour enivrer tout mon être. J'ai besoin de ressentir cette douleur au niveau des poumons, signe que ma respiration dépasse elle aussi ses propres limites. J'ai besoin de me défouler, j'ai besoin de m'évader..

-C'est toi Harry?

Je n'avais même pas remarqué que quelqu'un était entré. J'ai dû avoir l'air con, à sursauter quand il a parlé. Remarque, j'ai pratiquement tout le temps l'air con, ça ne me change pas tellement de d'habitude... Le garçon qui vient de parler à l'air extrêmement détendu. Ce qui contraste énormément avec la boule de stress que je suis. Je l'ai déjà vu. À l'agence il y a des affiches de lui pratiquement partout. Sans exagérer. Je suppose que c'est à son concert que je m'incruste. Ce qui signifie qu'il s'appelle Justin. Bon je ne vais pas poser la question, j'aurais l'air ridicule. Il doit probablement être tellement connu que ne pas savoir son nom est une honte. Surtout quand on travaille avec lui.

-Et je te parle curly!

Je hoche la tête. Non vraiment? Je pensais qu'il parlait au porte manteau... Comme quoi on en apprend tous les jours.

-Euh... Hummm...

-Ouhh... Plouf... Splash... Bip... Bang.... Oops...C'est bon t'as bientôt fait tous les onomatopées ou on continue?

Je pense qu'il se moque de moi. Mais ce n'est pas ce que je retiens de sa phrase, tu t'en doutes... La seule chose qui a attiré mon pauvre esprit torturé, c'est le Oops. Le premier mot que l'on s'est échangé. Tant de souvenirs qui m'envahissent en même temps. J'en ai la tête qui tourne. Presque l'envie de gerber. Pas que notre histoire m'aie dégoûté, hein...