Chapitre 7: Louis

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"Ouais ils sont là. Mais ça n'a pas d'importance, puisque toi tu ne l'es pas.
"~Louis Tomlinson

Une semaine, deux jours et trois heures. Voilà depuis quand tu es parti. Voilà depuis quand tu m'as abandonné. Je compte. Tout le temps. Je ne sais pas pourquoi. Cette soudaine passion pour les chiffres et la précision me surprend, moi qui déteste temps toutes ces choses là. Je compte inlassablement, chaque minute, chaque seconde. Parce que je j'ai rien d'autre a faire probablement. Tout est vide, en moi. Tout est bordélique en dehors. Il n'y a plus le moindre équilibre dans le monde qu'est le mien. Ma vie est partie en couille comme on dit. Je suis comme en transe. Je continue à parler, à interagir avec les autres, à me rendre à ce boulot que je ne supporte plus. Je continue à manger, à me doucher, à respirer et même à battre des paupières. Et pourtant je suis mort. Mort et vide. Mort et seul. Ce n'est plus moi qui effectue toutes ces actions. C'est un autre. Quelqu'un que je ne connais pas. Moi je ne suis plus rien. Pas une ombre. Pas un fantôme. Pas une carcasse. Je ne suis plus rien. Je ne peux pas vraiment le dire autrement. Tout me passe par dessus la tête. Même les choses que je trouvais extrêmement importantes à l'époque... Je dirais même surtout les choses que je trouvais extrêmement importantes à l'époque. En même temps, une action fabuleuse à tes côtés, ne peut qu'être médiocre une fois que tu m'as abandonné. Tout à l'air plus banal, moins génial. Tout à l'air moins passionnant. Je n'ai pas d'explication à cela. Et je doute fort d'en trouver un jour. C'est marrant, parce que quand tu étais parti vivre chez Niall, je n'avais pas vécu les choses de la même façon. J'étais mal. Très mal. Je détestais la vie, et tout ce qui va avec. J'avais plus de raison de me lever le matin, ni de me coucher le soir. Plus de raison de continuer à mener cette existence pourrie si on résume la situation. On peut dire que j'étais pas bien, certes. Mais quand je compare à ce que je suis devenu maintenant que tu es parti définitivement, sans évoquer ne serait ce que la possibilité d'un retour, maintenant que j'ai conscience qu'on ne vivra plus jamais tous les deux, sirotant du thé auprès du feu, maintenant que j'ai réalisé que je ne m'endormirai plus jamais en te serrant contre moi, le mot souffrance a enfin un sens.

J'ai eu une journée de merde. Comme toutes les journées depuis que t'es parti en fait. Je ne sais même pas pourquoi je m'obstine à garde ce boulot. Sûrement pour me perdre dans des chiffres, encore une fois. Je suis content d'être rentré chez moi. Là au moins je peux déprimer en paix. Sans qu'un collègue curieux me demande pourquoi j'ai les larmes aux yeux. Sans qu'une secrétaire me souffle que ça passera, que ce n'est qu'une phase. Comme si j'allais me remettre de notre rupture. Comme si j'allais réussir à vivre sans toi. C'est stupide et ridicule, n'est ce pas?
Comme pour me prouver que j'ai tord, la sonnette de mon appartement retentit. Même ici on ne me laisse pas seul.  Je vais ouvrir d'un pas traînant. Ça doit être Liam. Ou éventuellement Niall. À voir.

-Hey Lou! Bon alors j'ai des infos croustillantes sur la copropriété, alors je me suis dit, avec qui partager tout ça? Et pouf j'ai décidé de venir chez toi! N'était ce pas une excellente idée?

Je suis sûr que tu as deviné qui se tenait derrière la porte. Eleanor. Elle vient souvent depuis que tu es parti. Pour me changer les idées. Pour être sûre que je ne m'ouvre pas les veines enfermé dans ma salle de bain. Ça doit être Liam qui lui a demandé de me  surveiller.

-Formidable Eleanor, formidable.

Elle n'en demande pas plus pour entrer. Je referme la porte derrière elle en soupirant. J'en ai pour quatre heures au minimum. Je la connais, toutes ces années de voisinage et d'amitié m'ont appris qu'une fois une conversation commencée, il est impossible de se débarrasser d'elle tant qu'elle n'a pas fini ses commérages.

-Oh, montre un peu d'enthousiasme Lewis, si tu savais ce que j'ai à te raconter! On se prend un thé? Attends je vais faire ça tout de suite, je suppose que rien n'a bougé dans la cuisine ou bien?

Let me forget...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant