Chapitre 3 : Chat fait des erreurs...

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Je me levai sous le cri du coq, aux aurores. Lui, le jour où je lui mets la patte dessus, il passe à la casserole. Mais comme s'il devinait sans arrêt mes plans, ce fichu volatile se cache je ne sais où, m'empêchant de dormir, et aussi de le manger. Je restai un peu dans le lit, épuisé, mais fini par me lever. Ce qui eut pour conséquence de faire immédiatement taire ce coq de malheur. Lui, le jour où...

Je descendis et me lava le visage dans la bassine de la cuisine, mis des vêtements et pris le petit chemin pour partir en ville. Devant la porte, je vis trois plumes. Pour je ne sais quel raison, je dis, fort :

- Monsieur le coooooooooq ! Tu as fait tomber des pluuuumes ! Si tu continues, tu vas finir à pooooooooooooiiiil !

Personne ne me répondit, mais mon jeu de mot de plumes et poils me fis sourire.

Je partis vers la ville d'un pas rapide. Je levai la tête vers le ciel nuageux. Aujourd'hui, il allait pleuvoir. Je passai par la ruelle de la boulangerie, comme d'habitude. Et comme d'habitude, elle était là. Un peu plus grande que moi, les yeux vert et cheveux blonds, blanchis par la farine, petit visage d'enfant malgré ses quinze ans, joues rougies et peau pâle, robe en toile marron et tablier blanc replié sur ses genoux, elle regardait le lever du soleil en rêvassant. Je la réveillai en sursaut.

- Bonjour, Karine ! Comment vas-tu ?

- Bonjour, Alper ! Bien et toi ? Tu as bien dormi ? ... Je dirais que tu viens de te réveiller !

- Et tu n'as pas tort ! Ça va, j'ai fait de beaux rêves, mais si seulement il n'y avait pas ce coq... Tu t'es levée tôt, je me trompe ?

- Que veux-tu ! Je suis fille de boulangers, je suivrais leur succession, il faut que je m'y fasse ! D'ailleurs... J'aurais besoin de ton aide.

- Euh... Moi ? Tu es sûre ?!

Elle me regarda en souriant et sortit, de la poche de son tablier, un petit pain, et me le tendis.

- Tu peux goûter... S'il-te-plaît ? Mon père m'a appris à faire des petits pains au sucre, et je voudrais connaître ton avis...

- Euh...

Elle me fit des yeux de chien battu. Je n'eus pas la force de refuser. Je tendis la main vers la sienne, elle me passa le pain. Je décrochai un morceau et mordis dedans. Le pain n'était pas assez cuit... Mais était tout de même délicieux. Je lui souris.

- Tu es douée ! Mais, peut-être ne l'as-tu pas assez laissé dans le four...

Elle me sourit de plus belle en, j'eu l'impression, rougissant. Mais sous la farine...

- Tu ferais bien d'aller te nettoyer, Karine, tu es blanche comme un fantôme !

- Hihihi... J'y irais, mais que quand tu seras partis ! Après, je ne te reverrais plus avant demain... Alors j'en profite encore un peu ! Tiens !

Elle sorti une baguette cassée en deux de son tablier.

- Ça aussi, c'est de moi. Je pense que c'est déjà mieux réussi...

- Génial, je n'ai pas encore mangé, en plus ! Merci p'tit fantôme !

Elle pouffa.

- Tu sais, Alper... Je me rappelle souvent de la période où je venais jouer avec toi... Avant mes 14 ans. Je ne suis ta benjamine que d'un an de moins que toi, et pourtant, tu me gardais. Souvent, cette époque me manque... Je ne vois plus personne, vu que je dors le jour et travaille la nuit...

- Karine, je ne veux pas être méchant, mais je t'ai connue à une époque où tu étais plus futée. Pourquoi ne demandes-tu pas à tes parents de te laisser venir une journée avec nous ? Tu le mérite ! Car je trouve que tu fais des progrès. Avant... Tu faisais tout brûler...

La cours de la ReineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant