La cours de la Reine

Chapitre 4 : Entre loup et chat.

Je décidai de dépecer le lapin et ensuite plumer l'hirondelle. Je fus rapide mais me coupa un doigt en m'occupant du lapin... Je fis un feu dans la cheminée et y mis le lapin à rôtir, puis commença à plumer l'hirondelle. J'avais désinfecté la blessure du garçon-chien-loup avec de l'alcool que j'avais dans un placard (pour ce genre de problème, je précise) et l'avais bandée. J'avais ensuite cherché dans les affaires de mon père des habits qui aurais pu lui aller, et les avaient posés à coter. Ils seraient sans doute trop grands et il faudra certainement les retoucher - aucun problème pour moi - mais ce n'était pas le cadet de mes soucis. Mes principales question étaient : "quand se réveillera-t-il ?", "va-t-il m'en vouloir ?", "préfère-t-il le lapin ou l'hirondelle ?" ou, surtout : "préfère-t-il le lapin, l'hirondelle, ou les garçons totalement dépourvu de cœur qui tire sur tout ce qui bouge et qui blesse des gens qui n'ont rien demandés ???"

J'allais dans la cuisine chercher un plat et mis le lapin cuit dedans. Je pris ensuite mon couteau et décrocha les pattes du corps, mis le plat par terre à côté du divan, et mis l'oiseau à cuire. J'entourai mes genoux de mes bras et posa ma tête dessus, repliée vers mon ventre. Et j'attendis. Au bout d'un petit moment, je me relevai et tourna l'hirondelle avant qu'elle ne brûle, et me tourna ensuite vers le garçon... Qui avait disparu. Le lapin rôti était toujours par terre, la couette sur le canapé, mais le garçon, lui, n'était nulle part. Je m'approchai doucement du canapé, à quatre pattes, regardant de partout, et ouvris la bouche pour parler :

- Euh... Monsieur le loup-garou ? Vous êtes toujours ici ? Je... Je suis désolé pour ce matin... Je vous ai soigné comme je pouvais et fait à manger, et je vous ai trouvé des vêtements et vous pouvez vous laver, si vous voulez ...

Il y eu un long silence. Il était sans doute partit... Je soupirai et alla me rassoir.

- Tu ne vas pas me tirer une autre flèche, hein ? Ou me lancer un poignard en plein cœur ?

Je me retournai et le vis juste derrière moi, à genoux, ses deux mains entre ses deux jambes, la tête penchée vers l'avant. Il avait la peau sans doute pâle mais si sale, des cheveux longs d'un noir profond, des yeux d'un bleu que je n'avais jamais vu, comme le ciel mais en plus foncé, et sa pupille fendait chacun de ses yeux, comme ceux des félins. Il était maigre et peu musclé, mais quelque chose me disait qu'il était d'une force surhumaine. C'était le garçon le plus beau que je n'avais jamais vu. Il pencha sa tête sur le côté, attendant une réponse.

- Euh... Non... Je... Ce matin, je... Je regrette, le chien ne m'avait rien fait, je sais même pas pourquoi j'ai fait ça, j'ai lâché la flèche sans réfléchir...

Il eut un faible sourire. En y regardant de plus près, on voyais qu'il avait de profondes cernes, il devait être vraiment très fatigué. Il ouvrit la bouche pour parler, et j'eu soudainement un mouvement de recul, manquant de me jeter dans le feu. Sous la surprise, il la referma, écarquilla les yeux et recula d'un ou deux mètre. Ses dents était très blanches, mais surtout, ses canines étaient très pointues... C'est ce qui m'avait fait peur. Car, pendant un bref et rapide instant, je l'avais imaginé planter ses crocs dans ma gorge, me tuer dans d'horribles souffrances. Environ une minute passa, où il me fixait dans les yeux, et où j'en fis de même.

- Je suis désolé, lui dis-je, j'ai eu peur en voyant vos ... Vos ...

Il mit sa main devant sa bouche.

- Mes dents... Bien sûr... Elles font toujours un petit effet. Pardonne-moi de t'avoir fait peur. Et d'avoir sauté comme un lièvre, aussi. Je... Je m'appelle Axel. Et... Je suis désolé pour ce matin et aussi, pour maintenant. Et tant qu'on est dans les excuses, je suis désolé pour ton coq, mais j'avais vraiment faim ...