Introduction

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Elle était là devant moi, sous une apparence humaine , la mort me suivait, je voyais la faux fantomatique qu'elle portait dans la main. Il était minuit et cela faisait une semaine qu'elle me pourchassait sans répit. Mais cette fois ci , ce jour ci, je m'étais accordé un moment de repos à même le sol dans la rue, je croyais qu'elle m'avait abandonné. J'étais bouche bée pendant que la mort s'approchait peu à peu, puis subitement, je réagis , je me mis à courir le plus vite possible. Pourtant je devais m'arrêter, je me sentais égoïste, la mort, en me poursuivant, avait massacré de nombreux, je me rappelle d'une famille qui m'avait recueilli hier , la mort m'avait trouvé et je m'étais enfui mais sur mon chemin , tous les membres de la famille que je croisais mouraient , la gorge tranchée. Lorsque j'étais sorti de la maison et que j'avais osé un coup d'oeil derrière je n'avais pas vu la mort , seulement le père sanglotant à genoux devant les cadavres de ses enfants. Et depuis je n'avais plus vu la faucheuse. Seulement aujourd'hui elle était là derrière moi courant pour m'emporter aux enfers. La rue était complètement vide , pas une seule personne pour m'aider et je me sentais exténué. J'allais lâcher , je n'en pouvais plus , pourtant je continuais à courir. Soudainement j'ai senti une douleur fulgurante au mollet qui me fit tomber au sol. La mort arriva d'un pas lent vers moi puis s'arrêta devant ma jambe inactive et tendit sa faux vers moi.
- Je le savais , lui dis je d'une faible voix entre des longs moments de respiration essoufflée, depuis que j'ai pris la vie de cette femme , je savais que je n'allais pas survivre plus d'une semaine , qu'on allait récupérer la vie que j'avais prise, je ne pouvais pas m'en sortir.
La mort me regarda sans bouger , baissa sa faux un moment puis la remonta violemment tout près de ma tête.
Puis sachant que ce serait ma dernière phrase, je criai:

Il n'y a pas de dieux! Il n'y a pas de miracles! Il n'y a que la mort! Et la mort est parmi nous!!! La mort est parmi nous tous et nous traque des qu'on lui prend une âme!!!

J'eus à peine le temps de finir ma phrase qu'en un déclic fulgurant cette dernière m'acheva.

-

Il était là, devant moi , ce monstre ignoble, je le suivais , j'avais une arme dans la main , un pistolet , le premier que j'avais trouvé dans un magasin d'armes dont je ne me rappelle plus le nom. Il était minuit et je le poursuivais depuis hier. J'avais perdu sa trace pendant un moment mais je venais de le retrouver dormant sur le trottoir , recroquevillé, tel un animal traqué qui pensait avoir trouvé un coin de sécurité. Je sortis mon arme et la pris dans ma main droite puis beuglai en sa direction. Il se leva rapidement puis me fixa bouche bée.
Je commençais à m'approcher de lui lorsqu'il se retourna et couru à toute allure sur la route.
Surpris, je commençais de le poursuivre. J'étais conscient et sûr de ce que je faisais. Hier, j'avais trouvé cet homme tambourinant à ma porte. Il fixait le vide derrière lui avec une anxiété particulière. Je l'avais logé chez moi pour la nuit , l'avais réchauffé et nourri mais il refusait de nous dire ce qui lui était arrivé. Puis, en pleine nuit , il se mit à hurler de terreur ,courut dans la cuisine , attrapa un grand couteau de cuisine et me demanda si il y avait une sortie de secours. Je lui indiquai la porte de derrière sans comprendre lorsque mes enfants et ma femme sortirent de leurs chambres respectives dans le couloir. C'est là que le drame commença, ce fou dangereux se mit à sprinter dans le couloir et trancha la gorge de tous les membres de ma famille qui se trouvaient sur son chemin. N'en croyant pas mes yeux je m'agenouillai devant mes enfants et les larmes coulèrent sur mes joues.
Lorsque je relevai mes yeux je vis seulement la silhouette de cet enfoiré courant au loin, c'est à ce moment là que je jurai de retrouver cet homme et de le tuer.
La rue était complètement vide, parfait, aucun témoin , alors je m'arrêtai et ouvris le feu sur lui.
Sur seulement trois balles, une seule le toucha, au mollet. Il s'effondra au sol , prit sa jambe dans ses mains sans émettre un son puis me regarda. Je m'approchai lentement vers lui puis me stoppai net devant sa jambe en sang. Mes yeux devenaient humides. Je n'étais plus tellement sûr désormais de ce que je faisais. Qui étais je pour prendre la vie d'un homme d'une telle façon? Pourtant, machinalement , je pointai mon arme sur lui. Son visage deformé par la peur ne bougait pas. Puis soudainement il m'adressa la parole:
- Je le savais , me dit-il d'une voix faible entre des long moments de respiration essoufflée, depuis que j'ai pris la vie de cette femme , je savais que je n'allais pas survivre plus d'une semaine , qu'on allait récupérer la vie que j'avais prise, je ne pouvais pas m'en sortir.
Je le regardai sans bouger, une larme coula sur ma joue, je finis par baisser mon arme puis les images de ma famille massacrée ressurgirent sous mes yeux ,comme une violente piqûre de rappel. Et je retendis mon pistolet que je collai désormais presque à son front.
Il ferma les yeux un moment, puis ouvrit la bouche et cria:

Il n'y a pas de dieux! Il n'y a pas de miracles! Il n'y a que la mort! Et la mort est parmi nous!!! La mort est parmi nous tous et nous traque dès qu'on lui prend une âme!!!

La fin de sa phrase fut pour moi comme un déclic et je ne pus m'empêcher de presser la gâchette.

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Je m'appelle Samuel Berger , depuis les douze coups de cloche il est lundi.
Je venais de prendre une âme.
Le décompte démarra.

Ainsi commença le premier jour.

Death among usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant