J'étais subjugué par mon erreur. Le temps ralentissait autour de moi. Je voyais les deux camps ouvrir le feu l'un sur l'autre tandis que Lucy, Artie et Martin s'enfuyaient dans leur voiture noire. Je laissai tomber le sniper au sol et pris dans ma main droite un pistolet que j'avais "emprunté" pour ma fuite.
J'eus juste le temps de voir Martin recevoir une des balles tirées par les mitrailleuses des Suns dans le flanc puis je me retournai et pris la porte du toit sans réfléchir. Je descendis précipitamment l'escalier en colimaçon lorsque, entre quelques coups de feux sourds venant de l'extérieur, je perçus des bruits de pas montant l'escalier dans ma direction. Je me stoppai dans ma course et regardai dans le vide au centre de l'escalier pour découvrir qu'un homme en tenue de combat armé d'un gros fusil d'assaut grimpait les marches à toute vitesse pour me trouver. Je tournai ma tête à gauche, puis à droite, aucun endroit pour me cacher. Alors je tentai le tout pour le tout, lorsqu'il tourna et me vis devant lui en haut de l'escalier, il eut à peine le temps d'appuyer sur la gâchette que je sautai sur lui et le plaquai pendant qu'il tirait en vain sur le plafond. Une fois au sol je lui arrachai violemment l'arme à feu des mains puis lui tirai deux balles, une dans chaque genou.
Je rangai ensuite mon arme dans le petit sac que j'avais au dos et continuai ma course effrénée vers le rez-de-chaussée. Je donnai ensuite un gros coup de pied dans la porte de sortie puis me remis à courir vers la bagnole où était censé m'attendre Martin. Déjà une voiture commença à accélérer vers moi tandis que je courais dans la rue. Elle gagnait de l'avance et à ce rythme là elle me renverserait avant que j'atteigne le square ou se trouvait mon engin. Je décidai alors de passer par dessus un grillage qui menait à une ruelle. Je m'éxecutai sans problème puis continuai mon sprint mais cela ne marcha pas comme je l'avais prévu. Mes poursuivants défoncerent la grille sans peine et accélérerent de plus belle dans le but de m'écraser j'eus à peine le temps de sauter. Il n'y avait pas d'échappatoire mais je fus subitement pris d'une idée folle.
Je montai sur une poubelle sur laquelle je me mis debout et attendis que leur bolide soit à à peine un mètre de moi puis sautai le plus haut et le plus loin possible. Et cela marcha à la perfection, je vis les conducteurs de la voiture me regarder avec des yeux ébahis à travers leur pare brise tandis que je passais par dessus leurs têtes et que le capot heurtait la poubelle sur laquelle je me tenais il y avait quelques centièmes de secondes encore. J'atterris douloureusement au sol tandis que mes agresseurs tentaient en vain de faire un demi tour dans la ruelle étroite. Ils eurent à peine le temps de sortir le haut de leur corps par les fenêtres pour me tirer dessus que j'étais déjà parti.
J'arrivai dans le square ou se trouvait ma voiture et montai dedans, visiblement il n'avaient pris que Martin car la clé était toujours sur le siège conducteur, je mis le contact et commençai à partir tranquillement sur la route lorsque je retrouvai encore les mêmes agresseurs qui sortirent de la ruelle en dérapant maladroitement et en envoyant les sacs poubelles et les détritus encore collés à la voitures sur la route. Mon sang ne fit qu'un tour et j'accélèrai moi aussi en zigzaguant entre les autres voitures de la route. Mais là en essayant de voir mes poursuivants je vis surtout Thomas apeuré, assis sur la banquette arrière. Je n'arrivais pas à croire que les Knights ne l'avaient pas vu. Ne sachant trop que répondre, je le fixai droit dans les yeux et lui dis gentiment "Thomas, mets ta ceinture."
Mais lorsque je me retournai vers la route je vis que j'avais dévié et que je roulais à contre-sens vers un gros camion à plateau qui klaxonnait non-stop et que j'eus tout juste le temps d'éviter. Mais derrière lui se trouvait en réalité tout un chantier de construction occupé pas des ouvriers ébahis devant moi. Je tournai alors au maximum vers la droite le volant ce qui fit faire à la voiture un virage serré et émettre un crissement assourdissant et je vis alors au loin un barrage de policiers. Je fis alors de nouveau un demi tour accompagné du même crissement et retournai sur mes pas en accélérant. Cette fois ci ce furent mes poursuivant qui dévièrent pour éviter de me prendre de plein fouet mais les portières gauches de nos engins se raclerent tout de même l'une contre l'autre, m'arrachant ainsi le rétroviseur et effrayant Thomas plus qu'il ne l'était déjà. Je roulai donc encore devant les ouvriers du chantier, toujours ébahis, et partis de l'autre côté cette fois ci mais j'entendis alors de nouveaux coups de feux. Deux des hommes qui me poursuivaient se mirent à tirer vers moi. Je continuai sur une centaine de mètres mais lorsque je vis les balles traverser l'arrière de la voiture et passer tout près de la tête de Thomas ce fut trop. Je ne voulais pas avoir encore une mort sur la conscience et encore moins celle de mon fils. Alors je freinai et sortis rapidement de la voiture en levant les mains le plus haut possible. J'espérais en fait qu'ils me capturent et ne prêtent pas attention à mon enfant, je préférais laisser Thomas seul en plein centre ville de New York que le laisser se faire torturer. Et même si cela ne marchait pas, je préférais laisser Thomas se faire torturer que le voir se faire tuer dans une course poursuite.
Je vis alors les 4 hommes arriver en sortant de leur voiture arrêtée et s'approcher vers moi. Leurs armes étaient braquées sur moi et 3 d'entre eux s'arrêtèrent lorsque leur fusils n'étaient qu'à quelques centimètres de mon visage et m'entourèrent, un derrière moi ,un à ma gauche et un à ma droite. Après quelques instants, pendant lesquels leur compagnon devait probablement scruter ma voiture, je l'entendis crier "There is nothing in this car!" (Il n'y a rien dans cette voiture)
Je fus rassuré et surpris que l'agresseur n'ait pas vu Thomas. Je l'entendis se rapprocher, il se mit ensuite en face de moi puis me demanda en anglais si il y avait quelqu'un d'autre avec moi, je n'ai rien dit mais j'aurais presque aimé pouvoir dire que Martin était avec moi, mais je ne savais même pas si il était vivant. Il attendit quelques secondes devant moi puis me poussa au torse pour me faire tituber. J'entendis alors un son qui ne présageait rien de bon : un claquement de portière, puis des petits bruit de pas et un sanglot d'enfant. J'eus tout juste le temps de me retourner et de voir Thomas en larmes me regarder quand l'homme qui se trouvait derrière moi me donna un coup de crosse sur le front qui m'assoma aussitôt.
VOUS LISEZ
Death among us
Misterio / SuspensoVous prenez une âme, vous rendez une âme. Et n'essayez pas de vous échapper, ça ne sert à rien, la mort est parmi nous. L'histoire de Samuel Berger , un homme détruit qui sombre peu à peu dans la folie en étant poursuivi par les hommes, par les ball...