Jour 1

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Attention, cette partie est un peu plus longue. Vous ne lirez peut être pas tout d'un coup.

Je me levai calmement, j'étais couvert de sang. Le coup de feu avait attiré les curieux et je voyais déjà quelqu'un depuis sa fenêtre me fixer, un téléphone dans la main et une main sur la bouche. Lorsqu'elle enleva sa main pour dire ce qui venait d'arriver à la police, je me retournai calmement puis marchai tranquillement vers ma voiture, garée devant l'abri de fortune de la personne que je venais d'assassiner.
Ses mots retentissaient encore et encore dans ma tête. "la mort nous traque dès qu'on lui prend une âme", " je savais que je ne survivrais pas plus d'une semaine" , je m'efforçais de comprendre ces mots. Qu'est ce qui avait pu le rendre fou à ce point ? Qui avait il tué ? La "mort" va-t-elle me traquer?
Cette homme était fou, il n'y avait rien à comprendre...
Les sirènes au loin me ramenèrent violemment à la réalité, tant mieux, car j'avais la main sur la poignée de la porte de ma voiture. J'entrai dans la voiture, mis le contact, puis partis sur la ruelle à ma droite. J'étais très calme, encore sous le choc de l'atrocité que je venais de commettre, et je reprenais mes esprits peu à peu en même temps que peu à peu le son des sirènes augmentait. J'eus un moment d'absence, puis je pris une grande respiration, puis accélérai. Les flics, ce sont des flics qui me poursuivent, j'avais du mal à me rendre compte que les flics étaient déjà en train de me poursuivre.
Il fallait que j'agisse , que je fasse quelque chose, alors je me dirigeai en direction de la longue route qui parcourait les champs.
Je connaissais le coin, j'avais une stratégie. La route était droite et vide, comme prévu. J'accélérai encore plus puis, lorsque je ne vis plus de policiers au loin, je m'arrêtai et partis à pieds dans le champs. Maintenant il fallait que je compte sur Martin. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu, je savais juste qu'il avait d'assez mauvaises fréquentations , et j'avais les mêmes fréquentations que lui a l'époque. Puis j'ai rencontré Lydia... Il m'avait dit un jour que si jamais j'avais besoin de son aide, il serait là pour moi. À condition que je rende un service en retour. Alors je cherchai dans mes contacts et l'appelai. En réalité je ne savais plus vraiment ce que je faisais et il avait dû l'entendre. Au loin j'entendais les sirènes qui revenaient encore. Il n'essaya même pas de comprendre mon charabia , il me demanda juste ou j'étais. Et je lui répondis en essayant de lui d'écrire les maisons que j'avais atteintes en marchant. J'entendais désormais les aboiements au loin des chiens de police, il avaient probablement dû voir la voiture abandonnée au bord de la route. J'attendis à peine 5 minutes en continuant de marcher lorsque je vis la BMW de Martin arriver à fond et s'arrêter en dérapant. Il baissa sa vitre et me cria de monter, je me dépêchai de monter dans la voiture et je vis enfin ma tête sur le reflet de la vitrine. J'étais couvert de boue et de sang, seuls mes yeux bleus et le reflet de mes cheveux blonds étaient difficilement reconnaissables. Martin, lui , était un homme de très grande taille aux cheveux noirs qui était vêtu d'un blouson blanc et d'un survêtement, il n'avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois.
Je m'assis sur la banquette arrière puis Martin démarra le moteur et passa la première en m'adressant la parole.
- Non mais t'as vu ta tête ... Ça fait 15 ans que je t'ai plus parlé et maintenant tu te ramènes et tu me demandes de te cacher ?!? Je croyais que tu t'étais rangé maintenant, que tu vivais dans ton pavillon avec ta famille , que t'en avais fini avec les coups foireux, et maintenant tu débarque avec tes fringues dégueulasses et tu me demandes de te cacher?!? Espèce de c.........
À partir de ce mot j'arrêtai d'écouter son engueulade et, le regard dans le vide, ressurgirent les images de l'homme que j'avais tué, de ma famille. J'étais en train de me demander si ces deux jours n'étaient pas qu'un rêve.
- Sam! Samuel!!! Tu m'écoutes ? Je t'ai posé une question !
Je relevais les yeux et fixai son reflet dans le petit rétroviseur en signe de témoignage d'attention.
- Je t'ai demandé comment tu t'es mis dans la merde comme ça ?
- J'ai tué quelqu'un... répondis je d'une toute petite voix.
- Sérieux ? Mais pourquoi ? Et ta famille alors ?
- Elle est morte...
- Ok, j'ai pas du tout envie d'entendre ça maintenant, je viens de me réveiller et maintenant je vais devoir t'emmener loin d'ici.
Il y eu un moment de silence puis il leva les yeux vers le rétro et m'observa.
- Putain, t'as l'air crevé. Dors et je te réveillerai quand on arrivera, t'inquiète, je sais où aller.
Ce fut comme un signal pour moi et en pas plus d'une minute je m'étais laissé emporter par le sommeil.

Death among usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant