Je ne dormais pas, mais je ne laissais jamais mon esprit inoccupé, toujours à réfléchir à toutes les possibilités, tous les problèmes que je pourrais rencontrer dans ma mission finale, j'avais de nouveau été choisi pour cette mission que personne n'acceptait. En même temps, on m'a déjà donné des chances de m'en sortir très faibles pour mon assassinat et pourtant je suis toujours là, en vie. Je dois être béni ou quelquechose comme ça. Enfin bon, de toute façon je ne pouvais pas laisser Thomas aux Knights, il fallait que j'agisse. Je m'étais couché à 2h30 du matin, les chefs des Suns avaient mis 2 heures pile pour établir une stratégie, Martin avait attendu avec moi, décidément il allait rester avec moi jusqu'à la fin, durant cette semaine, je m'étais rendu compte à quel point il s'en était voulu, plus tard, de m'avoir immiscé dans toutes ses affaires de gangs. Mais l'origine de mes problèmes avec la pègre n'avaient rien à voir avec lui, et il s'était, pour moi, assez repenti.
La stratégie était simple, moi et Martin nous nous déguisons en un chef de gang, Alfonso Esteban, qui contrôlait "Los Mataderos" et un serveur de la "fête". J'allais faire le chef, c'était ma seule chance d'approcher Lucy en privé. On allait être parachuté par avion sur les rebords du haut de la tour puis entrer par les vitres. Il allait prendre Thomas et s'échapper tandis que j'allais probablement mourir durant l'assassinat, pouvant ainsi laisser à Martin et Thomas une sécurité vitale.
Mais j'essayais de ne pas penser à la mort, d'après ce que savait le fou, je devais durer 7 jours, ce soir, à minuit, je devais mourir. J'entendais encore des murmures, des bruits sourds, qui finirent par me faire me lever pour marcher dans les couloirs qui tournaient en rond autour de l'ascenseur au centre de l'étage, pour oublier, ignorer. Et finalement les heures passèrent lentement, tour après tour, minute après minute, dans le noir pour ne pas réveiller les autres et fixant mes pieds pour empêcher mon esprit de créer des silhouettes.
Finalement, vers 5 heures du matin, c'est la porte de Martin qui s'ouvrit. Lui non plus ne trouvait pas le sommeil. Nous étudiâmes alors le plan du building et la stratégie d'attaque afin d'être fins prêts. Puis, lorsqu'il était devenu évident que continuer de réfléchir à ce qui allait se passer était inutile, nous nous mîmes à parler de notre futur, si nous sortions vivants de cette journée, je n'y avais pas tellement réfléchi jusqu'à maintenant, Martin pensait retourner en France pour commencer une nouvelle vie loin de la criminalité. Moi, je ne savais pas vraiment, j'allais partir au Mexique ou je ne sais où tant que je serais en sécurité, à l'abri de la police. Finalement je me rendais compte je n'avais aucun plan, qu'allais-je faire si jamais je survivais , je n'avais plus de famille, plus de travail, plus de foyer, plus rien, seulement Thomas, et c'est lui qui m'inquiétait le plus, qu'allait-il devenir? En lui parlant je décidai que mon fils ne pouvait pas grandir auprès d'un meurtrier, je ne le méritais pas. Un orphelinat, c'est le mieux pour lui, enfin c'est ce que j'avais fini par supposer. Peu à peu les portes s'ouvrirent tandis que le soleil se levait jusqu'à 10 heures du matin ou tout le monde était levé. Nous ne comprenions pas le calme des soldats qui logeaient avec nous, nous ne comprenions pas comment ils faisaient pour dormir avec toutes ces morts sur la conscience et sachant que leur avenir allait se décider durant cette journée. Je crois que je commençais à guérir de ma folie, j'entendais de moins en moins de murmures, je voyais de moins en moins d'hallucination. Je ne comprenais toujours pas l'origine de cette démence mais savoir qu'elle quittait progressivement mon esprit m'aidait à garder un semblant de moral.L'heure approchait, il était 13 h et nous avion, avec Martin, été les premiers à manger notre repas. AA partir de 14 heures, les Directeurs nous avaient trouvés pour nous expliquer le fonctionnement des armes et équipements pour permettre une réussite optimale de l'opération. Puis il prirent toutes les mesures possibles de nos corps pour les déguisements, les mêmes costards, les mêmes visages, la même attitude, tout devait être parfait. Nous avions tout de même le trac, comme des étudiants stressés par un examen, mais nous avions beaucoup révisé. Le temps continuait à passer et le soleil finit par se coucher tranquillement tandis que nous faisions les derniers préparatifs.
VOUS LISEZ
Death among us
Mystery / ThrillerVous prenez une âme, vous rendez une âme. Et n'essayez pas de vous échapper, ça ne sert à rien, la mort est parmi nous. L'histoire de Samuel Berger , un homme détruit qui sombre peu à peu dans la folie en étant poursuivi par les hommes, par les ball...