Jour 2

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Nous étions arrivés à New York depuis une heure déjà , il était environ 3 heures du matin mais je n'avais pas réussi à dormir de la nuit. Par contre, j'avais pu réfléchir, je n'en avais pas eu l'occasion ces deux derniers jours. Je n'avais fait que courir, fuir, rouler, tirer. Je me rendais désormais compte à quel point ce que j'avais fait était grave. J'en étais horrifié, je savais que cet homme que j'avais tué n'était pas innocent non plus, mais ce qui m'effrayait le plus était que je n'hésiterais pas à le re-tuer si j'en avais l'occasion. Je suis devenu un meurtrier, je sais ce que ça fait, et je ne souhaite ça à personne.
Nous étions dans un avant-poste des " Knights", c'est Artie qui m'a révélé le nom de leur groupe pendant que nous roulions dans un tout-terrain conduit par un grand brun avec des lunettes de soleil noires. Il m'avait aussi expliqué que l'économie du monde entier reposait sur ces deux agences secrètes qui depuis quelques temps se battaient de plus en plus.
Thomas était avec nous, déjà que j'hésitais à le laisser entre les mains de criminels, je voulais encore moins l'amener avec moi dans des fusillades ! Mais pourtant je ne pouvais pas le laisser, si ce qu'Artie dit est vrai et que les Suns veulent me tuer ou se venger, ils pourraient utiliser Thomas pour m'atteindre voire même le tuer. Je ne voulais pas perdre la seule famille qu'il me restait, il fallait que je l'emporte. Nous nous trouvions donc plus precisément dans une espèce de salle d'attente dans un grand entrepôt, même si je ne savais pas vraiment ce que nous attendions.
- Si ca peut te rassurer, me chuchota Martin à l'oreille, moi aussi je me sens perdu là...
Mon fils était sur mes genoux et je jouais avec lui. J'aurais tellement aimé qu'il pût être en sécurité.
Après une heure d'attente un homme au crâne dégarni et tenue de travail entra dans la pièce, nous dévisaga, Martin et moi puis se tourna vers Artie et lui demanda avec un fort accent américain :
- Artie mon cher, laquelle de ces deux personnes a créé le conflit?
Artie me désigna d'un signe de tête.
- Son nom est Samuel, ajouta-t-il.
L'homme s'approcha et me serra la main pendant qu'une femme grande et mince aux cheveux aussi rouges que sa robe entra lentement.
- Bonjour Samuel , je ne me présente pas, vous n'avez aucun intérêt à connaître mon nom, appelez moi le Directeur. Et voici ma femme.
Il se tourna vers la dame en robe.
- Can I say your name honey?
Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu'elle répondit sans accent.
- Lucy, mon nom est Lucy.
Le Directeur se retourna vers moi.
- L'homme que tu as tué s'appelait Christian Fernandez et c'était un homme d'affaires en très bon rapport avec les Suns. Il l'avaient perdu de vue depuis qu'il a tué sa propre femme qui l'avait attaqué, et qu'il est devenu fou. Dommage qu'il l'aient retrouvé avec une balle dans la tête, vous savez, celle que vous avez tiré.
Je sentais comme une forme de haine dans sa voix lorsqu'il a dit "vous" qui m'avait fait un frisson dans le dos.
- Nous vous avons aidé mais vous devez vous douter que désormais c'est à votre tour d'arrêter d'agir et d'arrêter ce conflit. Nous allons mettre en place une stratégie pour assassiner le chef des Suns, mais je vous préviens à l'avance que vous aurez peu de chance de vous en tirer vivant après l'opération. Lucy et moi avons beaucoup voyagé, nous vous expliquerons les détails dans quelques heures, en attendant vous feriez bien de vous entraîner à tirer avec un sniper, nous avons un terrain spécial pour ça dans cet avant-poste.
J'imaginais déjà un peu mieux l'opération de ce soir désormais. Visiblement le Directeur connaissait bien mes compétences. Lorsque j'étais encore dans les Knights, (je ne connaissais même pas leur nom à l'époque ) mon rôle était d'assurer que tout se passe bien depuis le haut d'un immeuble dans les deals, je n'étais pas non plus très bon tireur et je faisais seulement peur aux adversaires en tirant au sol mais j'avais fini par accumuler une petite expérience. Mais là ce n'était pas pareil, il s'agissait de tuer quelqu'un et, pour en avoir déjà fait l'expérience, je ne voulais pas encore reprendre une vie mais ce qui m'attendait si je ne le faisais pas était encore pire alors je m'empressai dès que le directeur eût quitté la salle de demander le chemin vers le stand de tir aux hommes des Knights pour reprendre la main. Je ne voulais surtout pas me rater sur ce coup là.

Death among usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant