Jour 4

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Je me réveillai en sursaut, quelqu'un tentait d'enfoncer ma porte. Je voyais qu'elle ployait à chaque coup donné par la chose de l'autre côté. J'essayai de me convaincre que j'hallucinais, c'était la troisième fois que l'horreur que je voyais sans cesse essayait d'entrer alors que j'avais fermé la porte à clé. Je ne voulais pas alerter nos hôtes, je ne céderais pas à la folie et je ne voulais pas que le massacre de ma famille se reproduise ici à cause de moi, même si j'avais du mal à imaginer comment je pourrais, comme l'homme que j'avais tué, paniquer au point d'éliminer tout obstacle. Mais cette fois ci la porte fut frappée tellement fort qu'elle se fit projeter contre le mur et une espèce d'araignée géante noire chevauchée par le même monstre à la faux et tenant ses yeux dans ses mains en sortit et se plaça devant moi. Je m'engouffrai sous la couette en hurlant et attendis quelques instants ce qui allait passer lorsqu'une main humaine retira ma couverture et que je vis mon hôte, Jack, un français parti en Amérique pour tirer un trait sur ses activités criminelles passées mais qui devait toujours un service à Martin, en face de moi et m'adresser la parole.
- Ça va? On vous a entendu crier depuis notre chambre...
J'acquiescai d'un mouvement de tête, plein de sueur.
- Il faut qu'on parle, mais ça peut attendre ce matin, me dit-il.
- Non c'est bon on peut le faire maintenant, de toute façon je n'arriverai pas à redormir.
Il attendit alors que je me lève puis pris un air grave et désolé.
- Vous allez devoir partir le plus tôt possible, je suis désolé, je connais Martin et si il a besoin de te cacher c'est que tu es recherché par pas mal de monde et je veux pas mettre ma famille en danger tu comprends parce que...
- C'est bon j'ai compris, de toute façon je devais repartir maintenant que vous m'avez soigné, pour retrouver Martin, mais gardez au moins mon fils, Thomas, je ne veux pas le mettre encore en danger, le coupai-je.
Il me regarda quelques instants et baissa la tête en soupirant.
- C'est le moins que l'on puisse faire, répondit-il.
- Bon je vais y aller, ça ne sert à rien d'attendre, vous direz à Thomas que je reviens bientôt.
Je commençai à sortir de ma chambre lorsqu'il m'arrêta.
- Attendez!
Il s'avança vers le placard, trifouilla dans un bac d'où il sortit, caché dans une pile de vêtements, un pistolet et trois chargeurs.
- J'avais toujours gardé ça au cas où les affaires de Martin me retomberaient dessus.
Il me donna l'arme.
- Je ne peux peut-être pas vous cacher indéfiniment mais je ne peux pas vous laisser partir dans un repaire des knights sans arme. Gardez-la.
Je pris le flingue que je rangeai dans mon sac avec les chargeurs puis le regardai droit dans les yeux et lui souriai.
- Merci. Merci pour tout.

-

Je me rappelais l'adresse du repaire ou nous étions allé Martin et moi, en arrivant à New York, mais y aller était une autre histoire. Aucun taxi n'acceptait de s'éloigner de la ville et je devais passer de bus en bus jusqu'à trouver enfin un taxi qui accepte d'aller là où je lui indiquai. Je m'étais arrêté un peu avant pour éviter de me faire repérer, évidemment, la base était plus gardée que d'habitude mais il fallait s'y attendre. J'allai commencer par chercher dans le grand entrepôt et j'avais une idée. J'attendis derrière le bâtiment qu'un garde vienne ce qui finit par se produire, un jeune homme qui ne m'avait pas remarqué et qui se mit à pisser dans un coin, c'était parfait, il faisait à peu près ma taille, alors je m'approchai discrètement jusqu'à être assez près pour pouvoir lui donner un coup de crosse qui l'assoma sur le coup. Je pus alors mettre mon plan à éxécution, je pris ses vêtements et me déguisai en garde, en veillant bien à cacher mon visage au maximum à l'aide du col. Je cherchai quelques instants dans mes nouvelles poches n'importe quel objet utile jusqu'à trouver des clés. Je vis ensuite une porte à l'arrière de la base qui put s'ouvrir grâce à ma trouvaille. Aucun des gardes ne prêtait attention à moi. Certains me faisaient même de discrets saluts comme si ils me connaissaient. En passant dans les couloirs je finis par trouver une salle fermée avec un cadenas. Confiant, je mis la clé que j'avais déjà utilisée dans la serrure mais il s'avéra que la porte ne s'ouvrait pas. Je me mis à essayer toutes les clés du trousseau mais aucune ne fut utile. Désespéré je me mis alors à chercher quelqu'un qui détiendrait ce que je recherche jusqu'à trouver Artie en train de parler dans un couloir avec un garde et possédant dans sa poche arrière un portable sur lequel était accroché une petite clé argentée. Je me cachai subitement derrière un mur pour éviter de me faire repérer par Artie qui me reconnaîtrait sans aucun doute s'il me voyait. Comment faire en sorte de récupérer ce qu'il détenait sans me faire voir...
Je vis alors qu'il arrêtait de discuter puis partait vers moi.
Je me mis à marcher le plus rapidement possible pour finalement me cacher dans des toilettes avant qu'il se tourne dans ma direction.
Il marcha sans entrer devant la porte des toilettes et une fois qu'il eût une petite avance je sortis et me mis à le suivre discrètement. Il tourna à droite, puis à gauche, puis à droite et encore à droite et enfin entra dans son bureau, enfin je supposais que c'était son bureau puisqu'il y avait un ordinateur sur une table où les dossiers se cumulaient en tas. Il ferma la porte, ce qui me permit de m'approcher. Je sortis mon pistolet et ouvris sans faire de bruit la porte que je refermai derrière moi. Artie me tournait le dos et cliquait sur sa souris de PC pour je ne sais quelle raison et je commencai à m'approcher à pas de loup tandis qu'il commencait à cliquer de plus en plus vite et fort sur sa souris et que l'écran affichait des messages d'erreur de partout. Je restai alors un moment, l'arme en mais, juste derrière lui qui continuait de se battre contre son ordinateur. Le bruit de l'unité centrale me rappelait mon travail au bureau, jamais plus je ne retournerais au boulot pour nourrir ma famille, tout ça c'était terminé. Puis je redenscendis de la bulle et collai le bout du canon contre l'arrière du crâne d'Artie qui, lentement, sans bouger d'un poil le reste de son corps, détacha ses deux mains du clavier et de la souris pour les lever devant moi.
Il commenca à bouger alors je secouai le flingue pour lui signaler qu'il ne devait pas et il brisa alors le silence pour me dire :
- Je me lève et je me retourne lentement c'est tout.
Il attendit un peu pour obtenir une réponse que je ne daignai pas lui offrir puis décida de se lever sans que je l'aie autorisé. Puis il se retourna et vis mon visage qu'il reconnut aussitôt.
- Samuel... Tu es là pour Martin, pas vrai?
- Donne moi les clés de sa chambre, ordonnai-je alors pour toute réponse.
Il tordit sa main droite pour me pointer de l'index sa poche arrière.
- Fais-le toi même, j'ai pas envie de me faire flinguer.
Je poussai la chaise où il était assis pour pouvoir me tenir derrière lui et m'accroupis pour retirer le portable de sa poche. Je me remis en face de lui, attendis un peu puis lui donnai un coup de crosse violent sur le front, comme celui que m'avait administré les Suns, ce qui l'assoma.
Je partis en fermant la porte du bureau avec sa clé pour éviter qu'il ne s'enfuie puis retournai là où j'avais trouvé la porte cadenassée mais je mis tout de même quelques minutes à errer dans ce grand labyrinthe de couloirs jusqu'à arriver enfin à destination.
Cette fois-ci la clé marcha et le cadenas tomba à terre. J'ouvris la porte pour voir Martin endormi sur un lit de fortune dans une espèce de tenue de prisonnier, une chemise et un pantalon blancs en lin sale. Lui était plutôt en mauvais état il avait des bleus partout et avait un peu de sang sur le visage. Je fermai la porte puis partis au chevet de mon ami pour le réveiller. Je le secouai pendant quelques secondes puis il se réveilla et ses yeux s'illuminèrent en voyant mon visage.
- Sam?! Pourquoi t'es là et pas loin d'ici?! m'interrogea-t-il d'une petite voix.
- Je te devais un service non? lui répondis-je en souriant.
Je commencai à l'aider pour se relever mais il me fit signe qu'il n'en avait pas besoin. C'est là que je remarquai la grosse tache de sang sur son flanc droit.
- Ca va, je suis desolé pour la fusillade et la balle que t'as prise, j'ai eu une hallucination et...
- Ca sert à rien de t'excuser, me coupa-t-il, t'es là maitenant et c'est tout ce qui compte, et puis je peux pas t'en vouloir, j'ai laissé Thomas seul dans la voiture. Il commença à marcher puis tituba et posa une main au sol. Je ne pouvais le voir faire des efforts ainsi sans agir alors je l'aidai à se relever puis à marcher.
- T'es sûr que ca va? T'as pas l'air bien...
- Ouais t'inquiète, ils m'ont dit que j'étais chanceux parce que la balle avait traversé mais ils m'ont pas soigné pour autant, ils m'ont même battu après ma tentative de fuite, me révéla-t-il.
- Qui?
- Artie et ses potes, j'avais l'impression qu'il m'en voulait particulièrement parce qu'il avait perdu sa base, sa villa...
- Je l'ai enfermé dans son bureau et j'ai pris ses clés, c'est comme ça que j'ai pu te retrouver.
En entendant ça, il me prit le flingue des mains et beugla :
- Où il est, je vais le buter cet enfoiré!
Je le fixai dans les yeux quelques secondes pour analyser sa détermination et je compris rapidement que je ne pourrais le faire changer d'avis. Je lui dis alors :
- Suis-moi.
Nous partîmes en nous efforçant d'éviter les gardes mais ceux que nous rencontrions quand même étaient dupés par nos jeux d'acteurs soldat/prisonnier. Les derniers que nous vîmes en arrivant au bureau d'Artie ne prêtaient même pas attention à nous, absorbés par leur oreillette qui leur donnaient je ne sais quel ordre et commençaient à se regrouper mais nous entrâmes dans la salle avant d'en savoir plus. Et c'est là que nous découvrîmes la raison de l'excitation générale dans l'entrepôt. Artie n'était plus là, le bureau était vide et la porte arrière au fond de la salle était ouverte, donnant sur l'extérieur crépusculaire, Artie était sur un hélicoptère en décollage et, accompagné d'un vrombissement, il cria :
- Tu aurais pu t'enfuir, Samuel, mais tu as préféré revenir ici. Vous allez crever, toi et Martin.
L'hélicoptère partit dans un nuage de fumée tandis que Martin, dans sa colère, tirait en vain plusieurs balles sur la coque en fer de l'engin volant. Puis, peu à peu, la poussière retomba pour laisser place à plusieurs soldats qui commencèrent à tirer à nos pieds à l'aveugle. Nous courûmes en arrière dans l'entrepôt mais d'autres combattants nous bloquèrent la route lorsque nous tentâmes de pénétrer par la porte du bureau.
Il s'approchèrent en nous encerclant, resserrant l'étau sur nos vies, condamnant nos destins à une suite éphémère. Mais finalement ils ne purent appuyer sur la gachette nous avons été les seuls à réagir lorsque nous entendîmes "Baissez-vous". Nous nous sommes affalés par terre puis nous avons entendu des bruits de fusillade de partout, des tirs de mitrailleuses de tous les côtés. Nous nous relevâmes lorsque nous n'entendimes plus aucun son et constatâmes que nos agresseurs étaient tous morts ou agonisants, au sol, criblés de balles. Puis nous vîmes d'autres soldats en tenue pare-balles et avec un soleil dessiné sur le coeur, tenant des fusils encore fumant mais ne les pointant pas sur nous, des Suns.
Je reconnus le chef de leur groupe que j'avais tenté d'assassiner. Il s'approcha de moi calmement puis rangea son pistolet dans sa poche.
Son regard me faisait peur malgré son sourire avenant.
- Si on ne t'a pas tué là, tout de suite, c'est que nous avons besoin l'un de l'autre car...
Je ne fis presque pas attention à sa phrase et la colère me fit reprocher en lui coupant la parole :
- C'était sympa hein, la séance de torture filmée?!
Il fit mine de ne pas entendre et continua son discours :
- Car vous n'êtes plus notre priorité, nous avons besoin d'assassiner Lucy pour stopper cette guerre qui commence. Je vous propose une trêve le temps de régler ces conflits et même une trêve qui peut durer, ce serait une forme d'acquittement.
- Pour moi, la plaie suturée sur ma cuisse est un bon acquittement déjà! répondis-je sur un ton violent. Qu'est ce qui se passe si je refuse?!
- Vous n'allez pas refuser, et nous n'aurons pas besoin de vous forcer, nous avons les bons arguments

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La nuit était tombée.
La maison de famille dans laquelle j'avais dormi hier était toute retournée et la famille elle-même était encore traumatisée. Le chef des Suns m'avait amené ici après m'avoir nourri et logé car c'est à cet endroit que je devais trouver "l'argument" mais je ne comprenais pas encore pourquoi ici, ou plutôt je refusais de comprendre. Mais l'évidence était telle que je ne pouvais l'ignorer, Thomas n'était plus là. Le père releva la tête et me dit juste "Ils l'ont" . Mon cerveau mit quelques secondes avant de réaliser qu'ont m'avait pris mon enfant puis je sautai à la gorge de Jack qui se laissa faire. Je geulai des insultes incompréhensibles qui laissèrent place petit à petit à un sanglot interminable. Le père de famille que j'avais finalement lâché tentait de se justifier "Ils étaient trop"; "Ils allaient tuer ma femme". Bien sûr qu'il n'aurait pas pu seul, arrêter les Knights, mais sur le moment je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir.
Désormais j'était déterminé à retrouver et reprendre mon garçon des mains de mes ennemis. Cet homme avait raison, "l'argument" était de taille.

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Il était minuit, nous étions vendredi et ont m'avait encore enlevé quelqu'un.

Ainsi commenca le cinquième jour.

Death among usOù les histoires vivent. Découvrez maintenant