Death among us

Jour 5

01:34 sur la montre, je n'arrivais pas à dormir en pensant mon enfant en insécurité, je ressentais de nouveau ce que j'avais ressenti lors de la perte de ma famille, j'étais désemparé, et le lit inconfortable de cette chambre de fortune ne m'aidait pas, j'étais dans un bureau d'une grande tour d'entreprise de New-York, qui cachait la plus grande pègre du monde entier. Ils m'avaient bandé les yeux en y allant pour que je ne sache jamais le nom de la boîte. Mais je ne comprenais pas qu'il faille dormir ainsi à même le sol dans un des buildings les plus luxueux de la ville. Une attaque sur une des bases Knight dans New-York même était prévue pour cet après-midi, il fallait prendre des forces. Ce qui m'inquiétait le plus désormais est que mon esprit inoccupé à une quelquonque tache allait recommencer à produire des hallucinations dangereuses pour mon entourage et je ne voulais pas me remettre à dos les Suns. Donc j'essayais de réfléchir à des choses, parfois sans intêret parfois importantes, juste pour ne pas voir les atrocités que ma folie naissante inventait inconsciemment. Et pour l'instant je tenais, en foetus dans mon sac de couchage, fixant le pied de la chaise à roulettes, mais la fatigue montait puisque je ne voulais pas dormir et je commençais à ressentir des frissons qui me parcouraient l'échine. J'entendis alors de plus en plus de murmures qui prononcaient mon nom "Samuel... Samuel..." comme si elle m'en voulaient , qu'elle tentaient de me réprimander pour une des erreurs que j'avais commises, car il y en avait désormais tellement. Je me levai alors pour fermer à clé la porte du bureau et enlever tout objet tranchant et dangereux de la salle, si je ne pouvais éviter les visions, je pouvais peut-être faire en sorte de les enfermer avec moi. À peine eus-je fermé la porte a clé qu'une main pâle se posa sur mon épaule. Je la reconnaitrais entre milles, ces doigts fins, ce vernis noir, je me retournai pour voir sans surprise ma femme. Lydia avait un visage triste mais néanmoins détendu, elle portait une longue robe noire, celle de notre mariage, elle n'avait jamais été comme les autres, c'est pour ça que je l'aimais, quand elle était encore vivante... Elle me fixa alors un long moment puis m'adressa la parole.
- Pourquoi tu es là?
Je me mis à fermer les yeux et à me répéter "Elle n'existe pas , elle est morte" mais j'entendais toujours son souffle.
- Tu nous a vengé. Et maintenant tu dois sauver notre seul fils. Tu n'aurais pas du tuer cet homme.
En entendant cela, j'oubliai alors que ce n'était qu'une vision, et emporté par la fureur, je répondis :
- Je ne pouvais pas le laisser partir! Tu as vu ce qu'il vous a fait! Je n'ai aucun regret!
- Tu as pris le chemin de la vengeance et désormais tu dois en payer les conséquences, me dit-elle alors. J'en veux aussi à cet homme mais il était fou, il ne méritait pas la mort. Mais maintenant que tu l'as tué, la mort te pourchasse et tu ne peux pas la fuir, elle est parmi nous.
Des larmes commencèrent à couler sur mes joues, je m'en voulais horriblement.
- Je voulais pas que ça se passe comme ça, criai-je comme pour me justifier, je pensais pas... je pensais pas qu'il vous tuerait...
Pendant un moment elle tourna la tête puis lorsque qu'elle se retourna je repris la parole.
- Je suis une merde... Tu m'avais sorti de ces gangs, tu avais fait tout pour moi, tu étais tout pour moi, et moi, je t'ai laissé crever!
Ses mains prirent la mienne.
- Ce n'est pas ta faute, Sam, tu ne pouvais pas savoir. Tu es fort, je sais que tu peux éviter la mort. Trouve Thomas et échappe toi loin d'ici. Sauve notre enfant, je sais que tu le peux. Je t'aime.
Elle posa une main sur ma joue puis m'embrassa longtemps, puis peu à peu sa silhouette s'estompa jusqu'à ce qu'elle disparaisse complètement en un nuage de fumée blanche. En panique, je me mis alors à la chercher du regard en criant son nom. Mais je compris rapidement qu'elle était partie. Je me rapellai subitement que ce n'avait été qu'une vision mais, cela paraissait tellement réel, tellement agréable, que je me plus a penser que c'était vraiment Lydia, envoyée d'entre les morts pour me faire reprendre confiance en moi, jusqu'à finalement m'en convaincre complètement. Même si en réalité cette option était très peu probable.

J'étais finalement heureux d'avoir vécu cela, qui m'avait apaisé, mais j'étais toujours conscient que la situation n'avait pas changé. Je m'apprêtais à rouvrir la porte lorsque je décidai finalement de la laisser fermée au cas où. Puis je me réinstallai dans le sac et tranquillement, me laissa emporter par le sommeil.