11. Un nouveau chapitre de sa vie.

47 2 0
                                    

Charlotte avait reçu le message de la mère de Lucie lui précisant que l'enterrement aurait lieu le lendemain.

Elle y retrouva ses parents, et toute sa famille. Elle serra la main de Lacey, et on ne savait pas laquelle des deux était la plus angoissée. Quand le père de Charlotte croisa les deux jeunes femmes du regard, il se leva et marcha d'un pas rapide et assuré vers elle. Le cœur de la rousse se serra, s'attendant à recevoir une gifle monumentale. Mais au lieu de ça, cet homme qui fut autre fois son papa, la serra dans ses bras, évinçant tout de même Lacey d'un regard suggestif et d'un revers de main. Cette dernière sut s'écarter de cette vision qui lui mit les larmes aux yeux. Ses parents à elle ne comprendraient jamais et ne la serreraient jamais dans leurs bras de la sorte. Le père de Charlotte, Evan, lâcha sa fille, en larmes, et serra Lacey contre elle.
- Plus aucune de vous n'êtes seules. Je serai là. J'ai fait des erreurs mais je m'en veux. Lacey, est-ce que vous me pardonnez ?

La voix d'Evan etait brisée. Les larmes de Lacey redoublèrent.

- Oui Evan, je vous pardonne. Charlotte a besoin de vous. Elle vous aime du plus profond de son cœur et...
- Evan chéri viens ici et laisse ces deux lesbiennes seules. Elles ne méritent rien.

Lacey regarda la mère de sa compagne, Leya, interloquée.

- Merci c'est un plaisir madame. Viens chérie on y va. Evan, on se croisera sûrement au banquet.

Elle prit la main de Charlotte qui, effondrée, n'eut d'autre choix que de la suivre. La réaction de sa mère l'avait trop blessée et la mort de Lucie l'affectait trop.

Tout le monde fut invité à prendre place dans l'incinérateur. La femme chargée de faire le discours pour Lucie ne sortit que des stupidités répétées à chaque enterrement.

- La personne la plus proche de Lucie était clairement sa cousine, Charlotte. Veux-tu dire quelques mots Charlotte ? demanda la blondasse.

Sans réponse, je me levais et marchais au centre de la pièce. J'inspirais un grand coup et pris la parole.

- Ok... Beaucoup de gens dans la salle ne doivent pas me connaître, ou ne pas me reconnaître du moins... Je suis partie il y a quelques années, laissant tout derrière moi, y compris Lucie. J'étais la dernière à lui avoir parlé et à avoir entendu sa voix. Je regrette amèrement un tas de mes comportements et je regrette de ne pas avoir été l'exemple qu'elle attendait de moi. J'ai tout plaqué et elle a fait pareil... Elle nous a tous laissés derrière elle, mais pour une vie meilleure. Sans doute avec moins de souffrances et de nuits d'insomnies. Et je me déteste de n'avoir été là qu'au dernier moment.

La voix de la rouquine s'etait brisée et elle était allée se rasseoir près de Lacey. Les larmes coulaient sans relâche sur ses joues et la brune caressait ses cheveux pour la calmer.

Après l'enterrement, Charlotte et Lacey montèrent dans le taxi. La rousse refusait de se montrer au banquet. Elle donna une adresse inconnue à Lacey au chauffeur qui s'exécuta accompagné d'un "oui m'dame!" pas très gracieux.

Les deux jeunes femmes furent déposées face à un salon de coiffure où Charlotte laissa de l'argent à Lacey pour aller manger le temps qu'elle se faisait coiffer.

Lacey se questionnait sur l'état d'esprit de sa compagne et se rendit compte qu'elle n'avait pas vraiment peur sur ce qui pouvait se passer.

Finalement, Charlotte ressortit une demie heure plus tard, cheveux blonds platine et un tye and dye noir séparant ses cheveux avec un tiers de noir sur deux tiers de blond. Elle était superbe. Elle avait troqué sa tenue classique pour un jean troué de part et d'autre, un débardeur blanc et sa paire de bottines rock fétiches.

- On y va ? demanda la nouvellement blonde Charlotte.
- Où ça ?
- Ben au banquet. On nous attend.

Lacey sourit imperceptiblement et elles marchèrent dix minutes sur les rues piétonnes pour arriver à la maison d'Emma et Théo. La masse de gens ne s'était pas dissipée et, quand Charlotte passa devant ses parents, un regard hautain et supérieure, elle sentit une vive douleur la prendre sur la joue droite. Sa mère venait de lui décrocher une gifle magistrale.

- Contente que ça te plaise Leya. Viens chérie on va poser une fleur pour Lucie.
- Je te suis.

Elle attrapa la main de Lacey dans la sienne et elles marchèrent jusqu'à la cuisine. Charlotte s'appuya au comptoir et une larme dévala sa joue. Lacey entoura ses bras autour de la taille de la blonde et fit reposer sa tête dans le creux de son cou.

- On est ensemble Charlotte peut importe l'avis de tes pseudos parents.
- Maintenant que je n'ai plus Lucie, donne moi une seule raison de rester en contact avec tous ces gens ?
- Il n'y en a aucune mon cœur. Et surtout, je ne te force à rien. Tu es libre de tes choix et, si tu veux rentrer, on rentre.
- ... Je veux rentrer.
- Alors on y va, mets ta veste et j'appelle un taxi.

Elle embrassa sa compagne sur les lèvres et partit à l'extérieur pour appeler le taxi. Charlotte embrassa sa tante et son oncle et partit sans demander son reste, plutôt satisfaite de l'effet qu'elle avait fait lors de son entrée pour le moins rock-n'roll.

Elle retrouva sa compagne à l'extérieur et elles rentrèrent. Une fois à la maison, elles se déshabillèrent et s'allongèrent sur le lit, leurs doigts entremêlés. Les pensées de Charlotte se tournaient toutes vers sa cousine. Elle lui manquait déjà. Mais elle devait rester forte pour Lacey.

Quant à la brune, elle caressait tendrement chaque parcelle de la peau de sa compagne, qui frémissait sous ses doigts. Son désir continuait à s'accentuer au creux de son ventre alors que Lacey traitait son corps avec une telle douceur qu'elle en fut surprise. Elle tourna la tête vers la brune et l'embrassa tendrement avant de se jeter sur elle et de continuer à la déshabiller plus que ce qu'elle ne l'etait déjà.


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jan 15, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

I'm feeling lonely...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant