My boyfriend, his dad and I [L-S]

7,6

[Fight Song-Rachel Platten]

Je crois que tout s'est passé beaucoup trop vite pour qu'Harry et moi ayons pu avoir le temps de comprendre ou bien même de réaliser quoique ce soit.

Ce matin, Harry est parti travailler en même temps que moi parce qu'il m'a emmené au cinéma. Nous sommes passés dans une rue pleine de bar ouvrants tard dans le soir et c'est là que nous l'avons vu. Ce garçon allongé au sol, dans un caniveau et une bouteille de verre pas très loin de son corps inerte.

Il a paniqué et a arrêté la voiture, pensant simplement à un jeune sans abris qu'il pourrait aider à aller mieux. Seulement, lorsque nous sommes arrivés jusqu'au corps du garçon et qu'Harry l'a retourné sur le dos pour le mettre en position latérale de sécurité, le monde s'est écroulé autour de nous et avant même que je ne l'ai remarqué, Harry était accroché à son téléphone, tentant de trouver le pouls de Noah.

*

Nous sommes de retour dans le présent, à l'hôpital de Londres. Harry pleure dans mes bras et Miranda ou quoique soit son prénom est assise sans émotions dans un autre coin de la salle d'attente, les yeux rivés sur son téléphone portable et une oreillette accrochée à son oreille.

J'en viendrais même à me demander qui est le vrai parent ici.

Je n'ose pas pleurer parce que je n'ai pas l'impression de le mériter. Je me sens comme un lâche à l'idée d'avoir abandonné Noah lorsque je pouvais encore le protéger. Mais j'imagine qu'on ne contrôle pas l'amour.

"Monsieur et Madame Styles?"

Je grimace en entendant le médecin arriver à notre rencontre, attirant l'intention de Miranda étant donné qu'elle se lève pour le saluer glacialement.

"Je suis Monsieur Styles en effet." Harry répond en retrouvant quelque peu son calme. "C'est mon ex-femme."

"Excusez-moi, je n'étais pas au courant." Il se passe une main nerveuse à travers ses cheveux courts. "Quoiqu'il en soit, votre fils est réveillé."

"Parfait." La femme soupire de soulagement. "Harry dis-lui que je suis passée mais je dois repartir."

"Tu ne viens même pas le voi-"

"Bonne fin de journée monsieur."

Elle s'éclipse sans qu'aucun de nous trois ne puissent faire quoique ce soit. Le bouclé adresse un sourire semblant désolé au médecin qui nous indique de le suivre jusqu'à la chambre de Noah probablement.

"S'il ne veut pas vous parler, ne le forcez pas. Il est encore faible."

Et il s'en va, nous laissant seuls lui et moi. J'attrape fermement sa main dans la mienne, liant nos doigts et ouvrant dans un même mouvement la porte de la chambre. 

Je n'ai jamais aimé les hôpitaux à cause de la mauvaise odeur et des chambres blanches à en donner mal à la tête, mais lorsque nous pénétrons dans la pièce, une odeur de vanille mélangée à du caramel nous accueille et je ne peux m'empêcher de trouver ça bien.

"Noah?" Je sursaute en retournant à la réalité grâce à la voix d'Harry. "Oh mon bébé."

Mon fiancé accourt jusqu'au lit où est couché le châtain, des bandages enroulés autour de ses poignets et une sorte d'aide à la respiration accrochée à son nez. 

Je reste en retrait pendant tout le temps que leurs retrouvailles ont duré, quelques minutes plus tard, Noah s'endort à nouveau et Harry me demande de patienter dans la chambre le temps qu'il aille signer les papiers qu'il doit signer.

*

"Noah." Je marmonne en m'asseyant sur la chaise à côté de la tête de lit. "Je sais que tu es réveillé. Je t'ai entendu quand j'étais dans la salle de bain."

Je pose ma main sur son épaule pour presque immédiatement après la sentir trembler. Je baisse les yeux vers lui: il est en sanglots, littéralement en sanglots. Je lui frotte calmement l'épaule, montant vers sa nuque alors qu'à présent, ses pleurs ont augmenté.

"Je ne veux plus me réveillé!" Il hurle à qui veut l'entendre. "Je ne suis plus assez fort Louis!"

"Cesse de dire d-"

"Non! Tu ne peux p-pas comprendre!" Il m'interrompt en hoquetant. "Tu-Tu n'es p-pas moi! Per-Personne ne m'aime!"

"Noah," je murmure en caressant à présent la base de ses cheveux, " je t'aime moi, Harry t'aime. Ta mère t'aime."

"P-Pas de la bonne façon. Pou-Pourquoi n'est-elle pas là?"

Et je ne sais pas comment lui répondre sans le blesser alors je me contente de le prendre dans mes bras du mieux dont j'en suis capable, me sentant toujours autant coupable que je ne l'étais avant.