My boyfriend, his dad and I [L-S]

4,0

"Je suis désolé d'avoir gâché notre soirée." Harry s'excuse pour la millième fois depuis que nous sommes rentrés à l'appartement et ça me tue de le voir dans cet état pour si peu. Il a perdu sa mère, à côté notre rencard n'était vraiment rien de bien important. "Je dois avoir l'air tellement con de cette façon."

"Non bébé." Je le rassure encore, j'ai l'impression de n'être bon qu'à ça pour l'instant. "Je crois que c'est mon rôle non?"

"Toi et ma sœur êtes les seules choses qu'il me reste."

Sa phrase me brise encore un petit peu plus le coeur qu'il ne l'est déjà et je plonge mon regard dans le sien, lui souriant très légèrement, ne tenant pas à paraître trop mesquin étant donné que lui est en deuil.

"Je ne compte pas te lâcher Harry."

Je le serre contre moi, sa tête venant se cacher dans le creux de mon cou et ma peau s'humidifiant en même temps que ses yeux.

*

*

Deux jours ont passé et aujourd'hui est la veillée chez la mère d'Harry. Le moment où le corps de la femme sera normalement allongé sur le lit de ce qui fût sa chambre et où la famille se remémora tous les moments passés avec elle.

"Noah sera là." Harry chuchote en caressant ma cuisse du bout de ses doigts. "J'espère qu'il réalise où il est et qu'il ne va pas jouer aux cons."

"Je t'aime."

Je ne sais pas pourquoi je l'ai dit, mais ça m'a échappé et je ne tiens pas à m'excuser pour avoir sorti ça alors qu'il me parlait de choses sérieuses. Je tourne rapidement mon visage vers le sien pour voir qu'il me sourit presque timidement, comme un adolescent de quinze ans qui a sa première relation sérieuse.

"Je t'aime aussi."

Je me gare dans la cour de la villa qui est à présent à moitié la propriété du bouclé et il descend de la voiture en poussant un long soupir et en titubant. Je le suis de très près, ne tenant pas à le voir tomber dans les pommes ou pire encore.

Une femme me semblant à peine plus âgée que mon copain et elle aussi vêtue de noir se précipite dans ses bras dès notre entrée dans la demeure et je me sens légèrement mal à l'aise. Mal à l'aise parce que je suis dans cette maison remplie de gens ayant sans doute partagé des moments forts avec la défunte, chose que je n'ai jamais fait et je me sens de trop. Les sanglots d'Harry qui parviennent à mes oreilles me retirent cette idée de la tête et je sais qu'il a besoin de moi.

"Louis.."

Je me retourne en sursaute, n'ayant pas reconnu la voix de Noah derrière moi. Il est lui aussi en larmes, mal coiffé et mal habillé, des cernes horribles encerclant ses yeux et il renifle, les larmes dévalant son visage.

J'ai beau le détester, j'ai tout de même un coeur et il y a une période dans mon adolescence où j'ai eu des sentiments pour ce garçon, je ne peux pas le laisser pleurer sans rien faire. Je m'avance gauchement vers lui en ouvrant mes bras ouverts et il hésite mais finalement, comble l'espace entre nos deux corps pour venir pleurer sur mon épaule gauche, littéralement. 

Je frotte maladroitement son dos, tentant du mieux que je puisse de le calmer tout en jetant un coup d'œil à Harry, toujours dans les bras de cette femme que je ne connais pas. 

Au bout de quelques minutes, le bouclé dans mes bras semble s'être calmé et il se dégage de mon étreinte, une légère teinte rosée sur ses joues que j'ignore en détournant le regard.

"C'est ma tante Gemma," Noah pouffe dans un murmure, "elle ne va pas te le voler."

Il n'y a pas l'air d'avoir d'arrières pensées dans ses mots et j'en suis heureux, a-t-il enfin accepté cette relation? Un bras passe autour de ma taille et je n'ai pas besoin de tourné ma tête vers lui pour savoir de qui il s'agit. 

"Papa je su-" le plus jeune des deux Styles commence mais sa voix se brise et il éclate en sanglots, causant à Harry de se remettre à pleurer également, se collant contre moi.

"Calme-toi mon amour," je chuchote dans son oreille, "il a plus besoin de toi que de moi."

Il ne semble pas réfléchir une seule seconde qu'il est déjà dans les bras de son fils, me faisant involontairement sourire face à l'amour paternel qui émane des deux hommes face à moi.