Prologue!

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Je me réveille en sursaut. Les cris et les pleurs venant de la chambre de mes parents me glacent le sang. Je suis habituellement insensible à leurs querelles, mais, ce soir, c'est différent: quelque chose m'inquiète. Je me lève rapidement et regarde mon réveille-matin: onze heures trente. Je décide d'aller voir ce qui se passe. Je passe la tête dans l'embrasure de ma porte et aperçois une valise noire dans le corridor qui mène à salon.

  - Je suis épuisée, Desmond! Crie ma mère de la pièce fermée.T'es mensonges, tes absences... Tu te moques de moi!

-C'est ça, accuse-moi d'infidélité encore une fois, rétorque mon père sur le même ton. Faut bien que l'un de nous deux travaille pour payer les factures, Anne. Pendant que tu fais rien, tu sauras que je me tue à l'ouvrage!

- C'est assez, j'en ai assez. Je sacre mon camp! Tu t'occuperas de ton fils. C'est toi qui voulais un enfant, pas moi!

Je me fige dans le noir, ma mère n'a jamais été très affectueuse avec moi, mais entendre de sa bouche qu'elle ne m'aime pas me foudroie littéralement. Je m'avance davantage. Ils sortent de leur chambre. Mon père tire la valise pour l'y faire entrer, comme pour dissuader ma mère.

- Anne... je t'en pris. Pense à Harry. Il vient tout juste d'avoir 8ans, la supplie mon père, tentant manifestement de la retenir.

-Il est temps que je pense à moi d'abord, Desmond Styles, répond ma mère, déterminé. Ma décision est prise, je pars. Donne-moi ma valise!

Ne pouvant pas croire que ma mère s'en va pour de bon, je sors de ma chambre en pleurant. Elle ne peut pas nous quitter, c'est impossible.

- Maman?

Lorsqu'elle me voit, elle me prend par le bras et me dit sur un ton sec:

- Harry, promets-moi de ne jamais devenir comme ton père. Prends soins des filles, sois gentil et galant avec elles. Elles détestent la tromperie, la manipulation et la méchanceté. Respecte toujours les gens qui t'entourent.

elle se détourne et marche vers la porte, son bagage sur les talons. Tandis que mon père demeure immobile, résigné, je tente le tout pour le tout.

- Maman, ne pars pas, s'il te plaît! Crié-je en m'accrochant à sa taille.

- Laisse-moi! Rétorque-t-elle.

Elle me repousse, mais je fonce de nouveau sur elle pour lui bloquer le chemin. Des larmes inondent son beau visage et je ne comprends pas pourquoi elle part si ça la rend si triste.

- J'vais m'occuper de toi, maman! Promis! Pars pas...

elle me bouscule de nouveau et sort en claquant la porte.

Ce soir-là, sans même se retourner, maman est partie, me laissant seul avec mon chagrin. Elle n'a jamais donné de ses nouvelle. Et moi, j'ai cru mourir.

Au-delà du masqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant