Des envies, des choix, des devoirs....

"Je l'ai laissée partir..."

PDV Marion

Cela fait une semaine que j'ai annoncé à mes parents mon envie d'intégrer l'université, seulement il fallait que j'attende la fin des prochaines vacances scolaires. Il n'y a que pendant ces périodes qu'on pouvait l'intégrer. Heureusement que mon père a de bonnes relations, sinon je n'aurai pu mettre les pieds à Coronna. Je n'étais plus allé au lycée, je n'en avais pas envie et puis de toute façon ça ne servait à rien. J'avais reçu des textos de mes amies, me demander comment j'allais et je leur répondais que j'allais déménager. Beaucoup ne comprenaient pas pourquoi maintenant au milieu d'année je partais et je m'étais disputés avec pas mal d'entre elles parce que je n'avais pas l'air si triste que ça et que je ne voulais pas leur dire où j'allais. J'avais déjà supprimer tous mes réseaux sociaux, histoire de disparaître complètement. Il n'y a qu'à une seule fille que je parlais encore et c'était Cassandra. C'est ma meilleure amie depuis le collège, c'est la seule qui ne me pose pas plus de questions que ça, qui ne me harcèle pas pour savoir où je vais, qui ne m'en veux pas de partir et qui ne me reproche mon "manque cruel de tristesse suite à mon départ". Je ne me suis tout simplement jamais disputée avec elle pour la simple et bonne raison que c'est impossible. Elle est calme, ne se prend jamais la tête, mature...exactement le type d'amie qu'il me faut. Elle ne m'a jamais non plus jugée par rapport à ma relation avec Victor et ne s'est pas inquiétée plus que ça concernant mes dons.  Victor avait essayé maintes et maintes fois de me joindre, il était même venu à plusieurs reprises. Ma mère s'était retenu plus d'une fois d'utiliser des moyens plus radical pour ne plus qu'il vienne mais finalement elle n'avait pas voulu parce que c'est compliqué d'utiliser ses dons à l'extérieur des villes spécialisées. Quant à moi, je ne sortais que le soir, lorsqu'il y avait peu de monde. Et puis le jour tant attendu était enfin arrivé. Les vacances de Noël prenaient enfin fin et j'étais en train de mettre mes affaires dans la voiture de l'université quand j'entendis une voix derrière moi :

"Marion !"

Je me retourne pour voir Cassandra. Je lui souris :

"J'espère que tu ne comptais pas partir sans dire au revoir quand même ?"

-Non, je comptais venir te voir après avoir chargé la voiture.

-Ok...(elle semblait mal à l'aise), alors tu sais tu...comptes beaucoup pour moi. Je ne te l'ai jamais vraiment dit mais je le pense tous les jours. Je ne sais pas où tu vas ni vraiment pourquoi tu t'en vasmais j'ai confiance en toi donc...je respecte tes choix c'est juste que...tu étais mon idéal d'amie. Je sais que tu as des dons et là aussi je ne poserai pas plus de question mais un soir où tu avais bu, tu m'as confié qu'avec la mèche de cheveux d'une personne tu arrivais à t'immiscer dans ses rêves. Je ne sais pas si tu as dit ça comme ça ou si c'est vrai mais dans tout les cas comme je sais qu'on ne se reverra surement plus...(elle me tend un collier), il y a une de mes mèches de cheveux dedans, si l'envie t'en dit, ce serait avec plaisirs que je t'invite dans mes rêves. 

Je la regarde ahurie. Je ne me souviens absolument pas lui avoir dit ça mais...elle l'a retenue.  Son discours me touche, elle ne me pose pas de questions, elle ne m'oblige à rien, elle me propose quelque chose...entre autre de garder des contacts avec elle. Normalement je ne devrais pas accepter mais comme j'ai une fâcheuse tendance à transgresser les règles et que je l'aime beaucoup...je prends le collier et plonge mon regard dans le sien.

"Je ne te promets rien..."

Elle sourit et me prend dans ses bras. Je la sers fort contre moi. Après quelques minutes, elle soupire et part. C'est mieux qu'elle parte maintenant. Je mets son collier autour du cou, c'est une boule qu'on peut ouvrir en argent, toute sculptée, vraiment très belle. 

"Mademoiselle, nous sommes prêts à partir."

 Je me retourne vers mes parents et les sers dans mes bras aussi.