passion (a.c)

S

Les jours qui suivirent, Willa ne vint pas en cours. Elle ne vint pas non plus rejoindre Aaron sur le parking en fin de journée ; alors, le vendredi soir, il décida d'aller la voir.

La veille, il avait chercher son adresse. Elle habitait dans un quartier aisé, à une trentaine de minutes du lycée. Il prit le bus et marcha jusqu'au devant de l'immense portail noir. Il sonna et attendit que les portes s'ouvrent automatiquement.

Sur le côté gauche se trouvaient quatre garages, et en face une allée qui menait à la maison. Enfin, ça ressemblait plus à une sorte de manoir à quatre étages.

La porte d'entrée s'ouvrit sur un homme en costume qui lui sourit et lui demanda son prénom avant de le laisser faire un pas dans l'entrée. Aaron s'essuya les pieds et enleva sa capuche. Il n'osa pas poser son sac tellement le parquet semblait propre. La décoration était simple, épurée. C'était beau, mais Aaron comprenait pourquoi Willa semblait si émerveillée par sa maison ; ici, c'était froid comme les pages d'un magasine de décoration.

Il ne savait pas où le majordome était partit, mais il entendit des cris et décida d'aller voir.

Dans le salon, Willa et son père se disputaient. Sa mère, assise sur l'un des fauteuils, avait la tête baissée ; sur le canapé, il y avaient deux blonds, sûrement son frère et sa sœur. Quand Aaron croisa le regard froid de l'homme de famille, il su qu'il avait fait une erreur.

''-Pierre ! Pierre !

-Oui Monsieur ?''

Le majordome lança un regard à Aaron.

''-Pourquoi l'avez-vous laisser entrer ?

-Il est venu voir Mlle Willa.

-Ah. Donc c'est vous le garçon qui a fait faire cette couleur à ma famille ?''

Aaron fronça les sourcils en regardant les cheveux violets de Willa ; elle le regardait dans les yeux et c'est comme si elle s'excusait d'avance pour ce qui allait suivre.

''-Hum .. non. Je venais juste la voir parce qu'elle a loupé les cours.

-Papa, je t'ai dit que j'ai fait ça parce que j'en avais envie.

-Et depuis quand tu fais les choses parce que tu en as envie ? Ca ne fonctionne pas comme ça dans la vie.

-Mais c'est seulement des cheveux, d'accord ?! Des cheveux ! Ce n'est pas une teinture permanente, et dans trois semaines ils seront blonds !

-Tu ne sortiras pas de cette maison avec cette tête.

-T'as honte ? T'as honte de ta propre fille ?''

Son père détourna le regard.

''-Enfin, Charles .. tu ne peux pas penser ça de notre fille !

-Mais regarde-la ! Elle teste constamment les limites ! Arthur et Juliet non jamais fait ça !''

Les deux concernés baissèrent la tête.

''-C'est moi qui ai honte, papa. J'ai honte de toi.''

La main de son père partit avant que sa femme n'ai eu le temps de la retenir. Willa tourna la tête, les yeux fermés puis elle regarda Aaron. Des larmes brillaient dans son regard ; elle était énervée. Sa sœur avait porté une main à sa bouche et son frère s'était levé.

''-Tu nous aime pas, papa, arrête de prétendre le contraire pour te faire bien voir par les autres. Arrête d'être faux. Laisse-moi vivre.

-Sors de cette maison, si tu veux être libre. Je ne te donne pas trois jours avant que tu reviennes.''

Willa ne cilla pas et tourna dignement les talons. Elle prit la main d'Aaron et le tira jusqu'à sa chambre où elle prit des affaires avant de partir.