passion (a.c)

I

Cela faisait maintenant une semaine que Willa vivait avec la famille Carpenter ; elle cuisinait avec la mère de famille, bricolait avec le père, regardait les matchs avec Aaron et son frère, et discutait gaiement avec la sœur.

Elle était presque heureuse ; parce qu'une partie d'elle-même continuait d'espérer pouvoir vivre ça avec sa famille à elle.

Tout les soirs, Aaron et Willa allaient dans la cabane. Willa dessinait, ou écrivait des chansons, et Aaron lisait.

''-Aaron .. je sais ce que j'aimerais faire plus tard.''

C'était le samedi soir. Elle était appuyé contre la fenêtre et regardait le ciel.

''-J'aimerais prendre le temps qu'il faut pour visiter tout ce qu'il y a à visiter. Je pourrais dessiner les paysages, et les gens, et j'écrirais des chansons. Ca serait tellement génial, tu ne trouves pas ? Et toi tu viendrais avec moi, bien sûr ! Tu pourrais apprendre d'autres langues, et lire de nouveaux livres, et on découvrirait des tas de cultures différentes ! Ca serait le paradis ..''

Aaron se contenta de sourire. Il n'avait pas besoin de la ramener à la réalité ; Willa savait très bien que ce serait impossible.

*

Le dimanche soir, alors que Willa prenait sa douche, Becky, la mère d'Aaron, le prit à part.

''-Chéri .. Willa ne va pas pouvoir rester indéfiniment, tu le sais ?

-Il y a un problème ? Vous avez plutôt l'air de bien vous entendre avec ..

-C'est une jeune fille incroyable, et ça me fait de la peine que ses parents ne s'en rendent pas compte. Mais je ne veux pas avoir de problème, Aaron. Il va falloir qu'elle rentre un jour ou l'autre.

-Maman .. elle a l'air tellement bien ici. Avant, elle parlait à personne au lycée, elle restait dans son coin, maintenant elle sourit, elle rigole. Elle a l'air heureuse. Je veux pas qu'elle retourne chez elle, là-bas ils ne l'aiment pas vraiment, et ils ne s'intéressent pas à elle. Tu te rends compte à quel point ça doit être triste, d'avoir ce genre de vie ?

-Je sais, et si on le pouvait elle resterait ici autant de temps qu'elle le veut. Mais on a pas forcément l'argent pour ta sœur, ton frère, toi .. Quatre enfants, c'est beaucoup.

-Encore quelques jours, maman, s'il te plaît ?

-A la fin de la semaine, il faudrait qu'elle soit rentrée. D'accord chéri ?''

Aaron hocha la tête et sa mère lui embrasse le front.

Dans les escaliers, Willa ferma les yeux, une larmes roulant sur sa joue.