chapitre 4: Réflexions

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Ouf cette journée s'achève enfin, je regagne ma chambre sous les toits avec une légère collation.Entre la canicule et ce que j'ai appris ce matin, je n'ai pas faim. La journée a été chargée, le téléphone n'a pas un instant cessé de sonner. Entre les rendez-vous à repousser, ceux à placer dans l'agenda de Lord Ashton et les demandes de ce dernier, je n'ai pas eu le temps de repenser au rendez-vous avec le notaire. Je suis encore sous le choc de ses révélations.

Sur l'instant j'ai ressenti diverses émotions, la peine, la colère, de l'incrédulité, puis à nouveau de la colère et une immense tristesse à l'évocation de mes parents. Je suis partagée entre tous ses sentiments, je me questionne sur la motivation de ma tante. Est-ce une façon de se faire pardonner de ce qu'elle n'a pas fait toutes ses années? Plus j'y réfléchis et plus cela s'embrouille dans ma tête.

Une fois dans ma chambre, je pose mon assiette sur la petite table et vais ouvrir la fenêtre pour tenter de rafraîchir la chambre. J'ai repeint celle-ci l'an dernier les murs en blanc, les murs verts ou jaunes se devaient d'être rafraîchis ( on ne distinguait plus la couleur d'origine). La pièce est petite mais elle est confortable, c'est en quelque sorte mon chez moi. Je dispose d'une fenêtre avec un rebord ou m'asseoir lorsque je veux lire ou profiter de la vue qui donne sur les jardins.

Mon espace se compose en tout et pour tout d'un lit une personne dont la tête est appuyée au mur, d'un chevet et d'une petite armoire qui se trouve sur la gauche juste derrière la porte. Au milieu se trouve une table en métal probablement une ancienne table de jardin ou de terrasse de café assortie à ses deux chaises et contre le mur face à mon lit un petit divan auquel est accolé une bibliothèque que j'ai garni de livres, des classiques de la littérature anglaise que j'ai lu et relu.

Les sanitaires se trouvant sur le pallier je dispose d'une petite salle de bains équipée d'une douche d'un lavabo et d' un toilette. Je suis seule dans cette aile de la maison, je l'ai voulu ainsi, j'apprécie le calme et ne me sens pas à l'aise avec les autres membres du personnel habitant sur place, comme le cuisinier ou le majordome et sa femme.

Je prends le temps de prendre ma collation qui se compose d'un simple sandwich à la confiture de framboises, puis je vais prendre une douche ,afin de me détendre. Mais en vain, cette douche ne m'aura ni apaisée, ni rafraîchie. J'enfile un short et un tee-shirt et m'installe à la fenêtre, la nuit ne tombera que dans une heure ou deux.

Je repense une fois de plus à mon entrevue avec le notaire et à ce que cela provoque en moi. Tante Helen est malade, mis à part un peu de pitié quand à sa situation. Après tout qui est-elle vraiment pour moi? Certes elle est ma seule parente, mais c'est une étrangère à mes yeux, étrangère  que je n'ai rencontré qu'à deux reprises, elle ne m'a pas élevée, elle a laissé d'autres le faire, alors oui j'ai du mal à ressentir ne serait-ce qu'un peu de compassion pour elle. Cela fait-il de moi une mauvaise personne ?

Cela me fait bizarre de me dire que je vais hériter de mes parents, je ne les ai pas connus et en même temps ravive ce vide que je ressens encore souvent à l'idée de tout ce que j'ai put manquer dans mon enfance, tout comme je suis à la fois heureuse qu'il me reste quelque chose d'eux et en colère que tout ce qui leur était rattaché ici ai été vendu et placé. C'est frustrant de ce dire que l'on a commencé à assembler un puzzle et que le fait qu'il en manque une ou plusieurs pièces va nous stopper net dans notre progression.

Lorsque le notaire a mentionné l'héritage, j'ai sur l'instant espéré qu'il me remettrait des objets, des photos ayant appartenu à mes parents, alors quand il a parlé de la maison puis annoncé qu'elle a été vendue, comme tout ce qui appartenait à mes parents, je me suis vite sentie déçue, seul l'argent et le montant de ce que je vais toucher intéressait le notaire, le fait que je me sente toujours aussi vide de l'intérieur, que je ne réagissais pas à la mention de la somme dont mon compte en banque va être pourvu, ne l'a même pas intrigué. Puis il y a eu la mention de leur possessions sur New-York et l'idée que quelqu'un là bas ai put faire la même chose que Me Hollinger m'a démoralisée un peu. J'ai besoin de savoir, si quelque chose reste de mes parents. 

Ma décision est prise, demain je reprendrais contact avec Maître Hollinger, je lui demanderai de me donner les coordonnées de COLLIN'S Corp, afin de rentrer en contact avec Mr Collin. J'ai besoin de  savoir ce qu'il est advenu de l'appartement de mes parents et de ce qu'ils ont put laisser derrière eux. Je me fiche qu'il y ai de l'argent ou non, je ne courre pas après, bon pour être franche avec moi même , le pécule laisser en dépôt sur un compte n'est pas négligeable. Mais ce qui compte par dessus tout pour moi, c'est de retrouver des photos, des objets leur ayant appartenu, pour en quelque sorte me sentir un peu plus près d'eux.

Je passe la nuit à me tourner et me retourner dans mon lit, j'ai chaud, mes pensées me tiennent en éveil. Il est six heures du matin lorsque je finis par me lever, n'en pouvant plus de tourner en rond. Je décide d'aller prendre une douche et de me préparer, bien que je ne prenne mon poste qu'à neuf heures. Une fois ressortie de la douche, j'enfile un pantalon en lin beige et un chemisier sans manches ainsi qu'un gilet tout fin bleu marine. Je me coiffe d'une simple queue de cheval et m'installe à ma table avec une feuille et un crayon afin d'établir la liste de ce que dois prévoir de faire par la suite.

Lord Ashton étant un patron souple mais exigeant, il ne me refusera pas de prendre mon poste plus tard pour me rendre à un rendez-vous, du moment que le travail est fait dans les temps et les heures récupérées.
Je commence donc par dresser ma liste de tâches à faire.

-Téléphoner au notaire, pour demander les coordonnées de COLLIN'S Corp et celles de son PDG.

-Prendre rendez-vous en même temps avec Me. Hollinger, pour faire les démarches pour toucher mon héritage et voir comment ce dernier a été géré (en y repensant, bien que 250 000 livres sterling soient une jolie somme, cela me parait bien peu compte tenu du prix exorbitant des habitations sur Notting Hill).

-Se renseigner auprès de l'ambassade américaine de Londres pour savoir, pour le cas où je devrais me rendre en Amérique, si j'ai le droit de m'y installer et d'y travailler.

-Prendre en compte le décalage horaire, et en tenir compte pour le cas où je devrais téléphoner en Amérique.

Je suis perdue dans mes pensées, si bien que quand mon estomac me rappelle que je n'ai quasiment rien avalé la veille, je me rends compte qu'il est huit heures. Je ramasse les reliefs de mon repas de la veille et descend au rez de chaussée où se trouve la cuisine. Gordon le cuisinier est à son poste depuis au moins une heure, Lord Ashton exigeant que son petit déjeuner lui soit servit sous la véranda dès huit heures.

Je salue le cuisinier qui me répond en bougonnant, tout affairé qu'il est devant le plateau du petit déjeuner de notre employeur, au même instant Mary la femme de Gordon et gouvernante de Lord Ashton, arrive pour emporter le plateau. Cette dernière nous informe que le patron est de mauvaise humeur, le cours de la bourse étant responsable de celle-ci.

Je me sers du thé , un toast et déjeune en silence, profitant du calme avant la tempête. Lorsque Lord Ashton est de mauvais poil, il faut s'attendre à essuyer ses foudres et répondre le plus rapidement possible à ses demandes. Je crois que mon appel au notaire attendra un peu.

Elyana : aller simple pour une nouvelle vie (auto édité Amazon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant