Je m'appelle Elyana. J'ai vingt deux ans depuis quoi ...deux heures et je suis là seule dans ma chambre de bonne que je vais quitter dans quelques heures pour un nouveau départ..une nouvelle vie qui j'espère ne sera que meilleure. Mais avant cela laissez moi, vous dire qui je suis et à quoi je ressemble. Certains vous dirait que je gâche mon potentiel, que je ne suis qu'un pâle ersatz de la personne que suis vraiment à l'intérieur et que je vais découvrir au fil du temps et apprendre à aimer.Ce nouveau départ sera sûrement le déclencheur, des changements qui vont s'opérer en moi. Dans quelques heures je quitterais cette chambre dans laquelle je me sens en sécurité, pour de nouveaux horizons où je devrais faire face à pleins de facteurs inconnus et me faisant sortir de ma zone de confort. Spencer est mon nom de famille, je vis à Londres depuis ma naissance. Je n'ai pas eu une enfance des plus gaies. Mes parents sont décédés lorsque j'avais six mois. D'eux je ne sais rien ou presque rien, si ce n'est ce qu'ils m'ont laissé, leur nom et mon prénom peu commun et ce que l'on m' a appris au fil des années.
Ma mère qui s'appelait Beth était issue d'une famille de petite noblesse anglaise et n'avait plus aucuns parents hormis une tante perdue au milieu de la campagne. Mon père Emerson Spencer était américain et était lui aussi orphelin. La tante de ma mère étant le seul parent qui me restait à l 'époque refusa de me prendre avec elle et de m'élever, elle devait sûrement penser que je serais un fardeau, un poids mort.
Ah ! Poids mort c'est ce que je suis aux yeux de beaucoup, y compris aux yeux des administrateurs de l'orphelinat où j' ai grandit. Oui j'ai été élevée dans un orphelinat, enfin plus un foyer, où se trouvaient essentiellement des enfants placés, voir comme moi orphelins. Pour ma part aucune décision administrative ou judiciaire n'avait motivé mon placement. Ma grande tante Helen ne voulait tout simplement pas élever un nourrisson et s'était arrangée pour que je ne la gêne pas. Mais étant le seul parent qui me restait, cette dernière était d'office nommée comme ma tutrice et l'est restée jusqu'à ce que je puisse me prendre en main, gérant de loin mon éducation si bien que dès que je fus en âge d'être envoyée en pension, l'on m'y envoya.
De l'orphelinat à la pension, l'ambiance fut pour moi morose. En effet , petite, un peu boulotte, aux yeux noisettes et cheveux châtains un peu filasses, en gros fade toujours vêtue des uniformes soit gris, soient bleu marine, je ressemblait toujours à une petite souris tristounette et maladroite. Bien que j'ai grandit depuis, je ne suis pas très grande à peine 1m60, toujours un peu ronde et vêtue de couleurs sombres et d'uniformes mal taillés, du moins c'est ainsi que je me suis longtemps vue et que je me vois encore par moments.
Ma grande tante s'étant rapidement débarrassée de moi, c'est un notaire qui s'est chargé de tout ce qui me concerne pour elle. Ce qui fait qu'après l'orphelinat, je suis entrée dans un pensionnat privé où j'y ai reçu une bonne éducation. J'ai un diplôme de secrétariat et les compétences pour être assistante de direction, je parle couramment trois langues.
Je suis sortie diplômée de l école de secrétariat il y a tout juste un an et me suis faite embauchée comme secrétaire particulière de Lord Ashton, un membre du parlement. Ce dernier étant souvent en déplacement à travers l'Angleterre et l'Écosse où il a des parts dans une fabrique de whisky, je me trouve souvent seule à son bureau dans sa demeure Londonnienne.
C'est aussi là que je vis, dans une petite chambre de bonne , au dernier étage perdue sous les toits mais cela me convient, je suis quelqu'un de solitaire qui attache peu d'importance à l'apparence et aux objets, du moment que j'ai de quoi me vêtir confortablement et un espace suffisant où me réfugier après une journée de travail.
Quand je dis que je suis solitaire, je suis aussi ce qui va avec. Ne vous méprenez pas, je suis pas non plus une nonne, ni un ermite, j'ai seulement une expérience limitée des choses de la vie, préférant me concentrer sur ce que je connais le mieux, la solitude. Je n'ai pas ou plus d'amis, je passe le plus clair de mon temps à travailler. Quand je ne travaille pas, je vais me balader, j'explore et redécouvre Londres et quand je ne sors pas, je lis.
Parfois je surprends le regard de mon employeur, ou de ses employés de maison se poser sur moi. Je sens dans leurs regards que je leur fait de la peine, voir pitié. Enfant j'étais souvent le souffre douleur des autres, j'étais une cible facile. J'ai appris à me faire petite, pensant que cela me ferait passer inaperçue, mais non, pour autant je n'ai jamais cherché à me défendre et peu prenaient ma défense. J'ai dut me forger une carapace, une fois sortie du pensionnat, je suis passée directement à l'école de secrétariat. Une bourse m'étais allouée en plus des versements fais sur mon compte pour assurer mon éducation et j'ai dut vite apprendre à me débrouiller, à me nourrir, à gérer mon argent. J'avais en effet une échéance à tenir. Une fois mes études achevées et mon diplôme en poche, je ne toucherais plus aucun argent, aucune aide.
La première année fût une année de transition pour moi, logée sur la résidence de l'école où j'allais, je passais cette année là à une pas sortir la tête de mes bouquins, étudiant sans relâche, me perfectionnant dans la moindre matière. Arrivée à la moitié de l'année, j'eus le besoin de sortir de prendre l'air, bref de respirer. C'est là que je fis la connaissance de personnes suivant le même cursus. Ma vie solitaire pris fin durant une courte période, où j'ai je ne sais comment tenu le rythme, je m'étais fait ce que je pensais être des amis, qu'elle naïve j'étais. Je n'ai rien venir, je pensais que je faisais partie de leur groupe, je sortais avec eux, allais à des fêtes parfois, mais pas souvent ma timidité m'empêchant d'aligner deux mots sans bégayer. Puis il y a eu ce garçon qui faisait partit de la bande, qui a commencé à se rapprocher de moi, avec qui je suis sortie et avec qui j'ai connu mes premiers émois, ma première fois. Pour tomber bien bas un soir où l'on s'était donner rendez vous avant d'aller rejoindre la petite troupe que nous étions.
Ce soir là j'étais en avance au rendez-vous, il ne m'avait pas vu arriver. Il était pendu au téléphone et parlais fort en riant. Quand je pris conscience de ce qu'il disait, je me suis sentie humiliée, misérable. Je leur avais fait confiance, je pensais qu'ils étaient mes amis, et peut être qu'un ou deux l'étaient, mais lui avec quelques autres s'étaient joué de moi, il m'avait menée en bateau et se moquait ouvertement de moi.
Passer cet épisode là, je me suis replongée avec plus d'acharnement possible dans mes études, obtenant les meilleures notes, rajoutant parfois des modules supplémentaires et m'enfermant plus encore dans mon coin avec la date butoire de ma remise de diplôme. Date à laquelle j'allais devoir me prendre en main et décider de ma vie. Cette date fatidique en tête, j'ai commencé à éplucher très rapidement les annonces, postulant et postulant encore, recevant des fins de non recevoir avant même d'avoir eu un entretien, passant l'entretien mais en ressortant avec le même discours. "Vôtre parcours scolaire est très bon, mais nous recherchons quelqu'un d'expérimenter" et autres excuses pour me dire que je ne convenait pas.Puis il y eu, la semaine juste avant la remise des diplômes cet entretien avec Lord Ashton, qui m'avait regardé de la tête au pied avec un regard sévère. Tout au long de l'entretien, il me passa à la moulinette, me posant questions sur questions, me testant. Puis au bout de ce qui me parut une éternité mais qui dura seulement une heure, je l'entendis me dire qu'il me prenait à l'essai.
La suite vous la connaissez, l'essai fut concluant, puisque dix mois plus tard je suis toujours à son service. Mais voilà , aujourd'hui 10 octobre 2015, j'ai eu vingt-deux ans il y a deux heures, et mon destin, que dis-je mon avenir, ma vie bref tout cela va changer. Demain je m'envole pour l'Amérique.
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Elyana : aller simple pour une nouvelle vie (auto édité Amazon)
RomansIl était une fois, "once upon a time"c'est comme cela que les gens disent chez moi. Voilà comment débutent les contes de notre enfance. Il a fait de moi, la femme accomplie que je suis aujourd'hui et pourtant ma vie n'était pas destinée à être une r...