Samedi 29 août 2015.
Il est neuf heures et me revoilà au pied de l'étude de Me Hollinger. Je l'ai comme prévu recontacter et lui ai demandé lorsque l'on se reverrait de me procurer l'adresse de la COLIN'S Corp. Je pénètre dans le hall d'accueil, où ce dernier m'attend derrière le bureau de sa secrétaire. Il ne m' a pas entendu entrer , je me racle la gorge pour lui signaler ma présence.
Me Hollinger finit par lever les yeux vers moi et contourne le bureau pour venir à ma rencontre et me saluer. Nous échangeons une poignée de main et formules de politesse montons l'escalier menant à son bureau.
-Je vous en prie Melle Spencer , me dit il en désignant le coin salon de son bureau. Nous y serons plus à l'aise.
J'hésite un instant avant de m'installer dans un fauteuil club, pendant que lui s'assoit dans le second fauteuil face à moi. J'aurais de loin préféré que nous nous installions à son bureau, je ne suis pas là pour une visite de courtoisie et le fait de s'asseoir là bas donne à cet entretient une note informel qui me met mal à l'aise.
Sur la table basse qui nous sépare, sont disposés un plateau contenant une théière, deux tasses et un assiette de scones et un dossier sur lequel mon nom et mon prénom figurent. C'est un dossier épais de couleur verte. Il est si volumineux que je me demande bien ce qu'il peut contenir, détient-il des informations sur mes parents, mon existence se résume t'elle à l'épaisseur de se dossier?
-Souhaitez- vous une tasse de thé avant que nous commencions, me demande-t'il, me tirant de mes pensées.
Je refuse poliment en espérant ne pas l'offenser, je me sens nerveuse et quand je suis ainsi je suis encore plus maladroite que d'habitude. Renverser mon thé serait mal venu. Me Hollinger se sert puis reprend la parole.
-Suite à notre dernier entretien, j' ai fait les démarches pour que vous puissiez prendre la gérance du compte qui a été ouvert à votre nom et j ai aussi retrouvé l'adresse de la société qui employait votre père. Je vous l'ai noté sur une feuille que je vous donnerai tout à l'heure.
-Je...merci beaucoup, balbutié-je.
Avant que ne reprenne Me Hollinger , je lui demande par pure politesse, s'il a des nouvelles de ma grande tante. Ce dernier me dit qu'elle se remet de l'opération qu'elle a subit qui consiste en l'ablation d'un de ses deux poumons. Elle devrait passer à la suite du traitement dans quelques jour.
Après cela le notaire ouvre le dossier devant et deux documents qu'il me tend, me laissant le choix soit de rentrer en possession complètement de mon héritage et donc de le gérer seule, soit de le mandater lui pour s'en occuper et le faire fructifier, moyennant rémunération.
Je prends le crayon que me tend le notaire,paraphe et signe le document ainsi que son double qui sera remis à la banque. J'ai pris la décision de prendre moi même en charge ce qui me vient de mes parents, en serais-je capable je l'ignore peut être que je ferais appel à un autre notaire mais en aucun cas je ne souhaite lui en laisser la gérance à lui, je veux couper tout lien à ma tante.Vu la tête qu'a fait Me Hollinger lorsque je lui ai dit que je me chargerais moi même de mon héritage, j'ai le sentiment que la désapprobation de ce dernier, doit être en rapport avec les relevés bancaires et autres documents que contiennent le dossier qui se trouve maintenant entre mes mains. Le voyant ainsi ennuyé, je finis par lui demander.
-Il y a t' il quelque chose dont vous souhaitez me parler?
Ce dernier n'hésite qu'un court instant et le regard fuyant, me dit que la somme qui est actuellement sur le compte est ce qu'il reste de l'héritage, ce dernier ayant été plus conséquent. Je le vois tourner autour du pot, partir dans des explications toutes plus floues les unes des autres.
-Venez-en aux faits Maître s'il vous plait! Lui demandai-je.-Lors du décès de vos parents, Melle Stacks a été nommée comme votre tutrice car elle est votre seule parente, mais n'a pas souhaité vous prendre chez elle et comme vous le savez elle m'a mandaté pour vendre les affaires de vos parents et de mettre l'argent sur un compte ouvert à votre nom . Compte que j'ai administré toutes ses années.
-Oui, je sais tout cela , vous me l'avez dit lundi. Lui dis je.
-Sachez, que je n'étais pas d'accord avec votre tante, mais comme ce n' est pas illégal je n'ai pas eu d'autres choix que d'accéder à sa demande. Tout est dans le dossier que je vous remettrais. Voilà , une grande partie de votre héritage est partie dans les frais pour votre entretien, l'orphelinat, la pension, vos études , tout a été financé sur votre héritage. Me dit'il pour se défendre.
Je regarde le notaire effarée par ce qu'il m'apprend. Je savais que ma tante n'était pas quelqu'un d'aimant auquel cas elle m'aurait élevée, mais de là avoir piocher dans ce qu'il me reste de mes parents.. Je n'ai pas de mots pour qualifier ce qu 'a fait cette femme. Elle n'a aucune once de bonté. Elle s'est juste assurée que je ne la gênerait pas et s'est déchargée de moi comme on se débarrasse d'un boulet.
Je reste un moment perdue dans mes pensées, comment réagir à cela? Comment ne se sentir en colère, délaissée, finalement, je me retrouve bel et bien seule. Je sens une vague de tristesse me submerger, mais je ne pleurerais pas, les larmes seront pour plus tard. Pour le moment ce qui m'importe c'est de sortir d'ici et rentrer chez moi.
Le notaire se lève pour me faire signe que l'entretien touche à sa fin, me relevant, le dossier dans les mains, je me dirige vers la sortie, m'arrêtant juste sur le pas de la porte comme lui, pour pouvoir prendre congé.
-Au revoir, Melle Spencer, n'hésitez pas à me contacter si vous avez besoin d'un conseil ou des questions à me poser.
Au revoir, Maître, lui dis-je.
Sur ses salutations, je pars prendre un bus qui me ramènera à Mayfair, rejoindre mes quartiers sous les toits.
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Elyana : aller simple pour une nouvelle vie (auto édité Amazon)
Lãng mạnIl était une fois, "once upon a time"c'est comme cela que les gens disent chez moi. Voilà comment débutent les contes de notre enfance. Il a fait de moi, la femme accomplie que je suis aujourd'hui et pourtant ma vie n'était pas destinée à être une r...