chapitre un partie deux

82 8 1
                                    

-Harry putain réveil toi!

J'entends chuchoter à côté de moi et j'ai même l'impression qu'on me donne de légers coups dans les côtes. Je fronce les sourcils sans pour autant parvenir à ouvrir les yeux.

-Monsieur Styles a besoin d'une sieste peut être ?

Un bruit sourd a retentit à côté de moi et ma tête s'est relevée instantanément, mes yeux me piquent, la lumière m'agresse sans pitié.

-Dois je vous rappeler que mes cours ne sont pas une garderie ? Dit mon professeur de sciences.

Je grimace en frottant mes yeux et tourne mon regard vers Daryl, mon voisin de table, sans doute lui qui me demandait de me réveiller pour m'éviter un réveil si musclé.

-Désolé m'sieur. Dis-je en soupirant.

Il retourne alors à son cours pendant que j'essaie de reprendre mes esprits, je suis épuisé. J'ai passé la nuit à réfléchir.

Louis m'obsède et j'y peux rien. En huit mois j'ai du passer des centaines de fois devant sa chambre, pourtant ce n'est qu'hier que j'ai appris son prénom, en suite j'ai vu pour la deuxième fois son visage et enfin j'ai entendu sa voix, tout ça en moins d'une heure.

C'était énorme. Jamais j'aurais cru que ce gars puisse parler ou même encore se lever de son lit. Alors j'ai passé une nuit entière à penser à lui, et à sa possible histoire pour qu'il se retrouve là-bas, mais rien à faire il n'avait pas le regard d'un fou comme les autres, il avait pas cette expression, il n'y en avait aucune d'ailleurs. Il était intimidant, comme si juste en nous regardant il avait pu lire en nous, savait qui on était et qui on voulait être.

Nous sommes vendredi et ce soir c'est le week-end. Lorsque je rejoindrai mon père à Bethlem Royal Hospital, je sais très bien qu'il n'aura pas fini son service et que j'aurai son bureau pour moi pendant une longue heure. Je trouverai qui il est.

La sonnerie retentit et je suis le premier à rassembler mes affaires et de sortir du bahut, le froid fouettant mon visage et glaçant mon sang, j'ai l'impression d'être confronté à toutes mes pensées du moment. Je passe les grandes portes vitrées de la renommée "London School of Economics and Political Science", j'ai jamais compris pourquoi mon père m'a fait rentrer ici, "c'est la meilleure école de Londres mon fils, Kennedy y a étudié, toi aussi tu sera un grand homme." c'était hallucinant comme mon père pouvait baser tout ses espoirs en moi, c'en était presque gênant par moment. Tout les élèves de cette université y étaient rentrés par l'aide de bourse, je fais parti des rares qui y sont rentrés sans, juste avec l'argent de papa. Pourtant je n'étais pas comme eux, à étaler ma richesse, après tout à quoi ça me servirait ? Je suis comme tout le monde je mange un sandwich dégueulasse tout les midis, j'ai pas à faire mon prude en faisant voler mon porte-feuille, ça ne me mènera à rien. Je suis heureux dans la simplicité et l'anonymat. Je suis ami avec des personnes d'une classe sociale moyenne et cela ne m'en dérange en rien, ils sont comme moi, peut-être même mieux qualifiés que moi pour cette école, alors à quoi bon frimer.

Je salue le reste de ma petite bande de pote et longe les longues rues me séparant de l'hôpital. Le froid s'initie à mon pull me faisant prisonnier de mes frissons. La neige menace le ciel, et je me dépêche d'arriver à ma destination ne supportant pas ce froid polaire. J'ai les mains violettes malgré le fait qu'elles aient été enfouies dans mes poches tout le long du trajet.

Je passe enfin la grande porte, m'engouffrant dans l'hôpital où la chaleur m'enveloppe, je marche vers l'ascenseur pour rejoindre l'étage de mon père lorsque la secrétaire m'interpelle.

-Harry votre père a du se rendre à une conférence. Il n'est pas les locaux, il revient vers 21 heures, il m'a dit de vous dire de l'attendre dans son bureau ou que si vous le désirez je contacte un taxi pour vous mener jusqu'à chez vous. Dit-elle d'une traite sans même reprendre sa respiration.

névroséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant