chapitre trois

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J'ai pas dormi de la nuit, et mes recherches m'ont totalement retournées l'esprit. Louis, un enfant enlevé ? J'ai d'abord cru a une simple coïncidence, il est tout a fait probable que deux personnes aient le même nom, voire les mêmes yeux, la même date de naissance, mais tout ça ensemble ne pouvait pas être négligé. C'était bel et bien Louis.

J'entends au rez-de-chaussée un brouhaha me signifiant que mon père part de la maison pour rejoindre son hôpital, je décide de garder le silence sur ma découverte nocturne, si je me risque à lui dire il pourrait m'empêcher de venir lui rendre visite à son boulot.

On est samedi, le week-end vient à peine commencer et je me hâte déjà qu'il se termine. J'ai une boule au ventre en essayant de me retracer la triste histoire de Louis, arraché à ses parents depuis son plus jeune âge, et maintenant enfermé dans un hôpital. J'ai le début et la fin de l'histoire, mais pas le milieu, que c'est-il passé entre l'enlèvement et son hospitalisation ?

La porte d'entrée claque ce qui me signale que mon père a enfin déserté la maison. Je descends alors vers la pièce principale, où Henry notre majordome débarrasse la table de mon père, je le salue d'une tape chaleureuse dans le dos et m'installe à table, mon ordinateur toujours sous le bras je le dépose devant moi. Je multiplie quelques recherches, essayant de trouver les parties manquantes à l'histoire. Mais rien, je n'ai même pas trouvé une informations stipulant que Louis a enfin été retrouvé, je ne sais ni quand, ni comment il a été retrouvé par sa famille. Son ravisseur a pu le torturer, lui faire maintes de choses, comme il a pu prendre soin de lui, il a pu l'enlever quelques heures comme des années, et tout ça je n'en sais rien.

Louis est-il hospitalisé parce que cette période de sa vie l'a tellement traumatisé qu'il en est devenu instable, ou parce que c'est un de ces jeunes qui brûlent des voitures et préfèrent plaider la cause de la folie à la barre pour se retrouver gentiment dans un hôpital psychiatrique que derrière les barreaux d'une prison, même si je pense que chacune des deux propositions sont que très peu alléchantes. 

Alors je ferme mon ordi, j'ai tout remonté dans ma chambre et je suis parti me préparer, je devais rejoindre mon père pour le déjeuner, mais hors de question que je lui en parle de tout ça, je vais passer ma journée à l'hôpital pendant que mon père ira à sa conférence au nord de Londres, ce qui me donnera assez de temps pour en savoir plus.

Je n'ai pas l'habitude d'avoir tant de choses qui trottent dans la tête et me fasse frémir d'angoisse, plus le paysage défile sous mes yeux au volant, plus je me dis que je pus le déni et ça me rend dingue. Lorsque j'arrive à l'hôpital, je me gare dans le parking réservé au personnel, je sors de ma voiture, réticent, comme si les lieux me sont soudainement devenus inconnus.

Une énième fois je passe l'entrée saluant cette réceptionniste médiocre, je favorise les escaliers évitant l'ascenseur, je monte doucement les marches comme si celles-ci me mènent vers les portes de l'enfer, mais non, juste vers la porte de ce Louis et le bureau de mon père.

Je suis dans le grand couloir et je fixe le sol me dirigeant vers l'espace privé de mon père, mes mains sont moites et je sens mon coeur taper contre ma cache-thoracique tellement fort que ça me coupe le souffle.

Je heurte de plein fouet un corps et je relève la tête de suite vers le haut et découvre Louis me regardant avec mépris, je m'excuse en bégayant.

-Oh le bébé Styles, que viens-tu faire ici? Dit il avec un sarcasme qui transperce ma fierté.

Je sens mon sang ne faire qu'un tour dans ma tête, mon angoisse se transformant en audace ou méchanceté, je n'en sais trop rien. Je perds tout bonnement le contrôle, je regarde autour de nous qu'il n'y ait personne et attrape Louis par le bras le tirant vers sa chambre et nous enfermant dedans, ébahi il comprend pas et a même un mouvement de recul, et j'ai compris.

J'aimerai sortir en courant de cette chambre et hurlant des millions d'excuses mais ma conscience déclare forfait et prend sa retraite au moment où j'ai le plus besoin d'elle.

-Raconte moi ton histoire dis moi qui tu es. Je dis le ton sec et exigeant. Dis moi ce qu'il s'est passé, pourquoi es-tu ici, et comment si jeune peux-tu être si monotone.

Louis se raidit et c'est à ce moment là que je reviens réellement à moi et comprends l'ampleur des dégâts, j'ai peut-être voire même surement compromis la santé mental de Louis aux faveurs de la mienne, mais il le fallait.

-T'es trop curieux? Demande-t-il.

-Tout le monde l'est sur ton cas.

-C'est mal la curiosité le sais-tu petit Styles? Ton père se sent assez intelligent pour se permettre d'enfermer des gens mais pour élever un gosse on y repassera. Je m'apprête à parler lorsqu'il me fait signe de me taire. Tout ça c'est mon histoire, la mienne et non a tienne ou la notre, on a pas eu la même vie Harry et on aura jamais la même, entre un petit gosse de riche qui joue les détectives à ses heures perdues et moi un gamin qui ne connait même pas le concept de la neige, on n'est pas dans le même monde. Je ne veux pas du môme de mon médecin collé au cul pour me soustraire des informations que je ne dirais jamais, j'ai eu confiance en une personne dans ma vie de merde Harry, et au jour d'aujourd'hui faudrait creuser pour savoir qui c'était. Je ne suis pas dangereux mais je vais vite le devenir si tes questions me prennent trop la tête...

-Combien de temps tu as été enlevé? Je demande soudainement en le coupant.

Il pouvait avoir maintes réactions, hurler, pleurer, se jeter au sol, me frapper, mais non, il arque simplement un sourcil, et je pense que cette fois-ci mon taux de conneries n'a jamais été aussi élevé,  alors il sourit avec méfiance et se pince les lèvres et me faisant signe de sortir.

-Tu t'appelle Louis William Tomlinson, tu as été enlevé à âge de 6 ans devant ton école londonienne embarqué dans une camionnette noire sans immatriculation. Je m'exclame pendant qu'il me pousse vers la porte avec son peu de force.

Je sens que la pression qu'il fait sur mon corps diminue peu à peu et je le regarde avec une once d'espoir qu'enfin il me parle, et c'est la  qu'il est devenu à mes yeux la preuve vivante de l'expression "ça me brise le coeur".

névroséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant