Le réveil a été difficile, j'ai mal à l'âme, j'ai l'impression qu'on m'a arraché quelque chose. Je me lève avec une nausée qui me rend stone. Je descends au ralenti vers le séjour et y vois mon père, le visage sévère lisant un dossier, et je savais que c'était celui de Louis. En fait, il était une énigme pour tout le monde, peut être même pour lui-même.-Harry, tu viens et tu t'assois, maintenant. Dit mon père d'un coup.
J'ai sursauté, il ne m'avait même pas regardé lorsqu'il me l'a dit. Alors j'ai pris mon courage à deux mains, et ma nausée semble encore plus présente.
-Qu'est ce que t'as dans la tête ? Se mit à crier mon père alors que je n'étais même pas encore assis.
-Papa, j'ai pas réfléchi. Dis-je pensant que mes mots puissent me racheter.
-Tu n'es qu'un pauvre con, Harry, un vrai con !
Mon père m'a séché sur place, et quand sa main heurta ma joue j'ai pas eu la force de me rebeller parce que j'avais trop honte de moi, beaucoup trop de remords.
Il avait dû tout lui dire, Louis avait tout dit à mon père et mon coeur s'est serré, parce que et je ne sais pour quelle raison je prends ça pour une trahison, malgré qu'on est jamais prétendu être dans une confidence.
Alors j'oublie, je mets mon cerveau sur off, j'arrête d'y penser, ce n'est pas mes affaires, que de toute façon il n'est rien, juste un malade parmi tant d'autres. Pourtant je sens mon estomac se retourner des milliers de fois jusqu'à ce que je vomisse. Je vois mon père rester de marbre et je comprends que quoique je fasse il sera déçu de moi.
Tout ça c'est de sa faute, il est trop con un vrai abruti, et je le hais. Je hais Louis au plus profond de moi même, j'aimerai qu'il disparaisse, lui et son sourire vainqueur, lui et sa voix qui paralyse, il me dégoute et je sens que tout mon être se crispe rien qu'à l'imaginer sourire.
La porte claque fort, mon père et parti et je suis seul, face à mes remords et mon dégoût universel.
Mais il sort pas de ma tête, c'est beaucoup trop tard, il est là encré en moi comme un mauvais souvenir. Mais je suis sûr au plus profond de moi même qu'il n'est qu'une ombre, on ne peut pas toucher une ombre non, mais elle nous suit, elle est toujours présente, comme une fidèle amie. L'ombre c'est une masse qui nous rappelle nos pires complexes, nous déforme et nous rend hideux, Louis me rend hideux. Il est mon ombre, à chaque fois que la lumière apparaît il est la pour me rappeler mon obsession mais lorsque l'obscurité m'engloutit je l'imagine se moquer de moi.
Mais je me suis attaché à lui, d'une certaine manière, je veux découvrir le secret qui le dévore et me passionne.
Un malade me passionne. Tout se mélange dans mon esprit au point en perdre la notion de la normalité humaine. Mon père dit que je suis normal, je ne doute pas de son jugement car "Écoute Harry, toute la journée je suis au côté de personnes dérangées alors je sais ce qui de la normalité ou non", donc il ne me laisse pas trop le choix de penser que je suis en pleine possession de mes moyens.
C'est frustrant de ne pas avoir le droit de douter de sa santé mentale.
Qui est Louis ? Qui a-t-il était et surtout qui aurait-il pu être ?
Il me rend fou et complètement barge et je le hais au point de le briser en mille morceaux. Il faut que je sorte et que je respire de l'air frais.
Une cabane non loin de chez moi dans la forêt, sujette à de nombreuses légendes (qui me font plus rire que peur) est devenue mon sanctuaire lorsqu'elle n'est pas squatter par des jeunes à la recherche de frissons. Eux aussi qu'est ce qu'ils sont idiots.
Je prends à peine le temps de me doucher, j'enfile une épaisse écharpe et en sortant j'enfuis les mains dans mes poches, et dans une d'elle quelque chose me gêne et j'en sors avec stupéfaction le joint de la veille, celui de Louis, et bordel tout me revient en pleine tronche.
Je me dépêche dans cette forêt brumeuse mais qui m'est si familière à la fois, a l'époque lorsque j'étais enfant ma mère m'y promenait avec ma sœur.
J'arrive vers la petite cabane je la vois au loin, elle rayonne sous le soleil. J'y rentre avec précaution et comme toutes les fois où je m'y rends il n'y a personne. Des gosses de la région disait qu'un psychopathe y vivait, ça fait des années que j'y viens et je n'ai jamais vu une ombre.
La peur fait frissonner les plus jeunes ils sont constamment à la recherche de frayeur pour se sentir vivant, idiots.
Je m'installe à mon aise dans un vieux fauteuil qui donne sur les escaliers, j'aime cet endroit et ce qui me fait ressentir. Je ressors de ma poche le joint de la nuit dernière et l'allume, parce qu'après tout il n'est pas là pour rien.
Je ne suis pas sensible aux drogues et je ne saurai dire si c'est une qualité ou pas. Mais d'un coup j'entends du bruit dans la cabane et une vague de panique me secoue, pas par peur d'être égorgé mais plus de peur d'être surpris à fumer des substances illicites, alors la ça serait le pompon et mon père me tuerait.
Alors je lâche -idiotement je l'accorde un faible "y a quelqu'un" et me maudis la seconde d'après. Personne. Non rien. Le vent ou un courant d'air rien de plus.
Alors je me réinstalle et rigole face à moi même, je navigue sur mon téléphone et surf sur les réseaux sociaux. Mais un autre bruit. Je sursaute mais abandonne quand je réalise que la cabane a des décennies.
-Tu fume mes restes ou ta propre conso?
La douche froide et la peur, toutes les émotions possibles et imaginables passent par mon corps et me font tressaillir. Je le vois la devant moi et me maudis d'avoir fumé parce que merde je rêve ?
-Qu'est ce que tu fous la ? je bégaye.
-Tu sais c'est très impoli de répondre à une question en posant une autre. dit il le sourire aux lèvres.
-Le tien. Réponds à la mienne maintenant. Dis je en me levant du fauteuil.
-Me promène.
Il fait si froid mais il n'a qu'un simple sweat et un jean n'a-t-il pas de sang ?
-Mon père le sait ?
-Non je suis simplement parti j'en avais marre. Il dit ca simplement sans peur.
L'hôpital est pourtant le plus surveillé et protégé de l'Angleterre, alors je ne comprends pas et je panique, j'en crois pas mes yeux. Je sors mon téléphone et compose le numéro de mon père, le met à mon oreille gauche, et tout à coup Louis s'approche et me siffle à l'oreille droite.
-Dis lui quelque chose, et je te tue.
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névrosé
Fiksi PenggemarOn m'a toujours dit de faire attention aux autres personnes , mais personne m'a dit que moi aussi je pouvais être quelqu'un d'autre.