J'ai pu rien dire. Je suis bouche bée, à le regarder rejoindre sa chambre. Je vois arriver mon père au loin, au final c'était peut-être une bonne chose que Louis parte, et mette fin à ce semblant de discussion.
Je respire fort, et ma poitrine me fait mal au fur et à mesure que mon père s'approche de moi, je prie de tout coeur que Louis ne lui dira rien.
-Harry rentre tu va attraper la mort!
Me dit mon père m'arrachant violemment à mes pensées, je sens son bras entourer mon épaule et me ramener vers l'intérieur. Dieu, que je suis pathétique.
Nous montons, mon père et moi, les quelques marches pour nous rendre à son bureau et nous passons évidemment devant la 406, et, elle est ouverte Louis est face à la porte et nous regarde passer un sourire aux lèvres, le genre de sourire qui fait mal. Et ça aussi c'était une première, Louis m'a sourit, peut-être pas de la bonne façon, mais il l'a fait.
Je suis dans mon lit, il est peut-être près de trois heures du matin et j'ai l'impression que Morphée joue à cache-cache avec moi, et autant le dire de suite, je n'ai jamais été doué à ce jeu, et vu que je suis dans la confession, je n'ai jamais été doué à rien. Je suis qu'un putain de gosse de riche qui étudie dans une école si renommée que ça ne m'étonnerait pas que la Corée du Nord la connaisse. Un putain de gamin qui crise au moindre faux pas. Un gosse qui a eu la chance d'avoir un père si présent que parfois j'en étouffe. Un enfant de 21 ans qui en fait n'a pas plus de maturité que les nouveaux nés, car au final j'en suis un, encore aujourd'hui j'ai découvert un autre aspect de la vie, et tout ça dans les yeux de Louis.
J'aimerai comprendre. Il me remet en question à chaque fois qu'il pose le regard sur moi. Ses paroles résonnent encore dans ma tête, et j'ai l'impression de devenir fou, ou peut-être que je le suis déjà. Aujourd'hui, j'ai vu que la vie n'est pas simple pour tout le monde, pourtant je le savais déjà depuis que je fréquente cet hôpital, aujourd'hui j'ai appris que la vie pouvait modeler un gamin de mon âge, tellement le contrôler au point qu'il en soit extra lucide, on pourrait même croire que ses yeux n'aient jamais été illuminés par la magie de Noël, ou par l'amour d'une personne, les yeux de Louis n'ont aucune étoiles, aucun souvenirs, rien de brillant, rien qui rend une vie moins égrise. Je crois même que Louis est le crash-test de mère nature. Comme si elle faisait des expériences sur lui pour savoir comment il allait s'en sortir. Il est le martyr d'un temps devenu assassin.
Je voudrai le comprendre, lui, le monde dans lequel il vit. Alors je m'assois sur mon lit, et regarde par ma fenêtre, et je vois la neige tomber, elle tombe avec douceur comme si elle était inoffensive, le ciel est si noir qu'on pourrait croire que jamais il a été un jour éclairé.
Assis sur mon lit scrutant la fenêtre j'essaie de comprendre Louis, ce qu'il le force à autant regarder l'extérieur. Il n'y a rien d'intéressant, juste des feuilles qui s'envolent, la neige qui s'enfuit des cieux, l'obscurité qui effraie les plus jeunes, le vent qui souffle si fort qu'on l'entend hurler sa rage, et cette lune qui se moque de nous.
Louis Tomlinson. Un gamin interné dans un hôpital psychiatrique, alors qu'il paraît si normal, trop d'ailleurs. Il a l'air si brisé qu'il en est devenu fade, comme si chaque jour il se confrontait à une réalité que ne nous voyons pas.
Il a l'air si normal qu'il peut faire peur, il dit les choses si facilement qu'on pourrait croire qu'il nous connait par coeur. Il ne se bat pas, non, il combat, il combat le mal. Mais qu'est ce que le mal, pour moi, pour Louis ? Avons-nous le même mal ? Il porte les stigmates d'un garçon trop conscient du monde dans lequel nous avons été condamné.
Quatre heures du matin, et je ne suis toujours pas prêt à dormir. Huit mois que ce gars m'obsède mais ces derniers temps c'est tellement présent dans ma vie que j'ai l'impression qu'elle tourne autour de lui.
J'essais de passer le temps comme je peux, je me lève de mon lit et marche dans ma chambre tout en gardant un œil sur la fenêtre qui m'offre ce spectacle nocturne. Je saisis alors mon Mac, le balance sur le lit sans réellement savoir ce que je vais en faire. Et mes mains jouent toutes seules sur le clavier "Louis Tomlinson". Mon esprit est allé plus vite que ma conscience, son nom figurant dans un moteur de recherche avec l'espoir qu'on le trouve.
-Harry tu ne dors pas ?
Mon corps a fait un bon en arrière mon coeur s'est mis à battre si fort que j'ai eu l'impression que c'était la première fois que je le sentais. Mon père vient d'entrer dans ma chambre et j'étais trop concentré sur l'écran pour m'en rendre compte.
-Non... Je ne trouve pas le sommeil... Dis-je hésitant.
-Tu te sens bien ? Me demande-t-il en venant s'asseoir sur mon lit.
-Je lui ai parlé.
Et à ce moment précis je me demande pourquoi je ne me suis pas foutu la tête dans le coussin pour m'étouffer, mon père me regarde avec incompréhension et finalement quelques secondes après il pousse un long soupir qui veut tout dire, et j'attends la remontrance la tête baissée.
-Harry, pourquoi tu t'efforce à parler à ce gamin ? M'interroge mon père en se levant.
Et là j'ai compris que Louis était réellement différent et pas que pour moi, mais pour mon père aussi, il l'a appelé "ce gamin" et non "mon patient" ou "le malade" comme il fait avec tout les autres résidents de l'hôpital.
-Il s'appelle Louis Tomlinson, et il n'a que 22 ans, et tu l'appelle "ce gamin" il n'est pas comme les autres papa, même toi tu le sais, et lui aussi! Dis-je vite.
-Il n'est pas comme les autres c'est certain mon fils... Il marque une courte pause qui me retourne l'estomac. Mais laisse le où il est. Je vois mon père jeter un regard sur l'écran de mon ordinateur et il sourit tristement. Et surtout évite de faire des recherches sur lui Harry. Il faut le laisser dans le monde qu'on lui a construit.
-On ? Qui est ce on ? Je demande sévère.
-Son passé Harry. Finit mon père le ton grave avant de sortir de ma chambre.
Et j'ai envie de me taper la tête contre les murs tellement je suis perdu, je ne sais encore moins qui est Louis, surtout que mon père me conforte dans l'idée qu'il est différent. Mais je suis fatigué, mes yeux commencent à se fermer, et malgré les dires de mon père je poursuivrai mes recherches demain, je n'ai rien à perdre.
Je vais pour fermer mon ordinateur, quand mes yeux passent sur les résultats de ma recherche avant que mon père m'interrompt et quelque chose attire mon attention. C'est écrit en lettres capitales comme si tout le monde devait le savoir, écrit rouge sur blanc, en gras, comme si rien ne pouvait plus être secret.
"ALERTE ENLÈVEMENT : Enfant de 6 ans répondant au nom de Louis Tomlinson a été enlevé devant son école à 16 heure 37 au centre ville de Londres, il est habillé d'un jean noir et d'une veste rouge, mesurant environ 1 mètre 10, embarqué dans une camionnette noire sans immatriculation, ravisseur non identifié, si vous apercevez l'enfant ou le suspect n'intervenez pas vous-même mais appelez nous au numéro suivant 44 20 7230 1212."
Et il y a une photo de lui plus jeune, on le reconnait, c'est bien lui, Louis est cet enfant qu'on a arraché à ses proches, on le reconnait à ses yeux, pourtant ils ne sont pas comme avant, ceux de la photo étaient brillant ceux de maintenant ne se souviennent sans doute pas qu'un jour ils étaient illuminés par quelque chose.
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névrosé
FanfictionOn m'a toujours dit de faire attention aux autres personnes , mais personne m'a dit que moi aussi je pouvais être quelqu'un d'autre.