chapitre quatre

49 8 2
                                    




Trois jours. Trois jours que j'ai tout dit à Louis, trois jours que je l'ai regardé se décomposer sous mes yeux, sous mes dires. Trois jours que j'ai fuit sans même lui demander pardon. Trois jours que je fais ma vie à reculons la boule au ventre et le visage fermé.

Il est à peine 18 heures et je viens de terminer ma journée de cours, j'arpente les petites rues pour rejoindre l'hôpital comme à mon habitude, mais maintenant je m'y rends avec horreur et angoisse. Mon père me tuerait s'il apprenait ce que j'ai fait à Louis.

J'entre dans le grand édifice, je garde la tête baissée de peur qu'on lise en moi la honte de mes actes, je monte avec lenteur les escaliers qui me séparent de mon père, longe le long couloir gardant les yeux au sol. J'arrive au bureau, mon père est assit sur son grand siège parlant au téléphone, la voix grave et le ton mauvais.

-Il suffit, je ne veux personne ici, il a besoin de se reposer, et ce n'est pas en envoyant des enquêteurs toutes les deux minutes qu'il y parviendra, laissez lui du temps bon sang! S'indigne mon père les sourcils froncés.

Il poursuit sa discussion pendant quelques minutes encore avant de raccrocher, il me jette un regard et je lui souris comme je peux.

-Ca va fils ? Me demande-t-il en me souriant.

-De qui parlais-tu au téléphone ? Il soupire, et je comprends.

-Harry c'est mon travail, arrête de t'en mêler. Dit-il fermement.

-Comment va-t-il ?

-Comme il doit aller Harry. Cesse maintenant.

Je me renfrogne, le regard vide mais le coeur rempli de remords, je ne sais pas ce que dois faire, dois-je le dire à mon père? Je ne sais pas comment se porte Louis, je ne sais plus rien.

Je me décide à quitter l'hôpital dans l'heure qui suit, je prends la voiture de mon père, lui se ferra raccompagner m'a-t-il assuré.

Je dévale les escaliers et cours vers la sortie, une fois dehors l'air frais me pique le visage, je remonte tant bien que mal mon écharpe et cherche la voiture de mon père dans l'immense parking. Il n'est pas tard pourtant il fait nuit noire.

-Petit Styles se balade seul et n'a pas peur des fous qui peuvent le voir.

Je sursaute violemment et je reconnais de suite la voix de Louis, il est là mais je ne le vois pas. Je me tourne dans tout les sens dans l'espoir de l'apercevoir, mais rien.

- Tu n'es pas fou. Dis-je plus pour me rassurer alors que j'essaie de le trouver dans la pénombre.

-Alors pourquoi suis-je ici ? Me questionne Louis.

-Je n'en sais rien, la vie est mal faite, où es-tu ?

Je le vois enfin, comme si de poser la question m'avait ouvert les yeux; il est assit, à même le sol, fumant. Je reconnais l'odeur du cannabis, et de suite je me demande comment il se la procure, l'hôpital est sous haute surveillance concernant les substances illicites et je me rends compte que rien n'ai respecté.

Je m'en vais à sa rencontre il lève les yeux vers moi ce qui m'oblige à me stopper net à quelques mètres de lui.

-Tu n'es qu'un con qui ne sait pas fermer sa putain de grande gueule. Il se lève et se dirige vers moi. Pourquoi mon passé t'intrigue tant, au point d'y fouiller comme un forcené ?

Ma gorge se noue, et je n'ai pas de réponse. Il est proche de moi et me crache même sa fumée à la tronche comme provocation, il est plus petit que moi, mais immense à la fois. J'aurai le dessus sur lui sans problème mais quelque chose m'en empêche.

névroséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant