Sky - Vérités oubliées -

Chapitre 35: Le passé d'Inès

J'aurais dû me rendre compte que c'était la vengeance qui lui permettait de se battre à ce moment précis. Peut-être est-ce aussi parce qu'elle avait conscience que c'était sa dernière chance de mettre un terme à ses années de souffrance... Sa dernière chance de tenir son ultime promesse...

***

Pdv Inès

*Flash-back*

" Les rues étaient particulièrement silencieuses ce jour-là. Les passants affichaient un mince sourire par respect, mais je lisais dans leurs yeux une certaine inquiétude. Au début, je ne faisais pas vraiment attention à eux... Mais leurs regards étaient de plus en plus insistants. Leurs chuchotements étaient plus dérangeants.
Je revenais de l'école avec mon bulletin scolaire que j'étais fière de présenter chez moi. J'avais enfin tenu ma promesse: être la première de ma classe. Je devais leur prouver que je pouvais m'amuser en même temps que travailler. De plus, comme c'était l'anniversaire de ma mère, j'avais préparé un cadeau...

Des voitures de polices étaient garées devant chez moi. Les ambulanciers étaient aussi présents. Je vis mon père se faire embarqué, et ma mère recouverte d'un drap blanc. Le cadeau que je tenais en main explosa au sol. Les larmes bloquant ma vision, je m'empressai de les essuyer.

Je compris que ma mère était gravement blessée et que mon père était le coupable. Du moins c'est ce que je croyais.

Un mois s'était passé depuis cet incident. Personne dans la famille n'osait en reparler. Mon père avait été libéré par manque de preuves et ma mère s'était partiellement rétablie. Ils étaient toujours complices, et cela me rassurait. Ma soeur et mon frère s'amusaient dans la chambre avec la lumière tandis que j'essayais de dormir. Le lendemain, j'avais plusieurs évaluations mais ces deux-la s'en moquaient complètement. Ils s'amusaient à allumer et à éteindre la lumière. Je ne faisais que les regarder, ayant assez de riposter et de ne pas les voir faire des efforts pour moi. Au bout d'un moment, à la place de mon frère, je vis une flaque de sang sur le mur jaune pâle de ma chambre. La lumière continuait de clignotait et ma petite soeur avait disparu. Je poussai un cri strident tandis que j'entendais ma mère me crier de fuir. En me précipitant, je glissai sur le sang visqueux qui se dressait sur mon passage. Par la même occasion, je croisai la tête de ma soeur privée de son corps. Ses yeux blancs et omis de pupilles me donnèrent envie de gerber. Je gémissais, toute tremblante.
M

on père me retrouva et me porta sur son épaule. Il dévala les escaliers et se précipita vers la porte de sortie. Malheureusement, elle était bloquée.
- Pourquoi tu fuis? demanda une voix dédoublée.
- Maman? m'étonnai-je.

Vêtue de sa robe blanche tachée de sang, et munie d'un énorme couteau, elle apparut au seuil de la porte de la cuisine. Elle lécha la lame avant de l'envoyer. Elle se réjouit d'avoir bien visé : l'arme s'était implantée dans le crâne de mon père.
J'étais paralysée, ne faisant que crier à l'aide, mais personne ne venait. J'avais des éclaboussures de ce liquide rouge sur mon visage. Mes membres en étaient noyés. Lorsque mon père chuta, l'emprise qu'il exerça sur moi disparut. Je me libérai avant qu'il ne se prenne le carrelage.

Un jeune garçon descendit les escaliers. Même si je ne voyais pas son visage à cause de la pénombre, j'aperçus la couleur dorée de ses yeux.
- Ils sont tous morts! maugréa-t-il.
- Non, il en reste une! se défendit ma mère avec sa voix dédoublée.

Je remarquai que ces yeux brillaient, et leur couleur me paraissait étrange : ils étaient violets.
- C'est d'elle qu'il faut se débarrasser en fait! avoua ma mère en avançant difficilement vers moi.
- Trop tard! Reviens vers moi on n'a plus de temps à perdre.
- Je serai rapide promis!