Liens inflexibles.

Deuxième partie.

ATTENTION : Dans ce chapitre, il y a du lemon, âmes sensibles s'abstenir. 

- Aoi ! Attrape !

Chiba lança le ballon de basket en direction de son ami. Le cadet le prit à deux mains et fit une passe en l'air afin de permettre à l'aîné de faire un alley-oop. Les deux amis se rejoignirent ensuite en trottinant et se tapèrent dans la main pour montrer leur complicité. Le match auquel ils participaient n'était qu'amical mais leur entraîneur, avant le début du premier quart temps, les avait prévenu de la sorte : « Chaque match que vous jouez, chaque rencontre amicale que vous faites, c'est la réputation de ce lycée que vous mettez en jeu ! Ce club de basket n'est pas qu'une simple distraction, c'est plus que cela, c'est la notoriété et la fierté de cet établissement ! Alors vous avez intérêt de gagner ce match ! »

Et les instructions du coach étaient suivies à la lettre. En effet, le lycée de Kamakura menait le jeu par soixante-quinze à trente-huit au quatrième quart temps. Cette victoire désormais assurée était principalement due au duo presque parfait que formaient Chiba et Aoi. Lorsque l'aîné réalisa un buzzer beater, toute l'équipe laissa échapper un cri de joie et de victoire. Le coach, fier de ses élèves, exprima également sa joie en les félicitant. Et c'est le sourire aux lèvres, couvert d'une sueur due à l'effort intense pour la réussite et la conservation de leur bonne réputation, que les sportifs allèrent prendre une douche puis se changèrent dans les vestiaires attribués à l'équipe. Du coin de l'œil, discrètement, Aoi ne put s'empêcher de regarder le torse de son ami en essayant de contrôler son émoi. Lorsqu'il retira son maillot, il fut surpris de voir le regard étincelant de Chiba. Il n'avait jamais vu ses pupilles aussi brillantes, désireuses et traductrices d'une envie... puissante. Une sensation s'immisça dans son ventre, représentative du désir réciproque qu'il avait pour cet homme à quelques mètres de lui. S'il n'y avait pas eu tout ce monde, il n'y avait aucun doute qu'ils se seraient rapprochés, touchés, aimés.

- Ne te dépêche pas, susurra Chiba dans l'oreille d'Aoi de manière sensuelle.

Le plus jeune se raidit légèrement, pris au dépourvu et n'ayant pas vu son compagnon se rapprocher. Malgré sa timidité maladive, il ne put empêcher ses lèvres de se retrousser, laissant paraître ses dents blanches. Ses joues, trahissant son mal-être et sa gêne, étaient devenues écarlates, au grand dam d'Aoi, qui voulait que sa relation avec Chiba reste discrète. Il regarda alors autour de lui et n'aperçut que deux senpai qui finissaient de mettre leurs affaires dans leur casier respectif.

- Puisque vous traînez, Kademo-kohai et Fukuyama-kohai, vous vous occuperez de nettoyer le gymnase, prévint Kutaro-senpai, le joueur le plus âgé et respecté de l'équipe.

- Entendu ! fit joyeusement Chiba en rangeant ses chaussures dans son casier.

- Oui, répondit simplement Aoi en masquant du mieux possible son contentement.

Lorsque Kutaro-senpai et Nigoya-senpai disparurent en fermant la porte derrière eux, Chiba se rapprocha encore d'Aoi, un sourire aux lèvres. Le cœur du jeune homme battait la chamade et il avait l'impression que son camarade pourrait l'entendre s'il se rapprochait davantage. Son dos était collé à un casier et il n'avait aucune possibilité de fuir, son embarras lui criant de partir afin d'échapper à ce moment, si gênant et plaisant à la fois. Il n'osait entreprendre le premier pas et resta parfaitement immobile, le dos droit, les mains le long du corps, patientant et observant son ami qui le regardait sans bouger, à quelques centimètres de lui. Puis Aoi sentit la main de Chiba parcourir son corps, commençant au niveau des hanches, et montant progressivement jusqu'au visage, tout comme le désir du cadet, qui perdait petit à petit son malaise. Voulant attiser le feu ardent d'une convoitise insoutenable, l'aîné nicha sa tête au creux de la nuque de son compagnon et commença à lécher doucement sa peau lisse et délicate, parcourue par de petits frissons.