May

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- May!

Subitement, j’ouvre les yeux. Un filet de lumière passe par la légère ouverture qu’offre mes rideaux. J’ai l’impression de devenir aveuglée par l’éclat vif du soleil. Je grommelle en me retournant dans mon lit, afin d’être dos à la fenêtre. Il est trop tard pour me rendormir, je n’en serai jamais capable. Je me lève contre les protestations de ma tête toujours embrumée par le sommeil. Je n’ai pas besoin de jeter un coup d’oeil au miroir pour savoir que mes cheveux sont en bataille. D’un brun clair, ils m’arrivent un peu en bas de la moitié de mon dos. J’ai des yeux brun noisette. Je ne suis ni grande ni petite. Je suis normale. Ordinaire. J’ai une vie sans piquant. Mes notes ne sont pas les meilleures, mais je ne coule pas. Je n’ai aucun talent particulier. Sport? Après dix redressements-assis je suis brûlée. Cuisine? Aucun problème à brûler les repas. Échecs? À quoi servent les petites pièces devant?  Musique? Le triangle compte? Et aucun petit ami. Je n’ai qu’une seule personne qui sera toujours là pour moi, ma meilleure amie Lena. Elle est parfaite. Cheveux blond volumineux, yeux de déesse, bleu clairs, une jolie silhouette. Elle n’a aucune relation serieuse avec un garçon. Elle est plutôt du genre fêtarde.

- May tu descends quand tu veux! dit mon père.

Je sors de ma chambre et dévale les marches pour me rendre à la cuisine. Papa est assis à sa place à la table. Il porte ses lunette et lit un journal. Une de ses jambe est repliée sur son genoux et il boit un café.

- Bon matin Papa! lui dis-je en lui donnant un léger baiser sur le crâne.

- Bon matin ma puce, bien dormi?

Je hoche la tête en me préparant un bol de céréale. Je prends une bouchée.

- Prête pour la rentrée?

J’arrête de mâcher et gémis. Aujourd’hui c’est la rentrée. J’avais presque réussi à l’ignorer, mais un léger coup d’oeil vers mes choses prêtes dans l’entrée vient me rappeler la dure réalitée; l’été est officiellement terminée. L’école commence aujourd’hui. Au moins, il s’agit de ma dernière année.

- On pourrait partir habiter dans un pays plus chaud et aller sur la plage tous les jours. On a pas besoin d’école ou de travail pour survivre! Il suffit de chasser!

Mon père hausse un sourcil, amusé.

- Tu sais chasser toi?

- Non, mais ce ne doit pas être si difficile à apprendre non? Ou nous pourrions vivre dans la nature, en dernière solution. Je sais que tu aimes pêcher...

Mon père éclate de rire.

- D’accord, quand tu auras amassé l’argent nécessaire pour ton voyage, on s’en reparlera. En attendant, dépêche toi, l’école ne t’attendra pas quand tu arriveras en retard.

- MAAAAAAAAYYYYYYY!

- LENAAAAAAAAAAAAA!

Je ne sais pas qui a crié le plus fort, ni le plus aigu, mais tous les élèves de l’étage que je voyais se sont retournés en sursaut vers nous. Lena me serre fort dans ses bras avant de me relâcher.

- Lena tu es splendide!

C’est vrai; elle avait bronzé durant son été. Pendant qu’elle se prélassait sur la plage de Californie, je travaillais dans un petit café, pour des clients grincheux, sous le ciel pluvieux de ma petite ville. Le soleil aime bien jouer avec mes nerfs. Il n’apparaissait pas quand je voulais de lui, mais quand je n’en avais pas besoin, il décidait de se pointer plus chaud que jamais. Lena me raconte ce qu’elle a acheté, les beaux gars qu’elle a rencontré, la bonne nourriture qu’elle a mangé. Nous allons à une classe pour recevoir nos horaires. J’ai seulement trois cours en commun avec elle. Notre présence à l’école est obligatoire, malgré le fait que nous n’ayons pas de cours en matinée. Lena décide donc de profiter du soleil pour se faire bronzer encore (se faire carrément brûler oui!). Nous nous installons sur le terrain devant l’établissement. Nous parlons tranquillement, lorsqu’un attroupement d’élève se forme devant un véhicule en apparence ordinaire. Il s’agit principalement de filles. Elles crient, et même que certaines pleurent. Lena a tous ses sens en alertes, prête à recueillir la moindre nouvelle qui pourra faire parler.

- Attends reste ici, me dit elle.

Je la regarde s’éloigner me demandant qui est derrière les vitres teintées de la voiture. Mais ma vue est cachée par une nouvelle vague de filles qui viennent se précipiter dans mon champs de vision, devant la les portières. Lena revient essoufflée, légèrement décoiffée dans cet attroupement. On dirait qu’elle est en pleine crise d’hystérie. Elle saute sur place et parle tellement vite et aigu que je ne comprends rien.

- Quoi?

Elle me jette un regard exaspéré et reprend sa phrase en beaucoup plus compréhensible, avec un air visiblement agacé.

- Le groupe One Direction est là.

- Quoi?

- T’as les oreilles bouchées ou quoi? dit-elle.

- Non j’ai compris, mais que font-ils ici? demandais-je.

Le groupe de musique One Direction est très populaire. Tout le monde le connait. Partout sur la Terre, ils donnent des concerts, et je ne comprends pas pourquoi ils se seraient arrêtés dans notre minuscule ville, et encore moins, dans notre minuscule école.

- Je ne sais pas. Personne ne le sait. Mais Shelley croit que pour la rentrée, ils vont nous faire un concert. Il paraît que c’est la nouvelle directrice qui les aurait engagé pour l’après-midi. Tu imagines comment ce serait génial? 

- Évidemment.

- Quoi? Tu n’es pas plus enthousiaste?

- Tu veux que je sautes comme une débile en commençant à frapper toutes celles qui osent s’approcher de la voiture à moins de dix mètres? demandais-je.

- Exactement.

Je souris.

- D’accord, j’en prends note.

Lena sourit à son tour avant d’avoir une illumination.

- J’AI UNE IDÉE MAY!

- Quoi?

- J’ai une stratégie efficace. Pendant que toutes ces filles vont tenter désespérément de parler ou d’entrer dans la voiture du groupe, nous pourrions aller voir la directrice pour proposer notre aide.

- Et?

- Et, c’est nous qui s’occuperons d’eux. Leur présenter l’école, le personnel...

Et sans me laisser le temps de réagir, elle attrappe mon poignet avant de me tirer à l’intérieur.

Revivre - Fiction sur One DirectionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant