THE FORTH FACE

Chapitre 7

 Je n'ai pas reparlé à Dylan depuis la semaine dernière, sa clinique est plutôt stricte à ce sujet. Il doit sortir dans quelques semaines maintenant, et j'espère qu'il n'y retournera plus jamais. C'est bizarre, parce qu'on a jamais réellement parlé de son problème, et je n'avais jamais remarqué qu'il en avait un d'ailleurs. Certes, il avait l'air un peu anxieux avant d'aller en Irlande, mais il ne semblait pas être en manque ou quoi que ce soit. Je me demande ce qu'il va se passer lorsqu'il va revenir à Londres.

_ Je peux te poser une question ?
_ Tu viens juste de le faire sœurette.

Je lève les yeux au ciel pendant qu'il glousse à sa propre blague. Je déteste quand il dit ça. Mais plus que tout, ça me manque. On se chamaillait sans arrêt, comme tous les frères et sœurs, mais on était également très proches. Et depuis qu'il est parti, la maison semble plus que vide. Sans parler des tensions avec ma mère, ou entre mes parents. J'ai l'impression que rien ne sera plus comme avant et ça me saoule.

_ Pourquoi t'as accepté de te faire interner ? T'es majeur, t'aurais très bien pu refuser... _ Oh non crois-moi j'étais loin d'avoir le choix.

C'est vrai qu'en réfléchissant, il n'a pas tort. Ma mère à dû lui poser un ultimatum entre l'internat et la porte, la connaissant c'est possible. En tout cas, il n'aurait pas pu rester à la maison, pas après que ma mère ait trouvé du shit dans sa chambre. Personne me l'a dit -parce qu'on me traite comme une gamine de 8 ans dans cette maison- mais c'est ce que j'ai entendu.

_ Bon, cessons de parler de moi. Qu'est-ce que tu racontes de beau ? il me demande, pour changer de sujet. _ Pas grand chose, tu le sais. _ Danah, je te connais depuis bientôt 19 ans. Je sais quand tu mens.

Grillé. Dylan peut être tellement curieux quand il s'y met -ça doit être de famille- que je n'ai pas envie de lui parler de Zain, de la fête et de la réunion. En plus, il est tellement protecteur qu'il serait prêt à revenir à la nage jusqu'ici juste pour l'intimider. Même s'il ne se passe rien et qu'il ne s'est rien passé, Dylan adorerait jouer le grand frère surprotecteur. Ça doit même lui manquer.

_ C'est rien... juste les rendez-vous chez le psy qui me saoulent. _ Pourquoi tu vois un psychologue ? _ Bonne question, pose-la à ta mère !

Sur ce, je passe le téléphone à ma mère qui vient d'entrer dans la pièce et finis mon déjeuner. Je me suis plutôt levé de bonne humeur aujourd'hui, mais essaie de nier le fait que cela a probablement un rapport avec Zain. On s'est donné rendez-vous à son atelier vers quinze heures. Enfin, c'est pas vraiment un "rendez-vous", il a juste besoin d'aide. Et pour une raison que j'ignore, cette aide c'est moi. Ce qui tombe bien puisque j'ai des tonnes de questions à lui poser. Chloe m'a vraiment laissé en haleine hier. Je devrais peut-être m'inquiéter pour ma sécurité, mais je suis trop curieuse pour me défiler. Et puis on est mercredi, et comme il l'a dit, il devrait y avoir pas mal du monde à l'atelier donc pas mal de témoins.

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Ma mère avait invité ses copines à la maison, donc elle n'a pas osé me faire passer un interrogatoire devant elles lorsque je lui ai dit que je sortais. J'ai même hésité à lui emprunter la voiture, mais j'aurais galéré à me garer dans ce quartier. Et puis, c'est pas très loin. Une fois arrivé devant l'atelier, celui-ci avait l'air beaucoup plus accueillant que la dernière fois. Ou peut-être que je me suis juste habitué. Au moment où je pose la main sur la porte vitrée, je me fait devancer par un garçon qui lui sortait du bâtiment. Connor. Il tient une boîte de crayons à la main, celle en métal qu'on avait en primaire. Je me demande ce qu'il peut bien faire avec ça.