CHAPITRE TROIS - première partie

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Je sors brusquement d'un sommeil profond lorsque la lumière du soleil s'attaque à mon visage. Je me suis couché tôt la veille, ce qui a permis de rattraper les heures perdues la nuit d'avant. J'étire tout mon corps avant de prendre une longue inspiration. Une nouvelle semaine d'ennui commence.

Au début, j'aimais bien glander toute la journée devant mon ordi ou la télé, mais maintenant cela ne me plait plus du tout. Je me retrouve à me gaver de chips toute la journée au lieu de me trouver moi-même. Car pour l'instant, mon année sabbatique ne rime à rien. Je devrais voyager, découvrir plein de nouvelles choses au lieu de me morfondre dans mon lit. Et comme si j'avais été écouté, mon regard se pose sur les livres que j'avais emprunté la veille à la bibliothèque. Ma mère a du les ramener dans ma chambre pendant que je dormais. Je me lève et m'empare de ceux-ci avant de regagner la chaleur de ma couverture. Pendant près d'une heure, je me perds dans les sublimes œuvres d'artistes connus ou d'anonymes, tous dispersés aux quatre coins de la ville. Ce serait cool d'aller en voir quelques-uns un jour, sauf que je ne vois personne avec qui partager cette aventure.

Et puis, mes pensées se dirigent vers Zain, et sa proposition de la veille. Une partie de moi me pousse à aller lui rendre visite, tandis que l'autre me rappelle que ce n'est qu'un inconnu. Et puis merde, il le restera toujours si je n'apprends pas à le connaître. Et puis, si c'était un psychopathe, il m'aurait déjà kidnappé la nuit ou l'on s'est rencontré. Avant même que je ne m'en rende compte, je me retrouve déjà devant la salle de bain. Après une douche plutôt longue, je me surprends moi-même à choisir soigneusement une tenue. Même l'envie de me maquiller me viens, alors que je ne l'ai pas fait depuis des semaines. Le fait de m'apprêter autant pour aller voir quelqu'un que je ne connais à peine me paraît stupide, mais cela ne m'empêche pas d'ajouter une nouvelle couche de mascara.

Une fois prête, je descends au rez-de-chaussée et me rends compte que je suis seule à la maison. Je prends mon petit-déjeuner même si ce n'est plus l'heure et allume mon ordinateur. Je ne sais pas du tout à quoi m'attendre en me rendant à l'atelier, et l'envie d'y aller commence peu à peu à se dissiper. Je ne sais pas s'il sera seul, mais cette idée me terrifie d'avantage. Je peux encore sentir son regard intimidant sur moi et ça me stresse pour rien. Aussi intimidant que ce regard puisse paraître, Zain arrive tout de mettre à me mettre à l'aise, même en pleine nuit dans un quartier peu rassurant. Il a pas vraiment l'air d'être un psychopathe, et c'est ma curiosité qui me pousse à mettre mes chaussures et mon manteau. Je quitte rapidement la maison en prenant soin de prévenir ma mère par message que je m'en vais. Je me demande bien ou est-ce qu'elle peut bien être. Faire quelques courses, sans doute.

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J'arrive plus rapidement que prévu à Camden, ou je retrouve sans difficultés son tag, qui est toujours intact. Je continue sur la rue avant de réaliser que la main serrant le téléphone n'est pas la seule oeuvre présente sur les murs. En contemplant ceux-ci, je tombe finalement sur une petite porte vitrée où une citation attire mon attention :

"Tout artiste a d'abord été un amateur"

Entré libre à tous les rêveurs qui souhaite s'évader de la réalité quelques instants.

Il n'y a pas de doute qu'il s'agit de l'entrée de l'atelier dont Zain me parlait, et je me demande s'il y est présent, en ce moment même. Je ne vois pas trop ce que je peux faire là-bas, s'il n'est pas là. De toute façon, j'ai qu'à rentrer et on verra. Après une légère hésitation, j'ouvre la porte d'entrée qui donne directement sur un couloir, décoré d'une tonne d'affiches et de petites annonces. Au bout du couloir se trouve des escaliers menant au sous-sol où doit certainement se trouver l'atelier. Le silence présent dans le bâtiment fait carrément flipper. Et si j'étais toute seule et qu'un psychopathe m'attend en bas ? Je descends néanmoins les marches, craintive, avant de finalement arriver à l'atelier. L'atmosphère présent dans la pièce me rend toute suite plus à l'aise. Cet endroit et beaucoup plus grand que ce que j'imaginais et tout ce matériel mis à disposition le rend plus chaleureux, et plus personnel.

THE FORTH FACEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant